L'OREAL : résultat net en baisse de 26,6% en 2008

16/02/2009 - 18:46 - Option Finance

(AOF) - A données comparables, c'est-à-dire à structure et taux de change identiques, l'augmentation du chiffre d'affaires de L'Oréal est ressortie à +3,1%. L'effet net de changement de structure, du fait principalement des acquisitions de YSL Beauté et, aux Etats-Unis de PureOlogy, Beauty Alliance, Maly's West, Columbia Beauty Supply, CollaGenex Pharmaceuticals, s'est élevée à +3,5%, a précisé le groupe de cosmétiques. Les effets monétaires ont eu un impact négatif de -3,8%. La croissance à taux de change constants est ressortie à +6,6%. A données publiées, le chiffre d'affaires du groupe au 31 décembre 2008 a atteint 17,542 milliards d'euros en progression de +2,8%. La division Produits Professionnels a connu une croissance 2008 de +1,3% en comparable, +7,3% à taux de change constants, "après un dernier trimestre affecté dans les pays développés par les effets de la crise économique sur la fréquentation des salons de coiffure", a précisé le groupe dans un communiqué. La division Produits Grand Public a affiché une croissance annuelle de 4,1% à données comparables après un 4ème trimestre à +2,5%, dans un marché légèrement ralenti depuis le mois de septembre. "Les trois marques mondiales de la division se sont bien comportées et ont permis de consolider la part de marché mondiale de la division", s'est félicité le groupe. Le chiffre d'affaires de la Division Produits de Luxe s'est contracté de -6,3% au 4ème trimestre et a progressé de +0,7 % à données comparables en 2008. "Après prise en compte des éléments non récurrents, c'est-à-dire une charge de 115 millions d'euros qui se compare à un profit en 2007 de 617 millions d'euros (plus-value de 643 millions d'euros sur la cession d'actions Sanofi-Aventis en novembre 2007), le résultat net ressort à 1 948 millions d'euros", en baisse de 26,6% en 2008. "Nous abordons l'année 2009 avec réalisme, confiance et volontarisme. Réalisme car l'environnement économique sera certainement encore difficile et nous y sommes préparés. Confiance parce que le marché cosmétique a toujours démontré une capacité de résistance en temps de crise et parce que les fondamentaux de L'Oréal sont forts et notre situation financière robuste", a déclaré Jean-Paul Agon, Directeur Général de L'Oréal. (AOF)

EN SAVOIR PLUS

ACTIVITE DE LA SOCIETE

L'Oréal, leader mondial des cosmétiques, intervient notamment dans les produits capillaires, les soins pour la peau, la protection solaire, le maquillage, le parfums et les produits de toilette. Dans la branche cosmétiques (98 % du chiffre d'affaires du groupe), les ventes se répartissent entre l'Europe de l'Ouest pour moins de la moitié, l'Amérique du Nord pour un quart d'entre elles et le reste du monde. Cette branche est divisée en quatre divisions : les produits grand public, les produits de luxe vendus en parfumeries, en grands magasins et en boutiques duty free, les produits professionnels, et enfin la cosmétique active, dont le chiffre d'affaires provient des ventes en pharmacies et espaces beautés spécialisés. PDG pendant 18 ans, Lindsay Owen-Jones a laissé en avril 2006 les commandes opérationnelles du numéro un mondial des cosmétiques, tout en restant président du conseil d'administration. La direction générale a été confiée à Jean-Paul Agon, qui dirigeait L'Oréal USA jusque là. L'Oréal développe Galderma, une activité dermatologique, conjointement avec Nestlé et possède 8,7% de Sanofi Aventis.

FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR

Les points forts de la valeur

- Depuis vingt-trois ans, L'Oréal affiche une croissance à deux chiffres de son résultat net opérationnel par action. - L'Oréal bénéficie de la forte notoriété attachée à ses marques mondiales. En outre, le leader mondial des cosmétiques dispose d'une expertise marketing et de capacités d'innovation reconnues. - L'Oréal ne dépend pas d'une zone géographique ou d'un type de réseau de distribution en particulier, surtout depuis l'acquisition de The Body Shop, ce qui lui confère des qualités défensives. - Avec le rachat stratégique d'YSL Beauté, L'Oréal va renforcer sa division Luxe et compléter son portefeuille de parfums. - Le groupe est fortement exposé aux marchés émergents, qui représentent environ 20% de ses bénéfices. - Le vieillissement de la population est favorable à la vente de produits L'Oréal (cosmétiques et dermatologiques).

Les points faibles de la valeur

- La pression des distributeurs sur les prix pèse sur la dynamique des ventes du groupe en Europe. - Les mouvements de concentration dans le secteur, avec notamment la fusion Procter & Gamble - Gillette, entraînent une intensification de la concurrence. L'Oréal ne peut plus miser sur la croissance externe en Europe, dans un marché concentré où il détient beaucoup de parts. - L'Oréal connaît de réelles difficultés au Japon, deuxième marché mondial des cosmétiques. - La structure de l'actionnariat du groupe suscite des interrogations. Depuis la fusion de L'Oréal avec son holding de contrôle Gesparal en 2004, la famille Bettencourt et Nestlé détiennent respectivement en direct 30,04% et 28,87% du capital. La première échéance du pacte d'actionnaires interviendra le 29 avril 2009. - Attention à la volatilité des marchés émergents.

COMMENT SUIVRE LA VALEUR

Comment suivre la valeur

- Le secteur des produits de soin est généralement considéré comme relativement défensif et bénéficie d'une prime par rapport aux autres biens de consommation. - Le groupe est sensible à l'évolution du dollar. Toutefois, pour limiter sa dépendance, L'Oréal a mis en place des stratégies de couverture et a implanté localement ses centres de production. -Le lancement de nouveaux produits comporte toujours un risque.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Luxe et cosmétiques

La plupart des analystes sont réservés sur le secteur. Ils estiment que la demande en provenance des pays développés devrait s'éroder alors que les groupes subissent à la fois des taux de change défavorables et une hausse des coûts des matières premières. La diversification permet alors aux acteurs de maintenir leurs performances. C'est la stratégie adoptée par LVMH en acquérant Royal Van Lent, qui construit des yachts de grand luxe. L'objectif est de se positionner sur un secteur en croissance, non affecté par la mauvaise conjoncture économique, qui concerne la clientèle la plus aisée de la planète. Le marché des cosmétiques est reconfiguré après l'acquisition d'Yves Saint Laurent Beauté par L'Oréal, qui souhaite consolider ses positions sur le segment haut de gamme. Malgré cette opération, il reste numéro deux sur ce marché en France, derrière LVMH (avec les marques Dior, Givenchy ou Kenzo).