La croissance française est ressortie négative, à hauteur de -1,2%, sur le dernier trimestre 2008, selon les données rendues publiques hier, avant la date de publication initialement prévue ce matin. Les statisticiens reprochaient en effet à la ministre de l'économie d'avoir évoqué les chiffres dès le milieu de la semaine, rompant ainsi elle-même l'embargo. Faux, a répondu Christine Lagarde, qui affirme n'avoir eu connaissance des données qu'hier en fin de journée.
Quoi qu'il en soit, les chiffres sont médiocres. "Après avoir été l'un des rares pays européens où l'activité a augmenté au 3ème trimestre (+0,1%), la France a donc subit fin 2008, comme ses voisins européens, les effets défavorables de la crise financière qui a éclaté en septembre dernier", explique Bercy dans un communiqué.
"Ce mauvais chiffre reflète en bonne partie un déstockage très important des entreprises, signe d'attentisme face à une conjoncture très incertaine, et la crise du secteur automobile. Une partie non négligeable de ces facteurs est temporaire. En revanche, la consommation des ménages fait preuve d'une résistance remarquable (+0,5%)", poursuit le ministère de l'économie.
Christine Lagarde en a profité pour réviser ses projections 2009 : "dans un environnement économique international très difficile où la croissance devrait être négative en 2009 dans presque tous les pays développés, l'activité en France devrait être inférieure à -1% compte-tenu d'un acquis de croissance pour 2009 de -0,9% à la fin du 4ème trimestre 2008".
L'évolution du PIB est conforme à ce que prévoyaient les économistes. Les spécialiste d'Unicredit se disent surpris par la teneur des chiffres, notamment la résistance de la consommation et le fort destockage, car ils cadrent assez mal avec les données publiées jusque-là.
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