MICHELIN : bénéfice net divisé par deux en 2008

13/02/2009 - 08:19 - Option Finance

(AOF) - Michelin a publié un résultat net 2008 de 357 millions d'euros, en baisse de 53,8%, et un résultat opérationnel avant produits et charges non récurrents de 920 millions d'euros, en recul de 44,1%. La marge opérationnelle atteint ainsi 5,6%, en baisse de 4,2 points. Les analystes interrogés par Reuters visaient en moyenne un résultat net de 512,2 millions d'euros et un résultat opérationnel de 1,062 milliard d'euros. Le chiffre d'affaires a atteint 16,408 milliards d'euros, en baisse de 2,7%. A taux de change et périmètre constants, il a progressé de 1,1%. Le fabricant de pneumatiques explique la chute du résultat opérationnel essentiellement par la diminution des volumes vendus, le renchérissement des matières premières et le coût de la sous-utilisation des capacités industrielles. Le groupe propose de verser un dividende de 1 euro par action. Au sujet des perspectives, Michelin dit s'attendre à ce que les marchés de pneumatiques restent en forte baisse au premier semestre 2009. Le groupe estime qu'ils pourraient ensuite se redresser au fur et à mesure que les stocks sur les marchés du remplacement se reconstitueront et qu'une reprise de l'activité économique se matérialisera. Le fabricant de pneumatiques précise que sa rentabilité bénéficiera pleinement de l'effet conjugué des hausses de prix opérées en 2008, et de la baisse des prix des matières premières, dont, notamment, le caoutchouc naturel et les produits dérivés du pétrole. (AOF)

EN SAVOIR PLUS

ACTIVITE DE LA SOCIETE

Numéro deux mondial du pneu derrière le japonais Bridgestone, Michelin occupe des positions de premier plan (20% des parts du marché mondial) sur tous les marchés des pneumatiques (automobiles, utilitaires, poids lourds, motos, mais aussi engins agricoles ou du BTP, ou encore métros ou avions). Il est également présent dans la distribution (Euromaster) et dans l'édition (cartes routières, guides touristiques et gastronomiques). Enfin, le groupe a lancé une gamme d'accessoires automobiles. Michelin emploie 115 755 personnes sur les cinq continents et réalise 49% de ses ventes en Europe, 36% en Amérique du Nord et 15% dans le reste du monde.

FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR

Les points forts de la valeur

- Grâce à une stratégie multimarque (Uniroyal, Kléber, BFGoodrich...), Michelin est à même de répondre à l'ensemble des segments du marché. - Le groupe axe sa stratégie autour de l'innovation technologique et du haut de gamme qui lui permettent de dégager des marges supérieures. De plus, Michelin est le seul groupe à proposer des pneus poids lourds extra-larges ou des pneus de génie civil de très grande taille, segments très lucratifs. -Le plan de réduction des coûts étalé de 2006 à 2010 devrait permettre à Michelin d'accroître l'efficience de ses investissements, sa rentabilité et sa génération de cash-flow. - Le marché du remplacement représente environ 75% des ventes en volume de Michelin. Le groupe subit donc beaucoup moins que d'autres la cyclicité des marchés automobiles.

Les points faibles de la valeur

- En première monte, les constructeurs exercent une forte pression sur leurs fournisseurs. - Le groupe a des engagements significatifs en matière de retraites. - La volatilité des coûts de production reste problématique avec la montée du prix des matières premières, notamment celui de la gomme naturelle. -Michelin a l'une des structures de coûts fixes les moins flexibles du secteur.

COMMENT SUIVRE LA VALEUR

- Sachant qu'un pneumatique est composé à 58 % de produits dérivés du pétrole (caoutchouc synthétique), l'évolution du prix du baril conditionne partiellement les marges de la société clermontoise. -L'entrée de nouveaux concurrents sur le marché "mass market" très sensible au prix est à surveiller, notamment du côté de l'Asie. -Michelin ne cesse de se renforcer dans les pays émergents, qui représentent déjà 25 à 30% de ses ventes. -Les nouvelles réglementations environnementales devraient profiter au groupe.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Automobile - Equipementiers

Depuis plusieurs années les effectifs des équipementiers automobiles ne cessent de se réduire. Ils sont ainsi passés de 123445 en 2005 à 114446 en 2007. La Fiev (Fédération des industries des équipements pour véhicules) estime qu'ils devraient tomber à 110000 fin 2009. Or, au vu des difficultés récentes de l'industrie, elle considère désormais que ce chiffre a dû être atteint dès fin 2008. Après avoir déjà subi un recul de la production de 1,5% en 2007, à 22,7 milliards d'euros, l'activité des usines françaises d'équipements automobiles pourrait décliner de 4% en 2008, selon la Fiev. Le gouvernement français a instauré un fonds d'investissement sectoriel de 300 millions d'euros pour soutenir les équipementiers automobiles dans leurs efforts d'investissement et d'innovation. Son objectif est d'améliorer leur position concurrentielle en favorisant la consolidation de la sous-traitance automobile en France. PSA et Renault apporteront chacun 100 millions d'euros dans ce fonds.