CARREFOUR chercherait à mettre la main sur Seventh Continent

24/02/2009 - 08:08 - Option Finance

(AOF) - Le français Carrefour tenterait de renforcer son implantation en Russie. Le numéro deux mondial de la distribution souhaiterait faire l'acquisition du distributeur russe Seventh Continent selon les informations du journal russe Vedomosti, reprises par l'agence de presse Reuters. Le quotidien financier, qui cite des sources anonymes, écrit que Carrefour a proposé à Alexandre Zanadvorov de racheter sa participation de 74,8% au capital pour l'aider à rembourser une dette de 560 millions de dollars contractée envers la Deutsche Bank. Vedomosti précise que Carrefour formulera une offre définitive d'ici quelques semaines. (AOF)

EN SAVOIR PLUS

ACTIVITE DE LA SOCIETE

En quarante ans, Carrefour est devenu un leader de la distribution dans le monde. Deuxième distributeur mondial et premier distributeur européen, il développe quatre formats principaux de magasins alimentaires : les hypermarchés, les supermarchés, le maxidiscompte et les magasins de proximité. Le groupe compte plus de 15 000 magasins exploités en propre ou en franchise. Son activité se développe sur trois grands marchés : l'Europe, l'Amérique latine et l'Asie. Présent dans 30 pays, il réalise plus de 54% de son chiffre d'affaires hors de France. Blue Capital est aujourd'hui le premier actionnaire de Carrefour avec 13,55% du capital.

FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR

Les points forts de la valeur

- Carrefour bénéficie d'un savoir-faire reconnu dans les différents formats de magasins. Il s'impose aussi comme un acteur local dans les différents pays où il est présent. - Le groupe est solide financièrement et dispose d'une bonne capacité à générer du cash. - Le titre fait régulièrement l'objet de poussées spéculatives liées au caractère éclaté de son capital. Wal Mart ou Tesco sont les prédateurs éventuels le plus souvent cités. - La stratégie multiformat et l'exposition géographique du groupe lui confèrent un revenu provenant de toutes les échelles et de toutes les gammes de distribution, ce qui en fait une valeur défensive. -La loi Chatel, qui prévoit une libéralisation de la législation française régissant les relations entre distributeurs et industriels, est favorable aux acteurs leaders.

Les points faibles de la valeur

- La bataille sur les prix que se livrent les grands groupes de distribution pèse sur les marges et rend ardue la reconquête des parts de marché perdues par Carrefour ces dernières années. - Le marché s'inquiète de l'essoufflement du concept des hypermarchés en France. - La vigueur de la croissance des activités du groupe à l'international, qui a permis de compenser les baisses de régime en France, n'est pas assurée. -Les analystes attendent l'amélioration des performances du groupe dans le non-alimentaire en France, qui représente environ 25% des ventes.

COMMENT SUIVRE LA VALEUR

- L'activité de Carrefour est directement liée au niveau de consommation des ménages. - De manière générale, à l'image de ses pairs, toutes les crises alimentaires auxquelles le public est de plus en plus sensible sont susceptibles de peser sur les ventes (vache folle, grippe aviaire, maïs transgénique). -Le passage de Champion sous l'enseigne Carrefour Market devrait engendrer une augmentation des ventes de 5 à 7% par magasin transformé, selon le groupe. - Carrefour souhaite introduire ses actifs immobiliers en Bourse à partir de 2009.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Distribution alimentaire

Les groupes de grande distribution sont engagés dans une réflexion sur leur modèle, qui passe par le redimensionnement de leurs hypermarchés, le développement de réseaux de proximité et une importance accrue accordée à leurs marques propres. Dans cette optique, les marques de distributeurs (MDD), qui représentent déjà près de 30% des ventes en grandes surfaces, innovent de plus en plus. Elles empiètent ainsi sur le territoire des grandes marques nationales. Selon une étude menée par le cabinet XTC, 21,2% des produits innovants lancés entre juillet 2007 et juin 2008 sont le fait de MDD et non de marques nationales. Cette proportion a beaucoup progressé comparée à son niveau de l'année précédente (à 17,6%) et d'il y a cinq ans (entre 7% et 8%). Pour cela, les distributeurs maîtrisent désormais le processus de production. Des responsables marketing, anciens de l'industrie, ont également été recrutés. L'avantage de cette stratégie pour les distributeurs est de fidéliser les clients. Les industriels eux-mêmes produisent presque tous aujourd'hui pour le compte de MDD.