(AOF) - Après leur chute de 2008, les Bourses continuent sur la même tendance en 2009, les investisseurs semblant indifférents aux gigantesques plans de relance des Etats. Vendredi matin, la Bourse de New York est tombée à son plus bas niveau depuis douze ans, juste au-dessus des 7000 points, avec une baisse de l'indice Dow Jones de 2,72 % en cinq séances. A Paris, l'indice CAC 40 a terminé la semaine sur une perte de 1,75 % à 2702,48 points, un niveau qu'il n'avait plus connu depuis 2003. Le marché redoute que les Etats-Unis finissent par être contraints de nationaliser les banques, notamment Citigroup, la première d'entre elles. Ainsi, le Trésor américain a confirmé vendredi son intention de convertir une partie des titres préférentiels de Citigroup en actions ordinaires, opération à l'issue de laquelle l'Etat pourrait détenir plus d'un tiers du capital. Dans le sillage de cette annonce, Citigroup plongeait de 26 %, Bank of America décrochait de 16 % et JPMorgan Chase perdait 4 %. Pour les investisseurs, les conséquences d'une nationalisation pourraient être catastrophiques, à l'image de la faillite de Lehman Brothers. A cette vive inquiétude sur l'état de santé du secteur financier, vital pour l'économie, s'ajoute la multiplication de mauvaises nouvelles partout dans le monde. Aux Etats-Unis, l'activité économique s'est contractée au quatrième trimestre à un rythme jamais vu depuis 1982, tandis que le nombre de chômeurs indemnisés atteint un niveau record. En Europe, la confiance des investisseurs est à son plus bas historique, alors que les plans de licenciements se multiplient dans pratiquement tous les secteurs. L'horizon des parapétrolières s'obscurcit. Vallourec a plongé de 17,6 % en une semaine sur des perspectives moroses. Le spécialiste des tubes sans soudure prévoit ainsi une baisse de 5 % de son chiffre d'affaires au premier trimestre en raison de la crise économique. De nombreux brokers ont revu en baisse leur recommandation et/ou objectifs de cours. Oddo a abaissé sa recommandation d'Accumuler à Alléger, avec un objectif de cours ramené de 130 à 92 euros. Dans le sillage d'Oddo, Credit Suisse et CM-CIC Securities ont abaissé leurs objectifs de cours respectifs de 105 à 80 euros et de 154 à 127 euros. De son côté, le groupe spécialisé dans les services et équipements sismiques et géophysiques CGGVeritas a limité sa perte hebdomadaire à 2,18 %, après avoir annoncé des années 2009 et 2010 difficiles en raison de la baisse des dépenses d'investissement des compagnies pétrolières, liée à la chute des cours du pétrole. A contre-courant, Technip a gagné près de 6 % en cinq séances dans le sillage du rebond du brut, au-dessus des 43 dollars le baril en fin de semaine. Le secteur pharmaceutique malmené par Obama. Les grands laboratoires ont reculé sur les places boursières européennes, les investisseurs craignant que les propositions formulées par Barack Obama en matière d'assurance santé n'entament leurs profits. A Londres, AstraZeneca a perdu près de 9 %, tandis que Sanofi-Aventis reculait de 8 % à Paris. Washington prévoit d'étendre la couverture santé à 46 millions de personnes tout en réduisant les remboursements aux assureurs santé privés. Il envisage également d'empêcher les grands groupes pharmaceutiques de nouer des accords qui limiteraient la concurrence des génériques. Dans une note adressée à ses clients, CA Chevreux a confirmé Sanofi-Aventis dans sa liste des valeurs préférées au sein du secteur. Les sociétés foncières échappent au marasme. Nexity, premier promoteur immobilier français, a terminé la semaine à la première place de l'indice SBF 120 sur un gain hebdomadaire de plus de 18,6 %, après l'annonce d'un bénéfice net part du groupe de 277 millions d'euros, un chiffre bien supérieur aux 140 millions d'euros attendus. L'annonce de ces résultats, conjuguée à la confirmation par Nexity que la cession des 23,4 % de ses parts du Crédit Foncier à la Caisse d'Epargne était bien effective, ont permis à l'action de se redresser de près de 75 % sur les trois derniers mois. Deutsche Bank a relevé son objectif de cours sur Nexity à 17 euros et réaffirmé sa recommandation d'Acheter le titre. La progression des résultats annuels de Gecina a confirmé la bonne résistance du secteur à la conjoncture. Le titre de la foncière accuse cependant un recul de 6 % sur la semaine, les investisseurs restant prudents en raison de l'incertitude qui persiste sur la situation de Metrovacesa, a estimé un analyste de Kepler Capital. Le marché pourrait aussi ne pas apprécier l'investissement de Gecina dans la foncière espagnole Bami. Dans le sillage de Nexity, Icade, la foncière de la Caisse des dépôts a clôturé sur un gain hebdomadaire de 10,2 % et Klépierre de 1,3 % Rebond des bancaires. En fort repli la semaine précédente, le secteur bancaire a nettement rebondi sur des rachats à bon compte. Les valeurs ont également profité de l'annonce d'un plan de soutien pour les banques de l'Est de l'Europe d'un montant pouvant atteindre 24,5 milliards d'euros et du nouveau plan du gouvernement britannique pour ses banques. Ainsi, BNP Paribas (+ 11,4 %) a signé la meilleure performance du CAC 40 devant la Société Générale (+ 11 %) et le Crédit Agricole (+ 7 %). Hors CAC 40, Natixis a terminé la semaine sur un gain de 8,9 %, alors que ses deux maisons mères, la Caisse d'Epargne et Banque Populaires, ont annoncé officiellement leur fusion. (P-J.L)