Une semaine de Bourse - Paris surpasse Wall Street

30/01/2009 - 19:28 - Option Finance

(AOF) - Les places boursières mondiales achèvent la semaine sur un bilan contrasté après avoir alterné le bon et le moins bon au gré des publications des entreprises et des indicateurs économiques. Aux Etats-Unis, l'indice Dow Jones s'apprêtait vendredi soir à terminer la semaine sur une perte de 0,50 % à 8 035 points, au seuil des 8 000 points. En repli de plus de 7 %, l'indice S&P 500 était en passe de terminer son pire mois de janvier depuis 1970, période durant laquelle l'indice américain avait chuté de 7,6 %. A Paris, l'indice CAC 40 a clôturé sur un gain hebdomadaire de 4,38 % à 2 973,92 points, au-dessous de la barre symbolique des 3 000 points. La semaine a débuté sous les meilleurs auspices, l'indice parisien enregistrant sa première hausse en six séances, soutenu par Wall Street. Après une semaine morose au cours de laquelle le CAC 40 a perdu 5,5 %, l'indice a rebondi de 3,73 %, repassant au-dessus des 2 900 points. Les opérateurs ont apprécié l'annonce d'un rebond surprise des ventes de logements en décembre aux Etats-Unis et le rachat de Wyeth par Pfizer pour près de 70 milliards de dollars. Surtout, les marchés ont accueilli avec enthousiasme les profits attendus de la banque britannique Barclays et le plan d'économies d'ING. Mardi, les résultats moins mauvais qu'attendu par des sociétés très suivies comme Texas Instrument, American Express ou US Steel ont compensé la déception causée dans le secteur de la chimie (Dupont) et des biens d'équipements (Caterpillar). Après une séance de consolidation, les marchés ont confirmé leur rebond mercredi (+ 4,11 % pour le CAC 40, + 2,46 % pour le Dow Jones). Les valeurs financières ont profité de la perspective d'une reprise des actifs toxiques des banques par les pouvoirs publics et des espoirs fondés sur le plan de relance de 825 milliards de dollars du président Barack Obama. Las, jeudi, les indices ont de nouveau trébuché, bousculés par des prises de bénéfices, des indicateurs économiques et des résultats d'entreprises décevants. Le chômage continue son ascension en Europe tandis que le climat des affaires n'en finit plus de se dégrader dans la zone. Vendredi, l'annonce d'un recul du PIB des Etats-Unis moins sévère que prévu au quatrième trimestre (- 3,8 %) n'a pas suffi à rassurer les investisseurs. En conclusion, les marchés ont fort mal débuté l'année. L'indice CAC 40 a perdu 7,56 % sur le seul mois de janvier, une contre-performance similaire à celle du Dow Jones. Malmenées la semaine précédente, les banques françaises ont vivement rebondi, soutenues par les profits à venir chez Barclays, le plan d'économies d'ING, l'adoption du plan de relance économique de Barack Obama, mais aussi la perspective d'un programme de rachat des actifs toxiques des banques aux Etats-Unis. La plus impressionnante progression hebdomadaire (+ 40,36 %) revient à BNP Paribas. Au-delà des motifs évoqués, la deuxième banque européenne a bénéficié d'une actualité particulièrement favorable. Mercredi, un comité d'experts désigné par la justice belge a estimé que le rachat de Fortis par BNP constituait la solution "la plus raisonnable et la plus appropriée" aux difficultés du groupe. En outre, la ministre de l'Economie Christine lagarde a démenti la rumeur selon laquelle l'Etat français avait l'intention de demander la nomination d'un représentant au sein du conseil d'administration de la banque française à l'issue de la deuxième phase de son plan de soutien aux banques. A contre-courant, Dexia termine la semaine sur une perte de 1,80 %. La banque franco-belge a annoncé la suppression de 900 emplois et l'annulation des dividendes et des bonus 2008 après une perte estimée à trois milliards d'euros l'an dernier. Schneider Electric et Total ont contribué au rebond du marché. Schneider s'est envolé de 19,3 % cette semaine, porté par la présentation de son programme d'entreprise ONE. Il prévoit la simplification des fonctions de support avec, à la clé, des économies structurelles de 600 millions d'euros par an à partir de 2011. Réagissant à cette publication, Cheuvreux a intégré le titre Schneider Electric dans sa selected list, avec un objectif de cours de 66 euros. Le broker estime que les objectifs de réductions des coûts sont très prometteurs et ambitieux. En lançant une OPA hostile de 380 millions d'euros sur le canadien UTS Energy, Total a réaffirmé sa conviction d'un prix du brut élevé à moyen et long terme, soutenue par une demande contrainte par l'offre. En outre, Total démontre avec cette OPA son intérêt pour les cibles modestes dans des segments porteurs à moyen terme plutôt que pour des grand groupes aux valorisations très élevées, à l'image de l'espagnol Repsol. Le marché encourage cette stratégie : la valeur a terminé la semaine sur un gain de 8,6 %. Thomson et Bénéteau : deux sociétés violemment affectées par la crise. Thomson a perdu plus de 15 % jeudi (- 11,7 % sur la semaine), après avoir annoncé qu'une clause liée à certains contrats de financement ne serait vraisemblablement pas respectée. Le spécialiste des technologies de l'image est victime d'une dette nette qui a bondi de 800 millions d'euros au second semestre à 2,1 milliards. "La situation de Thomson est critique", a résumé Fortis Bank. L'agence de notation Standard & Poor's a abaissé la note de crédit long terme de Thomson de B à CC. De son côté, Bénéteau affiche un repli hebdomadaire de 7,8 % après avoir annoncé qu'il redoutait un recul de 30 % à 40 % de son chiffre d'affaires 2008/2009. Face à la baisse des marchés, le fabricant de bateaux table sur un chiffre d'affaires compris entre 646 et 742 millions d'euros, contre 1,06 milliard lors de l'exercice 2007/2008. Les salons d'hiver de Londres et Düsseldorf ont confirmé l'attitude prudente des clients, a indiqué Bénéteau. (P-J.L)