ILIAD prévoit une très forte augmentation du résultat net 2009

19/03/2009 - 08:39 - Option Finance

(AOF) - Iliad a publié un résultat net 100,4 millions d'euros, en baisse de 33,2% en raison de l'intégration du fournisseur d'accès Internet, Alice. Hors Alice, le résultat a progressé de 44,3%. L'EBITDA du groupe a augmenté de 18,3% à 525 millions d'euros. Sur son périmètre historique, il s'est élevé 539 millions d'euros, en augmentation de 22% et représente 37,6% du chiffre d'affaires, contre 36,6% en 2007. La maison-mère du fournisseur d'accès Internet Free a expliqué cette amélioration de la rentabilité par l'impact positif de l'augmentation du taux de dégroupage, la baisse relative des charges d'interconnexion téléphonique, la croissance des services à valeur ajoutée et une bonne gestion des coûts. Côté perspectives, le groupe annonce prévoir " une très forte augmentation du résultat net en 2009 ". Iliad s'attend à un retour à l'équilibre d'Alice au niveau de l'EBITDA au cours du second trimestre 2009. Il vise également un free cash flow ADSL supérieur à 300 millions d'euros en 2009 (hors Alice) et de plus de 1 milliard d'euros sur la période 2009-2011 (y compris Alice). Dans le cadre du déploiement de son réseau de fibre optique jusqu'à l'abonné, Iliad a confirmé ses objectifs d'avoir couvert horizontalement 70% de Paris au cours du deuxième semestre 2009 et de couvrir horizontalement 4 millions de foyers à fin 2012.

AOF - EN SAVOIR PLUS

LEXIQUE

EBITDA : L'EBITDA (Earnings Before Interest, Tax, Depreciation and Amortization) est un concept anglo-saxon, proche conceptuellement de l'EBE français : Excédent Brut d'Exploitation. Il désigne le solde entre les produits et les charges d'exploitation, mais ne prend pas en compte les amortissements et les provisions. Free Cashflow : Terme anglais fréquemment utilisé à la place de " flux de trésorerie disponible après impôt ". Il s'agit du flux de trésorerie (l'apport de liquidités) issu de l'activité de l'entreprise, diminué des charges d'imposition. Le free cashflow représente en fait les liquidités disponibles pour rembourser les emprunts contractés par l'entreprise ou pour rémunérer ses actionnaires.

Activité de la société

Le groupe Iliad est un acteur majeur sur le marché français des télécoms. Les activités du groupe se décomposent en deux secteurs identifiés sur la base de critères opérationnels : - le secteur Haut Débit qui regroupe notamment les activités d'accès (exploitées sous la marque Free et ses déclinaisons), d'hébergement (Online, BookMyName et Dedibox),les activités Wimax (IFW) et les activités liées au déploiement de la fibre optique " FTTH ". - le secteur Téléphonie Traditionnelle qui regroupe les activités de téléphonie fixe commutée (One.Tel et Iliad telecom), de revente aux opérateurs (exploitées par Kedra) ainsi que l'activité annuaire (principalement l'annuaire inversé exploité sous la marque ANNU) et l'activité e-commerce (exploitées sous le nom Assunet.com). Free a annoncé, en 2006, sa volonté d'investir dans la fibre optique. Le groupe va déployer un réseau en fibres optiques en privilégiant Paris. Alors qu'à l'heure actuelle, les réseaux de fibre optique n'entrent pas encore dans le champ de régulation défini par la Commission européenne, Free annonce qu'il entend ouvrir le sien à tous les opérateurs.

Les points forts de la valeur

- Iliad est profitable depuis de nombreuses années, grâce à une gestion saine et l'absence d'investissements hasardeux durant la période de la bulle internet. - Les analystes saluent une structure de coûts légère, un budget marketing optimisé au maximum et une stratégie de différenciation efficace qui fait augmenter l'Arpu (le revenu moyen par abonnés). - Iliad n'est pas endetté. - Le titre présente également un intérêt spéculatif. En effet, Iliad pourrait intéresser à terme un opérateur télécoms à la recherche de parts de marché en France. Un éventuel repreneur devra cependant convaincre le fondateur d'Iliad, Xavier Niel, qui détient 67% du capital. - A terme, les investissements dans la fibre optique pourraient profiter au groupe : le partage de l'infrastructure, notamment à Paris où un autre acteur pourrait utiliser le réseau d'Iliad, serait un élément positif pour le titre.

Les points faibles de la valeur

- L'environnement concurrentiel instable et la position de challenger d'Iliad sont des facteurs de fragilité. - La visibilité sur les perspectives de revenus des services Freebox (Voix sur IP, TV sur ADSL, Vidéo à la demande...) reste faible. - L'incertitude sur la stratégie du groupe dans le mobile pèse sur le titre. Iliad est le seul candidat à la quatrième licence de téléphonie mobile, mais a posé ses conditions. On rappellera que le groupe conserve la possibilité de renoncer à l'autorisation avant sa délivrance. -Les investissements prévus dans la fibre optique pourront, dans un premier temps, affecter le taux de croissance des marges de l'opérateur.

Comment suivre la valeur

- La valorisation d'Iliad dépend fortement de la croissance de la base d'abonnés ADSL et des services optionnels de la Freebox. - L'engouement des Français pour le haut débit ne se dément pas. Les offres comprenant Internet, la téléphonie illimitée et la télévision se démocratisent et drainent une nouvelle clientèle vers les FAI. La course aux prix et aux débits devrait se poursuivre, mais on constate également une tendance à l'extension des offres de services complémentaires.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Internet - FAI et sites internet

Les analystes estiment que le ralentissement de la croissance des dépenses publicitaires, qui pèse déjà sur les résultats de certains groupes Internet, devrait se poursuivre jusqu'en 2012. Selon certains experts cette croissance devrait s'établir à 23% cette année pour ralentir à 20% sur les trois prochaines années. Les acteurs historiques, Yahoo!, eBay et Amazon sont particulièrement touchés. Les deux premiers ont annoncé des réductions d'effectifs de 10%. Pour Yahoo!, il s'agit du deuxième plan de suppressions de postes en un an. Amazon a revu à la baisse ses prévisions de ventes annuelles. Par contre, les nouveaux venus sur Internet, MySpace ou Facebook, bénéficient d'une audience toujours plus forte. Issus des réseaux sociaux, ils obligent les sites traditionnels à se réinventer. MySpace a récemment lancé MySpace Music, une plate-forme musicale en partenariat avec les quatre majors du disque.