BCE et BoE : les taux d'intérêt à leur plus bas historique

05/03/2009 - 17:04 - Option Finance

(AOF) - La Banque centrale européenne et la Banque d'Angleterre ont abaissé de 50 points de base leur principal taux directeur à respectivement 1,5% et 0,5%, leurs plus bas niveaux historiques. Lors de sa traditionnelle conférence de presse, le président de la Banque centrale européenne, Jean Claude Trichet, a indiqué qu'il n'excluait ni un nouvel assouplissement de sa politique monétaire, ni l'adoption de mesures non conventionnelles. L'institution financière est confrontée à une sévère dégradation de la conjoncture qui l'a contrainte à réviser en forte baisse ses prévisions de croissance pour les deux prochaines années. Elle anticipe désormais une contraction de l'économie de 2,7% cette année, à comparer avec la projection d'un repli de 0,5% du PIB annoncée en décembre. La croissance devrait être nulle l'année suivante contre une prévision précédente de 1%. En revanche, son anticipation d'inflation a été ramenée de 1,4% à 0,4% pour 2009 et de 1,8% à 1% pour 2010. Jean Claude Trichet a une nouvelle fois fait part de sa réticence à adopter une politique de taux zéro comme la Banque d'Angleterre vient de la faire. Le président de la BCE juge qu'une telle politique a " beaucoup d'inconvénients ", mais n'a pas souhaité en dire plus. Selon le président de la BCE, la situation de la zone euro n'est pas exactement la même qu'au Royaume-Uni. Sa marge de manoeuvre au niveau des taux ayant pratiquement disparu, les économistes attendaient particulièrement Jean Claude Trichet sur le sujet des mesures non standards. Mais il est resté là encore très évasif. " Nous prenons des avis en ce qui concerne des mesures non conventionnelles qui puissent aller avec la structure de la zone euro. Je n'exclus rien ", a-t-il déclaré selon Reuters. Avant d'ajouter : " Je vous donnerai rendez-vous quand nous déciderons - si nous le décidons ", a-t-il ajouté. La banque d'Angleterre a franchi le pas en annonçant un programme de rachat d'actifs de 75 milliards de livres financé par l'émission de réserves, c'est-à-dire en imprimant de la monnaie. (C.J)