BCE : baisse des taux, et après ?

25/02/2009 - 16:42 - Option Finance

(AOF / Funds) - Alors que les banques centrales des Etats-Unis, du Royaume-Uni et du Japon interviennent de manière croissante pour soutenir l'activité et le crédit, la BCE continue pour l'instant d'axer sa stratégie sur la liquidité. Le taux refi sera ainsi vraisemblablement baissé le 5 mars prochain. Baisse du taux de refinancement, allocations illimitées de liquidité à taux fixe et jusqu'à six mois, ou encore extensions des collatéraux acceptés ont notamment eu pour conséquence une baisse significative des taux de marché à court terme. Il est peu probable que la BCE abaisse le taux refi sous le seuil de 1 % par crainte de perdre le contrôle sur les préférences et les décisions des agents économiques. Elle devra donc s'employer à trouver d'autres mesures. S'il lui est interdit de financer les déficits publics des Etats-membres (article 101 du Traité), il " semble que la CE pourrait, en théorie, intervenir sur le marché secondaire, où la dette s'échange entre investisseurs, " estiment les économistes du Crédit Agricole. La BCE pourrait également acheter des titres de dette privée (credit easing), comme l'ont déjà entrepris les Etats-Unis, le Royaume Uni et le Japon. Elle aura alors vraisemblablement recours à des fonds supplémentaires fournis par les Etats-membres afin de financer ces achats d'actifs. Dans le cas de pertes supérieures aux revenus monétaires mobilisables, ce sera aux banques centrales et aux trésors nationaux de mettre à disposition les lignes de crédit nécessaires. Cette situation de pertes potentielles liées à la détention d'actifs risqués est d'ailleurs déjà d'actualité. En effet, " la composition des collatéraux pris en pension s'est fortement déformée depuis 2007 en faveur d'actifs moins liquides et plus risqués, dont des produits structurés (ABS) et des actifs non négociables sur les marchés, " expliquent les économistes du Crédit Agricole.