Crise financière : "stress test", l'opération vérité pour les banques US !

26/02/2009 - 06:56 - Boursier.com

"Jour J" pour les banques américaines qui vont devoir ouvrir grand leurs comptes au gouvernement ! Ce dernier entame aujourd'hui en effet des tests de...

"Jour J" pour les banques américaines qui vont devoir ouvrir grand leurs comptes au gouvernement ! Ce dernier entame aujourd'hui en effet des tests de solidité ("stress tests") qui dureront jusqu'en avril, afin de juger de la résistance des banques à la crise et de leurs besoins en capitaux frais. Hier, Washington a détaillé le contenu de ces tests, qui inquiètent les investisseurs et font toujours craindre une prise de contrôle de l'Etat du capital des grandes banques, notamment de Citigroup et Bank of America, déjà sous perfusion d'argent public depuis des mois. Au total, les 19 plus grandes banques du pays seront soumises à ces tests, qui concernent tous les établissements disposant de plus de 100 Milliards de Dollars d'actifs. Concrètement, les experts vont étudier les pertes que subiraient les banques dans les deux années à venir dans deux cas : un "scénario de base" et une "hypothèse du pire". Le premier scénario repose sur le consensus actuel des économistes, envisageant une reprise économique progressive à partir de la fin 2009. Le second scénario table au contraire sur une aggravation de la crise, avec un taux de chômage supérieur à 10%, une nouvelle chute des prix immobiliers de 20% d'ici à deux ans, et un PIB en baisse de 3,3% en 2009 et de 0,5% en 2010. Les résultats des tests permettront aux autorités de déterminer le montant des augmentations de capital nécessaires pour éponger les pertes prévisibles des banques. Celles-ci auront ensuite un délai de six mois pour lever du capital sur les marchés financiers... En cas d'échec auprès des investisseurs privés, l'Etat se tient prêt à recapitaliser les banques, en achetant de nouvelles actions préférentielles et/ou en transformant ses actions préférentielles actuelles en actions ordinaires. Ce faisant, l'Etat sera certainement amené à prendre des "parts minoritaires substantielles dans les banques" afin de les stabiliser et d'éviter leur faillite, a indiqué hier Ben Bernanke, le président de la Fed, tout en renouvelant son opposition de principe à une nationalisation du système bancaire. Le gouvernement dispose en principe de 350 Mds$, qui représentent la deuxième moitié du plan "TARP" de sauvetage des banques, adopté à l'automne 2008. Toutefois, le président Barack Obama a indiqué hier qu'il n'excluait pas que l'aide aux banques coûte davantage au bout du compte... Sans attendre les résultats des tests, Citigroup serait proche d'un accord avec l'administration Obama, qui porterait la part de l'Etat dans son capital de 8% actuellement à environ 40%. De son côté, Bank of America, l'autre banque ayant reçu la plus forte aide publique, assure qu'elle n'a pas besoin de nouvelles injections de capital... La réponse définitive sera connue dans quelques semaines, après les "stress tests". Parmi les autres banques qui y seront soumises se trouvent American Express, Bank of New York Mellon, GMAC, Goldman Sachs, JPMorgan Chase, Morgan Stanley, State Street Corp, ou encore Wells Fargo. Hier soir à Wall Street, les valeurs bancaires se sont montrées très volatiles dans cette attente. Mais après un début de séance en nette baisse, elle ont fini en hausse pour la plupart, semblant apprécier les informations sur le déroulement des tests : Bank of America a repris 9%, tandis que JPMorgan Chase et Wells Fargo ont gagné 3% chacune. A l'inverse, l'action Citigroup a reculé de 3%.



(c) Boursier.com - Les informations rédigées par la rédaction de Boursier.com sont réalisés à partir des meilleures sources, même si la société Boursier.com ne peut en garantir l'exhaustivité ni la fiabilité. Ces contenus n'ont aucune valeur contractuelle et ne constituent en aucun cas une offre de vente ou une sollicitation d'achat de valeurs mobilières ou d'instruments financiers. La responsabilité de la société Boursier.com et/ou de ses dirigeants et salariés ne saurait être engagée en cas d'erreur, d'omission ou d'investissement inopportun.