ZODIAC : prochain ajustement à la la baisse de son objectif d'Ebit

17/03/2009 - 08:52 - Option Finance

(AOF) - Zodiac a publié un chiffre d'affaires semestriel en hausse de 12,7% à 1,109 milliard d'euros, porté notamment par une parité dollar/euro plus favorable et la consolidation des sociétés acquises fin 2007/08. L'équipementier aéronautique a déclaré que son objectif d'Ebit sera ajusté à la baisse lors de la publication des résultats semestriels. "Il restera en forte croissance mais pourrait être inférieur d'environ 5% à l'objectif communiqué en novembre 2008. L'amélioration attendue des frais financiers compensera en partie cet impact sur le BPA", a précisé la société. Le chiffre d'affaires du Groupe Zodiac Aerospace a donc progressé de 12,7% à 1,109 milliard d'euros pour le premier semestre de son exercice 2008/09 (septembre à février), et de 11,9% pour le deuxième trimestre. A périmètre et taux de change constants et hors activité Airbags, le chiffre d'affaires est stable. Zodiac a souligné que son financement avait été sécurisé en obtenant, "à l'unanimité des banques participantes à son crédit syndiqué, une extension d'un an de sa Tranche A, qui venait à échéance en juin 2009". Le montant de l'extension s'élève à 230 millions d'euros, et s'accompagne d'un maintien de la tranche B de 700 millions d'euros à échéance de juin 2011 et de 161 millions de la tranche C à échéance de fin mai 2009. Les engagements de réinvestissement résiduels de la cession des activités Marine (330 millions d'euros) ont été levés. Il n y a pas de modification des covenants négociés en mai 2005 Zodiac a ajouté que "compte tenu de la baisse des taux d'intérêts, les nouvelles conditions de cette extension permettront à Zodiac Aerospace de réduire le montant de la charge financière sur l'exercice, telle qu'elle avait été estimée dans les objectifs du groupe annoncés en novembre 2008". Par ailleurs, le groupe a précisé que "le fort recul du marché des airbags, de même que les décalages enregistrés dans les activités Sièges et Cabine, ainsi qu'un risque de ralentissement au second semestre dans les activités d'après-vente pourraient limiter la croissance attendue du résultat opérationnel. L'EBIT annuel restera en forte croissance mais pourrait être inférieur de l'ordre de 5% à l'objectif donné en début d'exercice". En novembre dernier, Zodiac avait indiqué qu'il tablait sur Ebit de 306 millions d'euros pour l'exercice 2008-2009.

AOF - EN SAVOIR PLUS

LEXIQUE

EBITA : Résultat avant frais financier et impôts.

Activité de la société

Créé en 1896 par Maurice Mallet, le groupe Zodiac était à l'origine spécialisé dans le développement des ballons dirigeables et des aéroplanes. L'aventure de la société se poursuit dans les années 1930, avec l'invention du concept du bateau pneumatique qui prendra son essor après la seconde guerre mondiale et imposera l'image de marque du groupe. La stratégie de croissance initiée à la fin des années 70 viendra accroître la notoriété de Zodiac et transformera la société en un groupe diversifié, présent mondialement et coté en bourse. Aujourd'hui, le groupe est organisé autour de quatre activités : Aerosafety Systems, Aircraft Systems, Cabine Interiors et Technology. Il réalise un chiffre d'affaires annuel de 2,013 milliards d'euros. En 2007, Zodiac et Carlyle ont finalisé le rapprochement de la Branche Marine de Zodiac avec Jandy Pool Products, pour créer Zodiac Marine & Pool. A l'issue de la transaction, Zodiac détient directement et indirectement 26,8% du nouveau groupe.

Les points forts de la valeur

- La notoriété de la marque Zodiac est extrêmement forte partout dans le monde. - La croissance par acquisitions est un axe majeur de la stratégie du groupe. Elle est favorisée par le positionnement de Zodiac sur des domaines d'activités très spécialisés, ce qui rend le titre résistant en période de crise. - La cession de l'activité Marine a permis un très net désendettement, renforçant la stabilité financière du groupe.

Les points faibles de la valeur

- Zodiac est plus exposé que ses pairs à l'aéronautique civile, étant donné qu'il ne réalise que 10% de ses ventes dans le secteur de la défense. -Les analystes anticipent un net ralentissement du trafic aérien mondial en 2009. - La branche Technology est moins dynamique que les activités du coeur de métier du groupe.

Comment suivre la valeur

- Zodiac dépend de la santé des compagnies aériennes, de leur demande en nouveaux appareils et du cycle général du secteur aéronautique. Airbus et Boeing représentent 16% de ses ventes. -Zodiac est sensible à toute évolution du dollar par rapport à l'euro. -Le groupe est engagé dans un programme de rachat d'actions.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Aéronautique - Défense

Les acteurs doivent faire face à des annulations de commandes de la part de compagnies aériennes, qui pâtissent du cours élevé du pétrole. Ainsi la compagnie Azerbaijan Airlines a annulé un B787 sur les trois commandés auprès de Boeing. Quant à Airbus, il pourrait perdre un certain nombre de commandes passées par United Airlines. Sous la pression des compagnies aériennes qui veulent des avions consommant moins de carburant, les constructeurs vendent davantage de modèles plus petits mais aussi moins coûteux. Cette tendance explique la chute de 19% du profit de Boeing au cours du second trimestre. Le groupe américain pâtit également de la grève de ses mécaniciens, qui pourrait engendrer un retard supplémentaire dans la livraison du long-courrier, le 787 Dreamliner. L'appel d'offres du marché des avions ravitailleurs américains qu'EADS avait initialement remporté, et dont la première tranche s'élève entre 35 et 40 milliards de dollars, a finalement été reporté sous la pression de Boeing. Le groupe français a renforcé son plan d'économies. Power8+ devrait générer des économies et des gains de productivité de 1 milliard d'euros par an à partir de 2011. Il succédera au plan Power 8, mis en place début 2007. L'enjeu est, cette fois, le développement des implantations hors d'Europe pour contrer la faiblesse du dollar face à l'euro. Ce plan inclut des mesures structurelles pour externaliser une partie de la production dans des pays à zone dollar ou à faible coût de main-d'oeuvre.