Une semaine de Bourse - La finance redonne l'espoir aux marchés

13/03/2009 - 18:36 - Option Finance

(AOF) - Les Bourses mondiales ont vivement rebondi, soutenues par la spectaculaire envolée des valeurs financières. Vendredi soir à New York, l'indice Dow Jones s'apprêtait à terminer la semaine sur une progression hebdomadaire de 7,55 %. Jeudi, l'indice a clôturé à plus de 7 000 points, pour la première fois depuis fin février. Il reste toutefois en repli de 49,3 % par rapport à son plus haut historique d'octobre 2007 de 14 198,10 points. Mardi, à Paris, l'indice CAC 40 a réalisé sa meilleure performance depuis le début de l'année en gagnant 5,73 %. Le marché parisien reste tout de même loin du record de 2008 (+ 11,8 %). Au final, le CAC 40 s'est redressé de 6,75 % à 2 705,63 points au terme de quatre séances consécutives de hausse. Les marchés ont été soulagés par la rentabilité de Citigroup et Bank of America, dont les titres affichaient vendredi soir des hausses respectives de 70 % et 88 % en cinq séances. Les dirigeants des deux géants bancaires américains ont déclaré que leur banque avait été bénéficiaire sur les mois de janvier et février, ajoutant qu'ils étaient confiants sur le niveau de liquidités du groupe. Ils ont également affirmé ne pas avoir besoin d'aides publiques supplémentaires, rejetant ainsi le spectre d'une nationalisation aux conséquences dramatiques pour les actionnaires. En outre, les deux figures phares du système financier américain, Ben Bernanke et Timothy Geithner, se sont employées à rassurer les marchés. Le président de la Fed a confirmé qu'il continuerait à tout faire pour éviter la faillite des institutions financières majeures et une plus grande déstabilisation du système financier. De son côté, le secrétaire au Trésor a confirmé la présentation prochaine du tant attendu plan de nettoyage des actifs toxiques des banques. Spectaculaire rebond du secteur financier. Soulagées par les propos rassurants de Citigroup et Bank of America sur leur rentabilité, les valeurs financières se sont envolées cette semaine à Paris dans le sillage de leurs homologues de Wall Street. BNP Paribas a clôturé la semaine sur un gain hebdomadaire de 34,6 %, Axa de 22,8 %, Crédit Agricole de 20,3 % et Société Générale de 17,8 %. Dans ce climat de reconquête, Dexia et Natixis, les deux banques les plus dévastées par la crise, ont largement surperformé le secteur. Après avoir touché un plus bas historique de 1,10 euro lundi, Dexia a connu des hausses étonnantes lors des séances suivantes. Résultat, la banque franco-belge a terminé la semaine sur un gain hebdomadaire de plus de 62,3 %. Le titre a profité d'une rumeur selon laquelle il pourrait conserver quelques mois encore sa place au sein du CAC 40, contrairement à ce qui était anticipé par le marché auparavant. Hors CAC 40, Natixis a bondi de 26,2 %, porté par la spéculation autour d'une éventuelle sortie de la cote. La communication victime de la baisse du marché publicitaire. Lagardère (- 17,9 %) a réalisé la plus mauvaise performance hebdomadaire du Cac 40. Le marché n'a pas apprécié le basculement dans le rouge du pôle Médias Lagardère Active ("JDD", "Elle", "Paris-Match" ou Europe 1). Pénalisé par son importante exposition à la crise du marché publicitaire, le groupe n'a pas formulé de prévisions 2009 pour Lagardère Active et laissé inchangé son dividende à 1,30 euro. JCDecaux, (- 18,9 %) de son côté, a signé la deuxième plus mauvaise performance hebdomadaire du SBF 120 derrière Thomson (- 31,7 %), affecté par des pertes et une dette alourdie. Les investisseurs ont sanctionné des prévisions 2009 bien plus pessimistes que prévu et la suspension du versement du dividende. CM-CIC Securities a abaissé sa recommandation de Conserver à Alléger. Le broker a souligné que le mobilier urbain, principale source de bénéfices du spécialiste de la communication extérieure et traditionnellement résistant, avait été touché par l'ampleur de la récession publicitaire. A contrario, M6 a terminé la semaine sur une progression hebdomadaire de 16,5 % malgré des résultats 2008 en recul. Le marché a salué la solidité du modèle financier de la chaîne de télévision malgré la crise. Spéculation autour du secteur automobile. Après leur catastrophique année 2008 et un début d'année chaotique, les titres des constructeurs automobiles français se sont nettement redressés la semaine dernière dans le sillage du marché, mais aussi en raison de différentes rumeurs de consolidation du secteur. Mercredi, Renault et Peugeot PSA ont respectivement clôturé en hausse de 8,5 % et 6,8 %, soutenus par la spéculation autour d'une fusion malgré le démenti apporté par une porte-parole de la marque au losange. Les analystes eux-mêmes sont restés très sceptiques sur l'éventualité d'un tel rapprochement, soulignant que le projet semblait difficilement acceptable pour les autorités européennes et françaises. La nomination de Barnaby Noble au sein de la direction financière de PSA pourrait avoir été le point de départ des spéculations, cet anglo-américain étant un spécialiste des fusions-acquisitions. En outre, en fin de semaine, le quotidien "Il Sole 24 Ore" a prêté à Fiat l'intention de se rapprocher de Peugeot. Le journal croyait savoir que le siège de l'entreprise fusionnée serait transféré à Paris, avec le patron de Fiat, Sergio Marchionne, à sa tête. La firme italienne a rapidement démenti ces allégations que PSA n'a pas voulu commenter. Au final, Renault s'est apprécié de 20,8 % en une semaine, Peugeot de 16,2 %. (P-J.L)