Distribution : Carrefour veut redevenir le "commerçant préféré" des français

12/03/2009 - 10:58 - Boursier.com

Le groupe Carrefour, second distributeur mondial derrière l'américain Wal-Mart, a connu sans surprise une fin d'année 2008 difficile, notamment dans...

Le groupe Carrefour, second distributeur mondial derrière l'américain Wal-Mart, a connu sans surprise une fin d'année 2008 difficile, notamment dans le non-alimentaire, dans un contexte de crise économique. Il a publié ce matin ses comptes de l'exercice 2008, marqués par un chiffre d'affaires annuel de 86,97 Milliards d'Euros, en croissance de 5,9%, pour un résultat d'exploitation en baisse de 16,8% à 2,776 Milliards d'Euros. Le groupe précise toutefois qu'en enlevant les éléments exceptionnels qui ont pesé sur les comptes, sa performance opérationnelle est en légère hausse par rapport à 2007. Le bénéfice net recule pour sa part de 44,7% à 1,27 Milliard d'Euros, grevé par 524,3 Millions d'Euros "d'éléments non récurrents", dont une dépréciation conséquente sur la filiale italienne. Malgré cette contraction des bénéfices, les dirigeants ont pris la décision de maintenir le dividende 2008 au niveau de celui de 2007, soit 1,08 Euro. Carrefour a amélioré son bilan en réduisant sa dette, grâce à ses efforts opérationnels qui lui ont permis d'alléger sa structure de coûts et de générer beaucoup plus de liquidités que lors du précédent exercice. Une tendance qui devrait se poursuivre puisque l'entreprise a prévu de nouvelles économies de coûts de fonctionnement de 500 Millions d'Euros cette année, ainsi qu'un plafonnement à 2,5 Milliards d'Euros de ses investissements. Pour son baptême du feu, le nouveau directeur général de Carrefour et transfuge de Nestlé, Lars Olofsson, a cherché à louer la résistance du distributeur, et précisé qu'il privilégie "la relance de la dynamique commerciale", tout en améliorant le fonctionnement global et en réduisant les coûts. "Nos objectifs pour l'avenir sont clairs : générer de la croissance organique rentable, durable et supérieure à celle du marché, et améliorer nos marges", a ajouté celui qui a remplacé José Luis Duran à la fin de l'année 2008. Les investisseurs placent de grands espoirs dans ce nouvel homme fort que l'on dit très charismatique, rompu aux lois du secteur agroalimentaire de par son parcours chez Nestlé. Ils espèrent que Lars Olofsson saura rompre avec quelques tabous qui gênaient la progression de l'enseigne, et restaurer l'image de prix bas qui était la sienne il y a quelques années et qui s'est évaporée depuis. Les analystes pensent que des changements pourraient rapidement se produire. "La Belgique et l'Italie deux marchés sur lesquels nous ne sommes pas du tout satisfaits de nos performances. Nous devons trouver une solution", a expliqué Olofsson dans un entretien publié en marge des résultats par la firme spécialisée Cantor. Certains y voient les prémisses d'une possible cession, d'autant que la dépréciation comptable prise sur les actifs italiens pourrait signaler le début d'un processus de cession. "Le groupe constate la dépréciation de valeur de cet actif sous-performant et nettoie ses comptes. Est-ce la préparation, enfin, d'une cession ?", s'interroge ce matin Christian Devismes, analyste de CM-CIC Securities. Le nouveau directeur général a également estimé que "la fusion entre Carrefour et Promodès n'a jamais été vraiment terminée" et que le groupe doit "retrouver l'agilité qui était la sienne avant la fusion à la fin des années 1990". Plus globalement, Lars Olofsson veut refaire de Carrefour le "commerçant préféré" des français, car malgré son développement international important, le distributeur réalise 44% de ses ventes dans l'hexagone. Interrogé sur ses priorités stratégiques, le dirigeant a répliqué "clairement la France, la France et la France". A ce titre, outre la refonte de l'image "prix" du distributeur, la priorité ira à la "réinvention" des hypermarchés, particulièrement dans la partie non-alimentaire, alors que le groupe ne cesse de perdre des parts de marché sur ses rivaux. Le directeur général veut également accélérer la convergence des marques, qu'il souhaite voir achevée entre Carrefour et Champion dès octobre prochain. Il faut dire que Lars Olofsson connaît très bien le marché hexagonal pour avoir dirigé Findus France dans les années 1990, avant de prendre les commandes de Nestlé France de 2001 à 2005. Pressenti pour accéder à la fonction suprême l'année dernière chez Nestlé en prenant la succession du président Peter Brabeck, Olofsson a été barré par Paul Bulcke, nouveau patron du géant suisse. Il a donc rebondi chez Carrefour où son arrivée a été appréciée de la communauté financière, notamment du fait de son excellente connaissance des rouages de l'industrie des fournisseurs agroalimentaires et de son oeil extérieur à un groupe qui peine à se réinventer.



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