CNP : recul de 10,2% du chiffre d'affaires annuel

06/02/2009 - 08:48 - Option Finance

(AOF) - CNP Assurances a fait état d'un chiffre d'affaires de 28,3 milliards d'euros, en baisse de 10,2% sur l'exercice 2008 (- 10,6% à taux de change et périmètre constants). Malgré cette baisse, liée aux difficultés actuelles du marché de l'assurance-vie, les ventes de CNP sont ressorties supérieures aux attentes du marché. Au quatrième trimestre, les ventes sont ressorties à 8,251 milliards d'euros, en hausse de 19% par rapport à la même période en 2007. Le numéro un français de l'assurance de personnes a par ailleurs confirmé ses prévisions de résultats 2008, tablant sur une hausse de 10% de son résultat net courant hors effets de fair value sur les actifs financiers. "Dans un contexte difficile, la collecte nette enregistrée par CNP Assurances en 2008 est restée structurellement positive, alors même que le marché français de l'assurance vie baissait significativement. Cela conforte notre modèle basé sur la croissance des encours. De plus, la fin de l'année a été marquée par une amélioration de l'activité du Groupe, ce qui représente pour nous un signe encourageant", a déclaré Gilles Benoist, le directeur général du groupe. (AOF)

EN SAVOIR PLUS

ACTIVITE DE LA SOCIETE

Né en 1959 au sein de la Caisse des dépôts et consignations, de la fusion de la Caisse nationale d'assurance en cas d'accident et de la Caisse nationale d'assurance sur la vie, CNP Assurances est, depuis 1991, le premier assureur de personnes en France. La France représente plus de 80% du chiffre d'affaires du groupe. CNP Assurances, qui compte parmi ses actionnaires de référence le groupe Caisse des dépôts, les Caisses d'épargne et la Poste, intervient sur les trois principaux segments du marché de l'assurance de personnes : l'assurance-vie (78,9%), la retraite (7,4%), le risque-prévoyance (12,7%) et l'assurance dommage aux biens (1%). La commercialisation des produits en France est assurée par les réseaux des Caisses d'Epargne et de La Poste (plus de 20 000 points de vente) et par une force de vente propre pour les contrats individuels, et directement par le groupe auprès principalement des mutuelles et collectivités locales, des établissements financiers et des entreprises pour les contrats collectifs.

FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR

Les points forts de la valeur

- Le modèle économique du groupe qui consiste à concevoir et à gérer en France 85% des produits d'épargne offre une bonne visibilité même si CNP ne met pas l'accent sur un plan de développement pluriannuel. - Le titre offre un bon rendement pour ses actionnaires. Pour un investisseur qui l'aurait conservé depuis son introduction en Bourse en 1998, il a rapporté plus de 360%. - La réforme sur le système des retraites, incitant à recourir à un régime par capitalisation, devrait profiter à l'assureur, qui dispose d'un réel savoir-faire dans le domaine des fonds de pension. - La dynamique des activités à l'international stimule la croissance du groupe.

Les points faibles de la valeur

- La situation de CNP est complexe: le groupe étant public, il faudrait une loi pour le privatiser. Néanmoins, la crise du crédit a fait monter la pression sur ses actionnaires, notamment la Caisse d'Epargne. - La CNP est encore trop peu présente à l'international. Le groupe poursuit une stratégie sélective de développement à l'international. Il opère en Italie, en Argentine, au Portugal, au Brésil et a décidé de s'implanter en Chine. - L'assureur est particulièrement sensible à l'évolution de la conjoncture en France, où il réalise une très importante part de son chiffre d'affaires. Hors, la fédération française des sociétés d'assurance table sur une baisse de l'activité dans le secteur en 2008.

COMMENT SUIVRE LA VALEUR

- Les revenus des assureurs sont fortement conditionnés par l'évolution des marchés financiers et des taux d'intérêt, dans la mesure où les primes versées par les assurés, réserves déduites, sont réinvesties. Notons que le résultat de ces placements est appelé résultat financier par opposition au résultat technique, égal aux primes nettes moins les coûts des sinistres, de souscription et de gestion. De même, les marchés financiers influent sur les activités d'assurance-vie. - Par ailleurs, les catastrophes climatiques (type tempête), industrielles (type usine AZF de Toulouse), les actes terroristes, ou tout événement de nature à impliquer pécuniairement les compagnies d'assurance, sont susceptibles de peser sur le titre.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Finance - Assurance

L'assurance-crédit protège les entreprises du risque de défaillance de leurs clients. Elle couvre environ le quart du crédit inter-entreprise domestique, soit à peu près 320 milliards d'euros. La crise actuelle provoque le développement des défaillances d'entreprises, ce qui incite les assureurs-crédit, tels que la Coface, à réduire leurs engagements sur les sociétés jugées risquées. Or l'impact sur la santé des PME est négatif, voire fatal. Le gouvernement a donc adopté un plan de soutien à l'assurance-crédit à travers la création de la Caisse centrale de réassurance (CCR), dont il est l'unique actionnaire. Cette société anonyme va intervenir pour maintenir la couverture des risques. Les encours garantis seraient maintenus, l'Etat prenant à sa charge la part refusée par l'assureur. Néanmoins la limite de ce plan réside dans le coût supplémentaire pour les plus petites entreprises puisque qu'elles devront d'abord payer un taux de surprime, lié à la garantie de l'Etat, de 1,2% des encours couverts, soit 0,4% du chiffre d'affaires. Cela correspond au double en moyenne du coût d'une assurance-crédit normale.