LAGARDERE : chiffre d'affaires en hausse de 3,8% en 2008

11/03/2009 - 18:19 - Option Finance

(AOF) - Lagardère a vu son chiffre d'affaires annuel progresser de 3,1 % à données comparables à 8,214 milliards d'euros, équivalant à une baisse de 4,3 % en données brutes "en raison de l'effet des variations de périmètre de - 467 millions d'euros et d'un effet change défavorable de - 143 millions d'euros". Le résultat opérationnel courant consolidé a gagné 1,9 % à 647 millions d'euros. Le résultat net consolidé part du groupe a bondi de 11,1% à 593 millions d'euros. Les charges financières nettes consolidées ont atteint - 176 millions d'euros, contre - 204 millions d'euros en 2007. Le résultat avant impôts a reculé de 2,1 % à 649 millions d'euros. Le ratio de dette financière nette / fonds propres est passé de 55,2 % à 58,9 %. Le groupe va proposer la distribution d'un dividende de 1,30 euro par action, inchangé par rapport à celui versé au titre du résultat 2007.

AOF - EN SAVOIR PLUS

ACTIVITE DE LA SOCIETE

Activité de la société

Lagardère a organisé ses activités médias en quatre branches. Lagardère Services regroupe ses activités de distribution de presse et de produits de communication et de loisirs. Il s'agit de la plus importante branche du pôle médias, avec plus de 40% des ventes. Lagardère Publishing comprend ses activités d'édition et de distribution de livres. Lagardère détient notamment les éditions Hachette, Hatier, Grasset, Larousse, Dalloz..., et est numéro un du livre de poche en France. En rachetant la branche édition de l'Américain Time Warner, le groupe français est devenu l'un des leaders mondiaux du secteur. Lagardère Active réunit, d'une part, les activités d'éditeur de magazines du groupe (Elle, Paris Match...) et, d'autre part, ses activités audiovisuelles (Europe 1, Canal J...) et numériques. Lagardère Sports est, elle, spécialisée dans la gestion et le marketing des droits sportifs. Enfin, le secteur des hautes technologies (aéronautique, espace, défense) représente l'autre pôle d'activité du groupe qui détient une participation de 12,51% dans EADS. Lagardère a signé un protocole d'accord définitif concernant la prise de participation majoritaire de Butler Capital Partners dans le groupe Virgin. Virgin est l'un des leaders en France de la distribution de produits culturels, avec un chiffre d'affaires consolidé de l'ordre de 400 millions d'euros.

Les points forts de la valeur

- Le portefeuille d'activités de Lagardère dans les médias est diversifié, avec une présence dans des métiers cycliques (presse et audiovisuel) dépendant des investissements publicitaires et dans des métiers contra-cycliques, comme la distribution et les livres, qui résistent mieux en période de retournement conjoncturel. -Lagardère se rapproche un peu plus d'un statut de "pur" groupe de médias, ce qui se traduit par une réduction de la décote de conglomérat qui lui était appliquée grâce à la cession de la moitié de sa participation dans EADS. - La situation financière de Lagardère est saine et son exposition au dollar est limitée. - Le groupe souhaite renforcer sa présence dans les contenus media à fort potentiel. Il a ainsi racheté Sportfive, leader européen dans la gestion des droits marketing et audiovisuels sportifs, qui devrait lui assurer des revenus récurrents et bien margés.

Les points faibles de la valeur

- Le statut juridique de la société (la commandite, qui permet de dissocier l'exercice du pouvoir de la détention du capital) interdit toute tentative d'offre publique d'achat. - Le groupe doit améliorer la rentabilité de son activité presse qui est confronté à la concurrence des médias sur Internet. - Les activités distribution s'apparentent davantage à de la distribution spécialisée qu'à des médias, ce qui brouille l'image du groupe.

Comment suivre la valeur

- Du fait de sa grande diversité, Lagardère est sensible à de multiples éléments. Le titre est par exemple sensible à la santé du secteur aéronautique. Dans le pôle communications, l'activité Presse est sensible à l'évolution de la publicité, mais également au cours du papier, matière première de base, alors que l'activité Livres est défensive. - Enfin, le recentrage du groupe sur les médias devrait contribuer à réduire la décote du titre.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Aéronautique - Défense

Les acteurs doivent faire face à des annulations de commandes de la part de compagnies aériennes, qui pâtissent du cours élevé du pétrole. Ainsi la compagnie Azerbaijan Airlines a annulé un B787 sur les trois commandés auprès de Boeing. Quant à Airbus, il pourrait perdre un certain nombre de commandes passées par United Airlines. Sous la pression des compagnies aériennes qui veulent des avions consommant moins de carburant, les constructeurs vendent davantage de modèles plus petits mais aussi moins coûteux. Cette tendance explique la chute de 19% du profit de Boeing au cours du second trimestre. Le groupe américain pâtit également de la grève de ses mécaniciens, qui pourrait engendrer un retard supplémentaire dans la livraison du long-courrier, le 787 Dreamliner. L'appel d'offres du marché des avions ravitailleurs américains qu'EADS avait initialement remporté, et dont la première tranche s'élève entre 35 et 40 milliards de dollars, a finalement été reporté sous la pression de Boeing. Le groupe français a renforcé son plan d'économies. Power8+ devrait générer des économies et des gains de productivité de 1 milliard d'euros par an à partir de 2011. Il succédera au plan Power 8, mis en place début 2007. L'enjeu est, cette fois, le développement des implantations hors d'Europe pour contrer la faiblesse du dollar face à l'euro. Ce plan inclut des mesures structurelles pour externaliser une partie de la production dans des pays à zone dollar ou à faible coût de main-d'oeuvre.

Communication - Medias

Pour survivre, la presse écrite doit adopter un nouveau modèle économique. La diversification vers Internet est une opportunité mais les revenus sont bien moindres. Selon le cabinet de conseil en stratégie OC&C Strategy Consultants, la presse économique française subirait un surcoût d'environ 300 millions d'euros par an du fait de charges d'impression et de distribution plus élevés qu'ailleurs. Selon ces estimations, la presse écrite payante française devrait globalement être déficitaire en 2010-2011. Le nouveau président de la Fédération nationale de la presse française (FNPF) a émis un ensemble de propositions pour sortir de cette situation. La réduction des coûts de production y figure au premier rang. Des interventions de l'Etat sont également demandées notamment en égalisant le taux de TVA pour le support papier, qui bénéficie d'un taux réduit de 2,1%, et la presse écrite en ligne, pour laquelle la TVA s'élève à 19,6%.