ZOOM sur une classe d'actifs - Secteur Finance

10/03/2009 - 11:57 - Option Finance

(AOF / Funds) -

La défiance persiste sur le secteur financier

A l'origine de la crise actuelle, le secteur financier reste la lanterne rouge de la cote. Au 6 mars, l'indice MSCI World Financials perdait 36,5% depuis le début de l'année en euros, contre -16% pour l'indice général. En Europe, le repli était de presque 40%, contre -19% pour l'indice général. Au sein du secteur, les contre-performances sont similaires entre les banques et les assurances. Dans ce contexte, les fonds spécialisés continuent d'afficher parmi les plus mauvaises performances des fonds actions avec une baisse de 30% en moyenne depuis le 1er janvier. Après une annus horribilis en 2008, les nouvelles pressions vendeuses sur les banques et les assureurs s'expliquent par des craintes persistantes sur l'adéquation des pertes par rapport à leurs fonds propres, des résultats 2008 désastreux ainsi que la détérioration, avec la récession, des perspectives de provisions pour 2009. Au mieux, de nouvelles augmentations de capital sont encore à prévoir. Au pire, d'autres nationalisations ne sont pas exclues. Qui plus est, les mesures approuvées par les pouvoirs publics pour soutenir le secteur n'ont que peu convaincu voire déçu. Difficile, donc, face à un tel manque de visibilité de se repositionner sur des valeurs dont les cours ne sont pas encore, de l'avis de tous, appelés à se stabiliser. Qui plus est, les valorisations restent très difficiles à appréhender face à la probable nécessité de nouvelles dépréciations d'actifs. Et pourtant, les valeurs bancaires et celles de l'assurance sont incontournables dans un univers " action ", pour au moins deux raisons. Ce sont des rouages essentiels de l'économie et du système financier. Et malgré l'effondrement de leurs capitalisations boursières, elles représentent encore une part non négligeable des grands indices (environ 20% en Europe). Pour l'heure, l'adéquation des fonds propres devrait rester un thème dominant pour le secteur et une reprise durable n'est pas envisageable tant que les investisseurs estiment que tous les actifs toxiques n'ont pas été révélés. Les gérants restent donc très prudents et privilégient les établissements dont le crédit est l'activité de base et avec un bilan solide leur permettant de continuer à croître ou de saisir des opportunités d'acquisition. Une sélectivité qui les amène à continuer de sous-pondérer, dans leur grande majorité, les banques américaines et européennes, qui, de leur côté, se retrouvent avec une nouvelle épée Damoclès : l'endettement des pays d'Europe de l'Est et le risque de défaillance de l'un d'entre eux. Les gérants se tournent vers les établissements de certains pays émergents, comme l'Inde et le Brésil où les systèmes bancaires s'avèrent défensifs. Certains privilégient également les grands réassureurs. C.Lq.