VEOLIA : le résultat net chute de plus de 56% en 2008

06/03/2009 - 08:56 - Option Finance

(AOF) - Comme prévu, Veolia Environnement a publié un bénéfice net en très forte baisse pour l'exercice 2008. Le résultat net part du groupe a chuté de 56,4% à 405,1 millions d'euros, affecté notamment par une dépréciation sur son activité Veolia Propreté Allemagne. Le résultat net récurrent s'est élevé à 24,1% à 703 millions d'euros avant cette dépréciation. Le chiffre d'affaires a quant à lui progressé de 13,4% à 36,2 milliards d'euros. Pour 2009, Veolia a déclaré que la priorité serait donnée à la génération d'un cash flow positif. Un résultat que le groupe compte atteindre notamment grâce à la réduction des investissements et des coûts. Veolia vise ainsi une réduction des investissements nets d'au moins 1,6 milliard d'euros par rapport à 2008. (AOF)

EN SAVOIR PLUS

ACTIVITE DE LA SOCIETE

Veolia Environnement (ex-Vivendi Environnement) est le leader mondial des services à l'environnement, dont les origines remontent à 1853 avec la création de la Compagnie Générale des Eaux. Les activités du groupe se répartissent entre la distribution et le traitement de l'eau (Veolia Water), l'énergie (Dalkia), les transports (Connex) et la propreté (Onyx). Son chiffre d'affaires par activité se répartit comme suit: prestations de services liés à l'eau (35,2% du CA ; n° 1 mondial); prestations de services de propreté (26,2% ; n° 2 mondial); prestations de services énergétiques (21,4% ; Dalkia ; n° 1 européen); transport public de passagers (17,2%). Veolia Environnement a réalisé en 2007 un chiffre d'affaires de 32,6282 milliards d'euros.

FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR

Les points forts de la valeur

- Veolia Environnement profite d'une position concurrentielle enviable sur ses différents métiers. - Le groupe est bien placé pour profiter de la libéralisation des marchés des services collectifs en Asie, où il a déjà remporté plusieurs contrats, notamment en Chine. - La croissance du groupe sur les prochaines années devrait etre soutenue, tiré par une croissance supérieure à 10% en Europe occidentale, en Asie et en Amériques, qui contribuent à plus de 50% du chiffre d'affaires en 2006.

Les points faibles de la valeur

- Le marché attend de Veolia qu'il assure ses marges et son retour sur capitaux investis, quitte à perdre un peu de croissance. - Le groupe n'est pas encore à la hauteur des autres groupes de son secteur en terme de distribution de dividende. - Comme ses concurrents, Veolia Environnement peut éprouver des difficultés à faire respecter les clauses de révision des tarifs dans le cadre de contrats signés auprès de certaines collectivités dans les pays émergents.

COMMENT SUIVRE LA VALEUR

- Dans les métiers de Veolia, la croissance se construit sur plusieurs années en fonction des contrats signés dans le monde avec d'importants investissement à la clé. - Le groupe est exposé aux législations en matière de respect environnemental, dont un durcissement est synonyme de coûts supplémentaires. - Avec un actionnariat éclaté et plus d'actionnaire de référence, le groupe est opéable. - Le groupe ne prévoit pas d'impact significatif d'une récession aux Etats-Unis, même dans la propreté. Il serait en outre faiblement exposé au dollar.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Services aux collectivités

La concurrence est rude dans le secteur des services aux collectivités : du côté des énergéticiens, alors que GDF-Suez affiche ses ambitions dans le nucléaire en France, EDF a annoncé le rachat de plusieurs champs de gaz naturel situés en Mer du Nord britannique. Cette opération souligne les ambitions de l'électricien car c'est la première fois qu'il acquiert directement un actif gazier. Quant à Suez Environnement, il a déclaré la guerre à Veolia alors que le Syndicat des eaux d'Ile-de-France (Sedif) a récemment voté qu'il continuerait de recourir à un opérateur privé pour gérer ses eaux potables. C'est le renouvellement du plus gros contrat de délégation d'eau en Europe, marché de plus de 350 millions d'euros par an, qui est en jeu. GDF Suez et Suez Environnement ont informé par courrier les maires des 144 communes membres du Sedif de leur candidature à l'appel d'offres en préparation. En insistant ainsi sur l'importance de la concurrence dans le traitement des eaux, le groupe tente d'éviter de se faire écarter par Veolia Environnement qui détient le contrat depuis 1962 et jusqu'à fin 2010. Au contraire, la Ville de Paris a décidé, fin novembre, de créer un établissement public unique, la régie Eau de Paris, qui contrôlera l'ensemble de la chaîne d'eau potable de la capitale.