ZOOM sur une classe d'actifs - Les obligations high yield

19/02/2009 - 10:27 - Option Finance

(AOF / Funds) -

Les obligations high yield démarrent l'année en fanfare

L'année 2009 a débuté sous de bons auspices pour le marché obligataire à haut rendement (high yield) avec la meilleure performance mensuelle depuis 10 ans. L'indice européen a en effet progressé de plus de 7% et aux Etats-Unis de quelque 5%. Une évolution qui tranche avec celle de 2008 et notamment du dernier trimestre où ce marché avait chuté de 25%, pénalisé par la fuite vers la qualité après la faillite de Lehman Brothers. De plus, de façon assez surprenante, ce redressement s'est matérialisé dans un contexte de nouvelle correction du marché des actions et de confirmation d'une récession économique majeure. Les fonds spécialisés sur cette classe d'actifs en ont directement profité avec une hausse moyenne de 7% depuis le début de l'année pour ceux investis sur des émissions en euros. Les meilleurs progressent de plus de 10% tandis qu'aucun ne souffre d'une performance négative. Le réveil du high yield traduit un nouvel appétit des investisseurs pour les obligations privées dont les rémunérations sont actuellement alléchantes. Alors que le rendement des emprunts d'Etat allemand et français à cinq ans évolue autour de 3,5%, les obligations high yield proposent aujourd'hui un rendement proche de 25%. Une telle différence s'explique par la prime que les émetteurs doivent offrir pour couvrir les risques crédit - ce sont pour la plupart des sociétés affichant un endettement très élevé, traversant des périodes difficiles ou aux premiers stades de leur croissance - mais également les risques de liquidité d'un marché sujet aux dégagements très importants. La prudence et la sélectivité reste néanmoins de mise. Face à la crise économique, les taux de défaut devraient fortement augmenter cette année pour atteindre, selon les différentes estimations, entre 10% et 15% au cours des 12 prochains mois. Cependant, avec un écart de rendement de 2000 points de base avec les emprunts d'Etat, le marché anticipe d'ores et déjà un taux de défaut supérieur à 30%, contre un maximum historique à 15% au début des années 30. Le marché pourrait également marquer une pause si les actions continuent à sous performer et si les résultats du premier trimestre s'avèrent plus mauvais qu'attendu. Les gérants investis sur les obligations high yield conservent donc pour le moment une approche très défensive afin de limiter le risque de défaut. Carole Leclercq

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La sélection de Funds

NORDEA EUROPEAN HIGH YIELD BOND

ISIN LU0141799097 Promoteur : NORDEA Classe d'actifs : OBLIGATIONS haut rendement Date d'ouverture : 18 janvier 2002 PEA : non

Caractéristiques

- Un processus "bottom up" sur des obligations à haut rendement en euros - De fortes convictions par rapport au benchmark - Un fonds diversifié pour encadrer le risque

A retenir

Nordea European High Yield Bond vise à surperformer de 150 points de base le Merrill Lynch European Currency High Yield Constrainted Index, son indice de référence, avec une tracking error de 3 %, même si cet objectif a été plus difficile à remplir en 2008. La sélectivité est de rigueur dans l' univers à risque des obligation haut rendement. A partir d'un processus d'investissement de type "bottom up", le gérant va concentrer son portefeuille sur 50 à 70 signatures, contre plus de 200 pour son benchmark. "Nous passons beaucoup de temps à analyser les fondamentaux des émetteurs et de leur secteur, souligne le gérant. Bien que nous n'investirons pas sur une signature avec une notation initiale inférieure à CCC, nous nous attachons davantage à la qualité de l'émetteur qu'à son rating." De fortes convictions qui se retrouvent dans la construction du portefeuille. Une position peut représenter jusqu'à 6 % de l'allocation tandis qu'une ligne peut dévier de plus ou moins 30 % par rapport à celle du benchmark. En revanche, les signatures qui auraient vu leur notation dégradée à CC, C ou D ne peuvent avoir une pondération supérieure à 10 % à celle du benchmark. De même, dans un souci de contrôle du risque, le fonds est très diversifié au niveau sectoriel. Si les positions sont détenues en moyenne deux à trois ans, le taux de rotation peut augmenter en fonction des opportunités de marché. Le fonds est géré chez Capital Four, boutique indépendante basée à Copenhague et issue de la scission en janvier 2008 de l'équipe High Yield de Nordea.

SCHELCHER-PRINCE HAUT RENDEMENT

ISIN FR0007496989 Promoteur : SCHELCHER-PRINCE GESTION Classe d'actifs : OBLIGATIONS haut rendement Date d'ouverture : 21 décembre 1995 PEA  : non

Caractéristiques

- Fonds obligataire high yield - Bonne qualité de signature des émetteurs - Bond-picking actif

A retenir

Investi en obligations corporate high yield, le fonds cherche à offrir une gestion porteuse d'alpha, avec une maîtrise du niveau de risque, exprimée par une faible sensibilité de l'ensemble du portefeuille. Schelcher-Prince Haut Rendement vise un objectif de performance d'Eonia + 200 points de base, qu'il a régulièrement dépassé depuis son lancement en 1995. La gestion est réalisée dans le cadre d'un processus d'investissement mixte, top-down et bottom-up. Dans le cadre de l'approche top-down, un comité mensuel définit les orientations macroéconomiques, les thèmes et les choix de secteurs. Dans le cadre de l'approche bottom-up, la sélection des valeurs high yield représente près de 80 % de la performance du fonds. L'analyse crédit effectue une recherche fondamentale, une analyse quantitative et qualitative. A ce stade de la construction du portefeuille, la qualité de signature des émetteurs est un élément déterminant du bond-picking. Ainsi, un émetteur noté BBB - représentera au maximum 5 % du portefeuille global au moment de sa construction, 3 % pour un BB -, 1,5 % pour un B - et pas plus de 1 % pour un émetteur dont la notation est inférieure à B -. Ensuite, les décisions de gestion sont prises lors d'un comité d'investissement hebdomadaire. Le portefeuille est composé en moyenne d'une quarantaine de lignes, avec un turnover de 100 % par an. Environ 50 % du portefeuille bénéficie d'une stratégie dynamique, portant sur des titres qui restent en portefeuille jusqu'à ce qu'ils aient atteint l'objectif de réduction de spread recherché par le gérant. Pour 20 %, il applique une stratégie de portage. Dans ce cadre, les obligations sont sélectionnées pour rester en portefeuille jusqu'à leur échéance. Enfin, le portefeuille bénéficie à hauteur de 30 % d'une stratégie opportuniste. Elle vise à profiter d'événements ayant conduit des décalages de valorisation importants sur du court terme.