BENETEAU craint une baisse de 30% à 40% de son chiffre d'affaires annuel

29/01/2009 - 18:17 - Option Finance

(AOF) - Bénéteau a annoncé redouter un recul de 30% à 40% de son chiffre d'affaires 2008/2009. Face à la baisse des marchés, le fabricant de bateaux table sur un chiffre d'affaires compris entre 646 et 742 millions d'euros contre 1,06 milliard lors de l'exercice 2007/2008. Le résultat opérationnel courant devrait s'établir entre 1 et 29 millions d'euros, contre 150,2 millions l'an passé. Les salons d'hiver de Londres et Düsseldorf ont confirmé l'attitude prudente des clients, a indiqué Bénéteau. Sans amélioration au cours du printemps, le marché de la plaisance pourrait baisser de plus de 40%. Selon Bénéteau, l'activité habitat de loisirs offre une bonne résistance dans le secteur professionnel de l'hôtellerie de plein air qui constitue 70% de l'activité. Au total, l'activité pourrait connaître une contraction de l'ordre de 10% à 15%. Le groupe a souligné sa situation financière "particulièrement saine", avec une situation nette de 490 millions d'euros et une trésorerie de 217 millions d'euros au 31 août 2008 incluant l'auto-contrôle, ce qui lui permet "de maintenir les investissements nécessaires pour tirer le meilleur parti de la reprise attendue." Bénétéau prépare la reprise attendue en 2009-2010. "S'il est prématuré de prévoir à quel moment interviendra la reprise, le groupe devrait, en toute vraisemblance, réaliser dès la saison 2010 une croissance à deux chiffres de son activité bateaux", a estimé le groupe, évoquant "les bénéfices attendus d'un plan record de nouveautés". "Dans l'hypothèse la moins favorable d'une absence de reprise des marchés, l'activité habitat de loisirs connaîtrait un niveau d'activité comparable à celui de l'exercice précédent", a ajouté Bénéteau. (AOF)

EN SAVOIR PLUS

ACTIVITE DE LA SOCIETE

Fabricant de bateaux de plaisance (88 % du chiffre d'affaires total), Bénéteau est le leader mondial du marché de la voile, au travers ses marques Bénéteau et Jeanneau. Il intervient également sur le segment des bateaux à moteur. Par ailleurs, le groupe détient des activités complémentaires, avec la grande plaisance (CNB, Lagoon, etc.), les voitures sans permis (Microcar) et l'hôtellerie de plein air (avec les maisons O'Hara), lesquelles permettent d'amortir la sensibilité au cycle Plaisance. Bénéteau est présent dans plus de 30 pays à travers un réseau de plus de 1500 concessionnaires, agents, points de vente et services.

FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR

Les points forts de la valeur

- Essentiellement présent sur le marché de la voile, le groupe renforce sa position sur le marché du bateau à moteur. La stratégie consiste attaquer le segment des 5 à 15 mètres. Le groupe s'est lancé dans une politique d'augmentation des capacités de production. - Le groupe présente des fondamentaux solides (bon niveau de marge et structure financière satisfaisante). Avec une trésorerie positive, il peut envisager une opération de croissance externe. - Le plan de développement 2003-2008 prévoit d'atteindre 1 milliard d'euros de chiffre d'affaires en 2008 contre 826,2 millions en 2005/06.

Les points faibles de la valeur

- Le segment du bateau à moteur, très dynamique, est également moins rentable que celui du bateau à voile. - Bénéteau n'est pas complètement insensible à la conjoncture, le groupe étant encore peu positionné sur le marché du très haut de gamme.

COMMENT SUIVRE LA VALEUR

- Les professionnels du secteur attendent que le groupe réalise une opération de croissance externe et renforce ses positions dans les bateaux à moteur ou sur le marché du haut de gamme. - Plus généralement, le niveau du carnet de commandes et le rythme des entrées de commandes sont de bons indicateurs de tendance. A noter la forte saisonnalité de la plupart des activités de Bénéteau, le premier semestre étant traditionnellement peu représentatif de l'activité annuelle. - Le groupe Bénéteau exporte 30 % de sa production dans la zone dollar.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Hotellerie et loisirs

L'Organisation mondiale du tourisme (OMT) a maintenu son objectif de 1,6 milliard de touristes dans le monde en 2020 (contre 903 millions l'an dernier). Néanmoins l'OMT estime que, après quatre années de développement, le tourisme vit l'une des plus sévères crises de son histoire. Si les particuliers voyagent moins, les professionnels, au premier rang desquels les établissements financiers, ont également réduit leurs voyages d'affaires. D'après les prévisions de l'OMT, le tourisme international devrait afficher une certaine résistance avec une croissance de 2% en 2008 et, dans le meilleur des cas, une stabilité en 2009. Deux raisons sont avancées : la contribution des pays émergents devrait continuer à soutenir le secteur, malgré le ralentissement de la croissance chinoise. L'autre explication tient au changement de comportement des ménages depuis une trentaine d'années. Les loisirs et voyages font désormais partie des dépenses à préserver.