SAFRAN : baisse de 17% du résultat opérationnel en 2008

18/02/2009 - 08:49 - Option Finance

(AOF) - Safran a réalisé en 2008 un résultat net de 256 millions d'euros, contre 406 millions en 2007 en raison de la cession de son activité communication représentant l'année précédente 233 millions d'euros. Le résultat opérationnel courant s'élève à 652 millions d'euros, en repli de 17%, "et ce après un effet dollar défavorable de 646 millions d'euros (1 euro = 1,45 dollar en 2008 contre 1 euro = 1,21 dollar en 2007). Le chiffre d'affaires a progressé de 1% à 10,329 milliards d'euros. Il ressort en hausse de 9,4% à devises et périmètre constants. La dette nette s'établit à 635 millions d'euros, contre 169 millions au 31 décembre 2007. Son accroissement est dû essentiellement au programme de rachat d'actions et à l'acquisition de la société SDU-I devenue Sagem Identification. Un dividende de 0,25 euro par action (dont 0,08 d'acompte versé en décembre 2008) sera proposé à l'Assemblée Générale du 28 mai 2009. Jean-Paul Herteman, Président du Directoire, a déclaré : "Les objectifs que s'était fixés le groupe pour l'année 2008, tant sur le plan économique que stratégique, ont été atteints (...) les commandes sont restées à un niveau élevé et des étapes très significatives dans la mise en oeuvre de notre stratégie de recentrage et développement dans notre métier de grand équipementier en aéronautique - défense - sécurité ont été franchies". Pour consolider les gains d'efficacité du groupe dans le contexte actuel du transport aérien, de nouvelles actions sont engagées, particulièrement en matière de coûts de structure et de productivité industrielle, a indiqué Safran. Ces actions sont regroupées dans le cadre du nouveau plan de progrès "Safran +". Des couvertures de change sont en place pour les trois prochains exercices. Dans un environnement sans précédent et sauf dégradation majeure de la situation, Safran estime pouvoir néanmoins réaliser : un chiffre d'affaires 2009 de l'ordre de celui de 2008, un résultat opérationnel de l'ordre de 5 à 6% du chiffre d'affaires. (AOF)

EN SAVOIR PLUS

ACTIVITE DE LA SOCIETE

Safran est issu de la fusion de Sagem (deuxième groupe français de télécommunications, troisième groupe européen en électronique de défense et de sécurité) et de Snecma (groupe industriel aéronautique et spatial de premier plan, spécialisé dans la propulsion, les équipements et les services associés). Le groupe, qui emploie 57 000 personnes, est organisé en quatre branches d'activité : Propulsion aéronautique et spatiale, Equipements aéronautiques, Défense Sécurité, Communications. Il réalise 55% de son chiffre d'affaires en Europe, 26% en Amérique du Nord, 9% en Asie et 10% dans le reste du monde. L'actionnariat du groupe se répartissait, au 31 décembre 2007, entre le public (39,4%), l'Etat (30,4%), les salariés (20,7%), Areva (7,4%) et l'autocontrôle (1,7%).

FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR

Les forces de la valeur

- Safran dispose d'une solide base dans l'aéronautique et la défense au potentiel de développement substantiel. Safran est ainsi le troisième acteur de l'industrie européenne de l'aéronautique/défense (derrière EADS et BAE). Par ailleurs, la biométrie devrait connaître un flux de nouvelles favorables avec une accélération des appels d'offres européens et internationaux. - Le groupe présente une solidité financière qui repose sur un endettement limité et des cash flows récurrents élevés. - Avec la cession de la téléphonie mobile, Safran a confirmé le recentrage sur son coeur de métier, à savoir les activités de la propulsion, l'aéronautique, la défense et la sécurité.

Les faiblesses de la valeur

- L'idée de fusionner Sagem et Snecma pour créer Safran a fortement surpris le marché d'autant plus que Snecma avait précédemment refusé une offre de rapprochement avec Thales, invoquant l'absence de logique industrielle de l'opération. La création de Safran résout un certain nombre de problèmes, mais la transaction apparaît, aux yeux de la plupart des analystes, dénuée de toute logique industrielle sachant que le recoupement entre les activités de Sagem et Snecma est très limité. - L'effet de change reste un risque important pour le groupe, qui détient une exposition nette au dollar de l'ordre de 35% de son chiffre d'affaires. -Les analystes anticipent un net ralentissement du trafic aérien mondial en 2009.

COMMENT SUIVRE LA VALEUR

- Safran est sensible à l'évolution du secteur aéronautique civil et militaire. Il est aussi sensible à l'évolution de la concurrence, et donc des prix, dans le secteur des télécommunications. -La spéculation quant à un rapprochement avec Thalès refait régulièrement surface.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Aéronautique - Défense

Les acteurs doivent faire face à des annulations de commandes de la part de compagnies aériennes, qui pâtissent du cours élevé du pétrole. Ainsi la compagnie Azerbaijan Airlines a annulé un B787 sur les trois commandés auprès de Boeing. Quant à Airbus, il pourrait perdre un certain nombre de commandes passées par United Airlines. Sous la pression des compagnies aériennes qui veulent des avions consommant moins de carburant, les constructeurs vendent davantage de modèles plus petits mais aussi moins coûteux. Cette tendance explique la chute de 19% du profit de Boeing au cours du second trimestre. Le groupe américain pâtit également de la grève de ses mécaniciens, qui pourrait engendrer un retard supplémentaire dans la livraison du long-courrier, le 787 Dreamliner. L'appel d'offres du marché des avions ravitailleurs américains qu'EADS avait initialement remporté, et dont la première tranche s'élève entre 35 et 40 milliards de dollars, a finalement été reporté sous la pression de Boeing. Le groupe français a renforcé son plan d'économies. Power8+ devrait générer des économies et des gains de productivité de 1 milliard d'euros par an à partir de 2011. Il succédera au plan Power 8, mis en place début 2007. L'enjeu est, cette fois, le développement des implantations hors d'Europe pour contrer la faiblesse du dollar face à l'euro. Ce plan inclut des mesures structurelles pour externaliser une partie de la production dans des pays à zone dollar ou à faible coût de main-d'oeuvre.

Equipementiers télécoms

Gartner estime que les ventes de mobiles (en volumes) ont augmenté de seulement 5% au troisième trimestre, ce qui est une bien piètre performance pour un marché qui a triplé en volume depuis le début de la décennie. C'est pourquoi la société d'études a revu à la baisse ses prévisions pour l'année 2008. Le marché ne devrait progresser en valeur que de 4% cette année, deux fois moins vite que ce qui était prévu, pour atteindre environ 190 milliards de dollars. Les perspectives 2009 sont beaucoup plus sombres puisque le marché devrait légèrement décroître (entre 1% et 5%) en volumes, pour la première fois depuis 2001. Certains analystes, plus pessimistes, anticipent même un effondrement des ventes de 9%.