ESSILOR : résultats inférieurs aux attentes, prévisions incertaines

05/03/2009 - 08:51 - Option Finance

(AOF) - Essilor a publié aujourd'hui un bénéfice net de 382,4 millions d'euros. Malgré une hausse de 4,3% du résultat, ce chiffre est inférieur au consensus, qui s'élevait à 386,4 millions d'euros. Le spécialiste de l'optique reconnaît par ailleurs que le contexte de crise économique rend les prévisions pour 2009 "très incertaines". Le bénéfice d'exploitation a connu une hausse de 2% à 514,5 millions d'euros et le chiffre d'affaires a progressé de 5,7% à 3,07 milliards d'euros. Le groupe proposera un dividende de 0,66 euro par action, en hausse de 6,5%. (AOF)

EN SAVOIR PLUS

ACTIVITE DE LA SOCIETE

Essilor est le numéro un mondial de l'optique ophtalmique (c'est-à-dire les verres correcteurs), avec une présence dans plus de 100 pays. Le groupe emploie 29 288 collaborateurs dans le monde et dispose d'un réseau mondial unique de 244 laboratoires de prescription et de 15 usines de production. Le groupe détient des marques à forte notoriété : Varilux (verres progressifs), Airwear (verres en polycarbonate), Crizal (verres traités) et bénéficie également de la réputation des marques issues de ses partenariats avec Transitions Optical (verres photochromes) et Nikon (haut de gamme). Essilor a poursuivi en 2008 son développement international et noué des partenariats sur plusieurs continents, en particulier en Europe et en Amérique du Nord. Le groupe a ainsi pris le contrôle de 13 sociétés au premier semestre, dont le groupe italien Galileo. Essilor of America a également renforcé son réseau de laboratoires aux Etats-Unis en s'offrant Interstate et Empire. Au Canada, le groupe a enfin pris une participation majoritaire dans la société Westlab.

FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR

Les points forts de la valeur

- L'évolution des modes de vie dans les pays industrialisés constitue une tendance de fond largement positive pour Essilor. L'augmentation du travail sur écran, notamment, engendre des problèmes d'acuité visuelle. Le groupe profite également de l'allongement de la durée de vie et des problèmes de vue qui accompagnent le vieillissement. -Dans sa stratégie de développement, le groupe met l'accent sur les produits à forte valeur ajoutée technologique (verres organiques, verres photochromiques, verres anti-reflet...), dont la croissance est supérieure à la moyenne du marché. Dans cette perspective, Essilor investit beaucoup en R&D et dispose d'un réservoir de produits innovants, ce qui lui permet de garder une longueur d'avance sur ses concurrents. - Le groupe ne cesse de renforcer ses positions sur les marchés émergents très dynamiques, en particulier en Chine et en Inde.

Les points faibles de la valeur

- Le développement de la chirurgie ophtalmique fait peser une menace, qui ne peut être négligée, sur les parts de marché des opticiens. - Une dégradation du climat économique pousse certains consommateurs à retarder le renouvellement de leurs lunettes. - Le groupe réalise une part importante de son chiffre d'affaires en dollars, avec 42 % des ventes réalisées en Amérique du Nord. L'évolution des parités des changes peut donc porter préjudice à la valeur.

COMMENT SUIVRE LA VALEUR

- Apparenté au secteur de la santé, Essilor est peu sensible aux aléas économiques : une vente n'est jamais perdue, elle est simplement décalée. - La solidité du groupe a un revers : comme pour toutes les valeurs défensives, le cours du titre manque de catalyseurs. Le manque de sociétés cotées comparables peut également poser problème aux investisseurs. - En 2009, le groupe devrait profiter du lancement de la nouvelle " génération 6 " de verres Transitions en Europe et d'un nouvel " anti-reflets ". - Essilor est une valeur opéable. Toutefois, le marché ne lui voit pas pour le moment de prédateur potentiel.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Biens de consommation

La Commission européenne a revu à la baisse sa prévision de croissance pour les 27 pays européens pour 2008. Du fait de la crise financière américaine, d'un prix du baril de pétrole qui reste cher et de l'inflation, qui devrait s'établir à 3,8% cette année, cette croissance ne serait plus de 2% mais seulement de 1,4%. Ce taux devrait être également revu significativement à la baisse pour 2009. La croissance française devrait atteindre 1%, contre 1,6% attendu au printemps dernier. Ce taux serait inférieur à ceux de l'Allemagne, du Royaume-Uni, et de l'Espagne. En cause, le déclin de l'investissement et la détérioration du commerce extérieur. L'OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques) a également revu à la baisse ses prévisions pour l'Europe en 2008. La croissance n'est plus de 1,7% mais de 1,3% pour la zone euro. Au sein de cette zone, la révision la plus élevée concerne la France dont la croissance a été abaissée à 1% pour 2008 (contre une estimation précédente de 1,8%). Le gouvernement français rejoint ces prévisions et table également sur une croissance de 1% pour cette année.