Areva et le gouvernement français feraient des appels du pied aux fonds souverains du Golfe ! C'est en tout cas ce qu'affirme ce matin le 'Financial Times', en précisant que des "discussions exploratoires" se sont déroulées en vue de céder entre 1% et 5% du capital du groupe public nucléaire français à des fonds souverains, tels que ceux d'Arabie Saoudite ou des Emirats Arabes Unis.
L'objectif du gouvernement serait de renforcer l'influence politique de la France au Moyen-Orient, et d'augmenter les chances d'Areva d'y décrocher des contrats de construction de centrales nucléaires... Une ouverture du capital à des actionnaires moyen-orientaux poserait toutefois des problèmes politiques, étant donné les activités sensibles d'Areva dans l'enrichissement et le recyclage de l'uranium !
Aucune décision n'aurait encore été prise, mais la réflexion serait en cours dans le cadre de la restructuration prévue du pôle nucléaire français... Les choses se sont en effet accélérées depuis fin janvier, avec l'annonce par l'allemand Siemens de son intention de vendre sa part de 34% dans Areva NP, la filiale de construction de réacteurs nucléaires. Dans la foulée, Siemens a annoncé avoir signé un protocole d'accord avec le groupe public russe Rosatom en vue de créer un concurrent d'Areva, actuellement no1 mondial de l'atome, présent sur l'ensemble du cycle nucléaire.
Par ailleurs, des rumeurs d'une entrée de l'italien Finmeccanica pour remplacer Siemens ont été démenties fin février.
Pour Areva, dont le résultat d'exploitation a chuté de 44% en 2008, le temps presse de plus en plus... Le groupe doit trouver 2 MdsE pour racheter la part de Siemens, et il a aussi besoin de capitaux frais de l'ordre de 2,7 MdsE pour financer ses futurs investissements. La presse française estimait en début de semaine qu'un rapprochement entre Areva et Alstom, longtemps évoqué, aurait été écarté à court terme.
Toutefois, Alstom serait très intéressé par le rachat de son ancienne filiale T&D (transmission et distribution d'électricité), qu'Areva avait acquise en 2004 dans le cadre du plan de sauvetage d'Alstom.
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