TOTAL : bénéfice historique de 13,9 milliards d'euros

12/02/2009 - 16:19 - Option Finance

(AOF) - 13,9 milliards d'euros, soit 20,5 milliards de dollars : jamais un groupe français n'avait amassé, en une seule année, un tel profit. La troisième compagnie pétrolière européenne en termes de capitalisation boursière derrière Shell et BP a bénéficié de la flambée du pétrole survenue au premier semestre et de la bonne tenue des marges de raffinage. Cette performance a été possible en dépit de la baisse de 8% du résultat net ajusté du quatrième trimestre à 2,87 milliards d'euros, soit toutefois plus que les 2,62 milliards attendus par le marché. Fort ces performances, le groupe proposera le versement d'un dividende de 2,28 euros par action, en hausse de 10%. Les profits record réalisés par Total sont "une bonne nouvelle" mais ils risquent de ne pas se répéter avant "un certain temps", a tempéré le directeur général du groupe pétrolier, Christophe de Margerie, au cours d'une conférence de presse. La seconde moitié de l'année a été marquée par la chute de 100 dollars du prix du baril par rapport à son record de juillet et aussi par le ralentissement de la demande mondiale. Malgré la crise, Christophe de Margerie entend maintenir ses investissements. "Ne pas le faire serait une bêtise et une très grave erreur", a-t-il déclaré. Selon lui, le plus grand risque serait que les cours du pétrole ne remontent avant la reprise de l'économie mondiale en raison d'une chute des capacités de production liée au désinvestissement des majors internationales et des compagnies publiques. "La clarté de la société sur les perspectives à long terme et la profondeur de son portefeuille de croissance reste impressionnante", a estimé le bureau d'études Collins Stewart, tandis que Cheuvreux a confirmé Total au sein de sa "Selected List". Le broker a souligné la très bonne rentabilité de la branche Amont (exploration et production). (AOF)

EN SAVOIR PLUS

ACTIVITE DE LA SOCIETE

Total est l'une des toutes premières compagnies pétrolières et gazières internationales. Ses activités s'exercent dans plus de 100 pays et couvrent toute la chaîne de l'industrie pétrolière, depuis l'amont (exploration, développement et production de pétrole et de gaz), jusqu'à l'aval (raffinage et distribution des produits pétroliers et commerce international de pétrole brut et de produits). Le quart du chiffre d'affaires du groupe est réalisé en France. Christophe de Margerie a remplacé Thierry Desmarest à la tête du groupe dès le 14 février 2007.

FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR

Les points forts de la valeur

- Le " modèle " opérationnel et financier du groupe offre de la visibilité aux investisseurs. - Le groupe bénéficie d'une structure financière solide. - Les actionnaires sont bien traités par le groupe tant en termes de dividendes que de rachats d'actions.

Les points faibles de la valeur

- Le groupe est sensible à l'évolution du dollar, lequel est la devise de facturation sur le marché du pétrole. Total est la seule major à publier ses comptes en euros. - Par rapport aux trois plus importantes sociétés du secteur Exxon, BP, Royal Dutch, la société souffre d'un manque de taille et de diversification géographique. - Le secteur amont de l'exploration-production n'a pas affiché de bons résultats courant 2006, réalisant de faibles marges. Il faudra sûrement attendre l'horizon 2008 pour que le niveau de la production repasse au dessus de celui de 2004. Total anticipe une production en croissance de 4% par an pour 2006/2010.

COMMENT SUIVRE LA VALEUR

- Le cours du titre fluctue en fonction de l'évolution à moyen terme du prix du baril de pétrole et du gaz. En effet, d'une manière générale, les perspectives du secteur pétrolier, tant en amont (exploration et production) qu'en aval (raffinage et distribution), dépendent de l'évolution du cours moyen du pétrole brut. - Les tensions géopolitiques susceptibles d'entraîner des perturbations de la production, ou encore le niveau des réserves stratégiques détenues par les pays consommateurs sont à surveiller.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Pétrole et parapétrolier

Les compagnies pétrolières sont limitées dans leurs investissements par le regain de nationalisme pétrolier (notamment en Russie, au Venezuela, et en Iran). Après avoir investi 258 milliards de dollars dans des projets pétroliers au cours des trois dernières années, les groupes trouvent aujourd'hui moins de pétrole qu'ils n'en extraient. Depuis deux ans, aucun d'entre eux n'a réussi à renouveler la totalité de ses réserves. Certains groupes envisagent déjà " l'après-pétrole ". Ainsi, Total s'est associé à Suez et Areva pour développer un projet nucléaire à Abu Dhabi.