Air France KLM : derrière les pertes, des nouvelles appréciées

13/02/2009 - 10:44 - Boursier.com

Le groupe Air France KLM n'a pas vraiment pris les investisseurs par surprise avec les comptes du 3ème trimestre de son exercice 2008/2009, qui couvre...

Le groupe Air France KLM n'a pas vraiment pris les investisseurs par surprise avec les comptes du 3ème trimestre de son exercice 2008/2009, qui couvre la période d'octobre à décembre. La direction avait prévenu il y a quelques semaines que ses résultats seraient fortement dégradés par le durcissement de la crise économique. De fait, la compagnie accuse une sévère perte de -505 Millions d'Euros sur le trimestre, alors qu'elle avait réalisé un bénéfice de 139 Millions d'Euros un an avant. Sur neuf mois d'activité, en dépit d'une croissance de son chiffre d'affaires de 3% à 18,95 Milliards d'Euros, le transporteur accuse un résultat déficitaire de -309 Millions d'Euros, contre un profit de 1,29 Milliard d'Euros un an auparavant. "L'activité au cours du troisième trimestre reflète l'accentuation de la crise économique", commente Air France KLM, qui souligne une certaine résistance du trafic passagers mais la poursuite du plongeon de l'activité cargo. La société a également subi des pertes sur ses instruments de couverture contre les prix élevés du kérosène, qui lui avaient permis ces dernières années de dégager des bénéfices en contrant la flambée du prix du pétrole, mais qui deviennent pénalisants depuis que le baril s'est effondré. Surtout, elle fait face à la baisse des revenus de la classe affaires, qualifiée de "Premium", que ne compense pas la croissance de la classe économique. "Ces résultats décevants montrent la forte dépendance des compagnies aériennes à réseaux aux classes Premium. Chez Air France-KLM celles-ci représentent un volume passager de 25% mais assurent près de 48% des revenus du groupe", soulignent ce matin les analystes Neil Glynn et Harald Liberge-Dondoux, de NCB Stockbrokers et CM CIC Securities, qui ont cependant un avis positif sur la valeur. En conséquence, le transporteur va accroître ses mesures d'économies, qui devraient lui permettre de dégager un résultat d'exploitation positif au terme de l'exercice en cours, clos le 31 mars. Il indique cependant que cette prévision est sujette à une incertitude liée à l'évolution de l'activité Cargo. Au-delà, il va réduire ses capacités de l'été 2009 de 2% et va "déboucler" une partie de ses couvertures carburant. Le programme d'investissement va également être revu en baisse de l'ordre de 1,2 Milliard d'Euros, dont 600 Millions d'Euros sur le seul exercice 2009/2010 qui démarrera le 1er avril. En complément, Air France KLM va supprimer 1.000 à 1.200 emplois supplémentaires, sans licenciements secs, a-t-elle indiqué, mais en ne renouvelant pas certains postes. Le secteur aérien paie déjà un important tribut à la crise en terme d'emplois. En début de mois, la compagnie scandinave SAS avait indiqué qu'elle supprimerait 3.000 postes pour tenter de faire face à un déficit chronique. Depuis le début de la semaine, d'autres transporteurs ont annoncé leur décision de tailler dans leurs effectifs. Virgin Atlantic devrait ainsi supprimer 600 postes, tandis que British Airways a confirmé qu'elle rencontrera ses syndicats pour évoquer un nouveau plan social, après avoir coupé 400 emplois administratifs sur la base de départs volontaires. Les compagnies à bas coûts ne sont pas épargnées : le numéro un Européen, l'irlandais Ryanair, a annoncé hier la suppression de 200 postes sur son aéroport domestique de Dublin. L'Association Internationale du Transport Aérien (IATA) estime que le chiffre d'affaires du secteur devrait reculer de 35 Milliards de Dollars cette année pour atteindre 501 Mds$. Globalement, les compagnies aériennes devraient perdre en cumulé 2,5 Mds$ sur la période, après avoir perdu 5 Mds$ en 2008. A la Bourse de Paris, le titre est cependant en forte progression ce matin, de 5,5% à 8,15 Euros dans un marché porteur. Il faut dire que l'action avait déjà sévèrement reculé devant l'afflux de mauvaises nouvelles ces derniers mois. Elle s'offre un sursaut depuis le 23 janvier dernier et un plancher à 6,91 Euros. Les analystes apprécient notamment la réduction des investissements et le débouclage d'une partie des couvertures de change.



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