AIR FRANCE-KLM : nouvelle chute du trafic en février

06/03/2009 - 08:43 - Option Finance

(AOF) - Air France-KLM a annoncé aujourd'hui un recul de 3,4% de son trafic passagers au mois de février 2009 par rapport à février 2008. A nombre de jours comparables, ce recul se chiffre à 2,6%. Le coefficient d'occupation a par ailleurs chuté de 1,2 point à 74,3%. Air France-KLM dit avoir transporté 4,8 millions de passagers au mois de février, soit une baisse de 4,8% en données publiées et de 8,1% en jours réels. A noter, les difficultés persistantes de l'activité cargo, avec un recul de 18,5% du trafic en base comparable sur le mois de février, avec des capacités en repli de 8% et un coefficient de remplissage en baisse de 8,1 points à 60,7%. (AOF)

EN SAVOIR PLUS

ACTIVITE DE LA SOCIETE

Air France est devenue la première compagnie mondiale en terme de chiffre d'affaires depuis sa fusion avec la société néerlandaise KLM, avec un chiffre d'affaires annuel de plus de 19 milliards d'euros et des perspectives de synergies importantes. Le groupe Air France-KLM concentre ses activités autour de trois métiers principaux : le transport de passagers, le transport de fret et les services de maintenance et d'entretien.

FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR

Les points forts de la valeur

- La fusion Air France-KLM s'affirme de plus en plus comme une très grande réussite. Les synergies montent en puissance, ce qui, combiné à une politique stricte de contrôle des coûts, permet d'améliorer fortement la rentabilité du groupe. - Les "hub" (plate-forme de correspondance) d'Air France et de KLM, respectivement Roissy et Schiphol, assurent au groupe une capacité de développement unique en Europe, et un énorme avantage stratégique sur ses concurrents. - Le mouvement de concentration qui se profile dans le secteur aérien pourrait servir Air France-KLM, qui pourrait participer au sauvetage d'Alitalia, et sortir renforcé des difficultés de certaines petites compagnies. - L'appartenance à l'alliance Skyteam constitue un atout commercial majeur. Desservant 684 destinations dans 133 pays, SkyTeam s'est imposée en cinq ans comme une alliance de référence. - Air France bénéficie d'une situation financière saine, et d'une forte réactivité aux évolutions économiques et géopolitiques, grâce au contrôle des coûts et à l'ajustement des capacités. - L'âge de la flotte d'Air France-KLM : 9,1 ans seulement contre 14 à 15 ans pour certains de ses concurrents.

Les points faibles de la valeur

- Les compagnies à faible coût comme EasyJet ou Ryanair avivent la concurrence sur les trajets court-courriers. - La hausse des prix du fuel est susceptible de peser sur les résultats du groupe, malgré les couvertures. - Sous l'effet de la récente flambée des prix du carburant, Air France-KLM a multiplié les surcharges carburant, qui alourdissent le prix des billets et découragent une partie de la clientèle.

COMMENT SUIVRE LA VALEUR

- Comme Air France et KLM l'étaient, le nouveau groupe qu'ils forment reste sensible au niveau du trafic aérien, et donc à la conjoncture, aux flux touristiques et à la confiance des voyageurs. - En outre, en particulier lorsque le climat général est perturbé (guerres, craintes d'attentats, épidémies), les mesures de protection des marges (adaptabilité de la flotte, réduction des coûts) et parallèlement, le coefficient de remplissage des avions, indicateur clé, sont à suivre. - Gros consommateur de carburant, Air France-KLM est aussi sensible à l'évolution du prix du pétrole, bien que sa politique de couverture atténue cet impact.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Transport aérien

Après une hausse de 6,5% en 2007, la croissance du trafic international de passagers devrait chuter à 3,2% en 2008, et même à 1,8% pour le frêt. Selon Iata, l'industrie mondiale du transport aérien devrait afficher une perte de 5,2 milliards de dollars (3,7 milliards d'euros) cette année, contre 5,6 milliards de dollars de bénéfices en 2007. Cette tendance provient d'un prix du pétrole qui reste élevé et qui se combine à un recul de la demande. Les compagnies américaines devraient représenter, à elles seules, plus de 5 milliards de dollars de pertes. Pour 2009, les perspectives ne sont pas plus optimistes, puisque Iata prévoit un déficit de 4,1 milliards de dollars. Malgré l'actuelle baisse des cours du pétrole, la part du carburant dans les coûts d'exploitation des transporteurs devrait grimper d'environ 36% en 2008 à 40% en 2009, alors qu'elle n'atteignait que 13% en 2002. Iata précise que le nombre de faillites parmi les compagnies aériennes est déjà plus élevé qu'après les attentats du 11-Septembre.