SANOFI-AVENTIS : hausse 6,2% du bénéfice par action en 2008

11/02/2009 - 08:53 - Option Finance

(AOF) - Sanofi-Aventis a dévoilé au titre de l'exercice 2008 un bénéfice net par action (BNPA) ajusté hors éléments particuliers de 5,49 euros, en hausse de 6,2% sur celui de 2007. A parité euro/dollar 2007 constante, la croissance du bénéfice net par action ajusté hors éléments particuliers est de 11,2%, croissance supérieure aux perspectives de l'ordre de 9% communiquées par la société. Le résultat net ajusté hors éléments particuliers atteint 7,186 milliards d'euros, en progression de 3,2%. Le résultat opérationnel courant est de 9,762 milliards d'euros, en hausse de 0,9% à données publiées et de 8,5% à changes constants. Il représente 35,4% du chiffre d'affaires, soit une amélioration de 0,9 point par rapport à 2007. La marge brute du groupe atteint 21,482 milliards d'euros. Les redevances sont en croissance de 8,1% à 1,249 milliard d'euros soutenues par la performance de Plavix aux Etats-Unis et malgré un effet dollar défavorable sur l'année. En 2008, le chiffre d'affaires atteint 27,568 milliards d'euros en croissance de 3,7% sur base comparable. L'effet des variations monétaires est défavorable de 3,9 points et lié pour plus de 70% au dollar. Au quatrième trimestre, le bénéfice part du groupe ressort à 1,627 milliard d'euros et le bénéfice par action à 1,25 euro. Les analystes interrogés par Reuters tablaient sur bénéfice par du groupe de de 1,682 milliard et un BPA de 1,28 euro. En 2009, Sanofi-Aventis anticipe une croissance du BNPA ajusté hors éléments particuliers d'au moins 7%, calculée à taux de change constants, sauf événement adverse majeur tel que le lancement d'un générique de Lovenox aux Etats-Unis. Le groupe propose un dividende de 2,20 euros par titre, payable le 28 avril 2009. (AOF)

EN SAVOIR PLUS

ACTIVITE DE LA SOCIETE

Numéro quatre mondial de la pharmacie, derrière Pfizer, GlaxoSmithKline, et Novartis, Sanofi-Aventis est né du rapprochement du français Sanofi-Synthelabo et du franco-allemand Aventis en 2004. Fort de près de 100 000 collaborateurs dans le monde, le groupe réalise un chiffre d'affaires consolidé de 27 milliards d'euros. Il développe 7 axes thérapeutiques majeurs : cardiovasculaire, thrombose, cancer, diabète, système nerveux central, médecine interne et vaccins.

FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR

Les points forts de la valeur

- Le groupe possède 8 médicaments qui réalisent plus d'un milliard d'euros de chiffre d'affaires (blockbusters). - Le portefeuille de produits en développement est important. - Sanofi a gagné le procès Plavix aux Etats-Unis. La protection du brevet est maintenue aux Etats-Unis jusqu'en novembre 2011. - Le directeur général, Gérard Le Fur, dont le mandant courait en principe jusqu'en 2010 a été débarqué au profit de Chris Viehbacher, venu de GlaxoSmithKline, qui devrait en oeuvre une stratégie de "long terme". - Sanofi-Aventis a acquis le fabricant de génériques tchèque Zentiva. Le rachat de Zentiva devrait permettre à Sanofi-Aventis de se renforcer sur le marché des génériques et d'augmenter sa présence dans les pays émergents d'Europe de l'Est à fort potentiel de croissance.

Les points faibles de la valeur

- Comme les autres valeurs du secteur, Sanofi est affecté par le durcissement des politiques de santé qui pèse sur les ventes de médicaments comme en France ou en Allemagne. - Début juillet 2007, Sanofi a retiré le dossier d'homologation de l'Acomplia aux Etats-Unis. Un comité de la FDA avait rejeté sa pilule anti-obésité Zimulti (molécule rimonabant). Les experts s'inquiètent des effets secondaires psychiatriques du produit. L'enjeu financier autour de l'Acomplia est d'importance pour Sanofi-Aventis puisque le groupe attend du rimonabant un chiffre d'affaires annuel pouvant aller jusqu'à 3 milliards d'euros en cas d'homologation aux Etats-Unis.

COMMENT SUIVRE LA VALEUR

- D'une manière générale, les valeurs pharmaceutiques résistent en période de crise, et affichent à long terme des croissances soutenues (seulement 20% de la population mondiale a un accès normal aux médicaments, nombre de maladies ne sont pas encore traitées, et l'espérance de vie s'allonge rapidement). - En outre, les valeurs pharmaceutiques sont sensibles aux évolutions réglementaires et aux décisions des autorités sanitaires (comme la FDA aux Etats-Unis). Plus particulièrement, il faut être attentif au chiffre d'affaires généré par chacun de ses produits et à la durée de vie de leurs brevets, et suivre les résultats des études cliniques pour identifier les médicaments à fort potentiel. - Enfin, le titre présente un intérêt spéculatif, dans la mesure où le pacte d'actionnaires liant L'Oréal (10,5 % du capital) et Total (12,13 % du capital) est arrivé à échéance fin 2004. La cession des parts d'un de ces actionnaires de référence pourrait aussi provoquer un afflux de titres sur le marché.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Pharmacie - Santé

Selon une étude menée par le BIPE (Bureau d'informations et de prévisions économiques), le plan de réduction des dépenses de santé mis en place par les autorités publiques en France sur la période 2005-2007 a dépassé les objectifs : les économies de 2,75 milliards d'euros, réalisées notamment grâce aux génériques, aux baisses de prix, aux réductions de remboursements et à une gestion plus stricte des médicaments en milieu hospitalier, sont bien supérieures aux 2,2 milliards d'euros escomptés. Le BIPE estime que, sur la période 2008-2012, pour éviter un taux de croissance des dépenses de médicaments compris entre 8% et 10%, les pouvoirs publics seront tenus de poursuivre leur programme de restrictions. Cela passera en particulier par un développement des déremboursements. Après l'instauration des franchises médicales, plus de deux cents médicaments sont en libre accès dans les officines, depuis cet été, pour favoriser l'automédication des Français. D'après l'Association des laboratoires pour une automédication responsable (Afipa), le marché de l'automédication, qui comprend à la fois les médicaments non remboursables et remboursables disponibles sans ordonnance, s'est développé de 4,4% en 2007 pour atteindre 1,9 milliard d'euros.