France / Eco : l'INSEE voit "l'acquis" de croissance à -2,9% fin juin !

20/03/2009 - 07:35 - Boursier.com

L'INSEE broie du noir...

L'INSEE broie du noir. "La récession se prolonge", titre la note de conjoncture de mars que l'Institut a publiée ce matin. Au premier semestre 2009 les "perspectives ne s'éclaircissent pas" et "la France resterait, comme ses principaux partenaires, en récession", selon les rédacteurs de l'enquête. Les exportations hexagonales, qui se sont contractées de -3,7% au 4ème trimestre 2008, baisseraient encore de -5,8% au 1er trimestre 2009, puis de -2,5% au second. Mais l'export ne serait pas le seul à afficher des chiffres spectaculairement baissiers. La production industrielle, déjà fortement dégradée, poursuivrait son plongeon, poursuit l'INSEE, qui table sur -7% sur le trimestre en cours, puis -3% sur le second trimestre 2009. "Au total, l'activité économique française serait de nouveau en net repli au cours du premier semestre 2009 : le recul du PIB atteindrait -1,5% au premier trimestre puis -0,6-% au deuxième", selon l'Institut, qui explique que la dégradation moins prononcée que spontanément attendu de l'activité au deuxième trimestre "trouverait son origine dans les plans de relance mis en oeuvre en France et chez nos principaux partenaires au cours de la période récente". L'acquis de croissance pour l'année 2009 à l'issue du deuxième trimestre serait cependant très nettement négatif (-2,9%). Il faudrait alors cravacher au second semestre pour que le recul de la croissance française se limite à -1,5%, comme l'anticipe Bercy. Sur le front de l'inflation, c'est évidemment l'accalmie après les 4% enregistrés lors de l'été 2008. La baisse de la demande et des prix du pétrole contribuent à limiter la progression des prix. En France, l'INSEE pense que la hausse des prix se replierait à 1,4% en glissement annuel fin juin prochain (inflation sous-jacente), mais que l'inflation totale serait légèrement négative à un an du fait de la baisse des prix pétroliers. Dans ce contexte de faible inflation et d'accroissement des prestations sociales, l'INSEE estime que le pouvoir d'achat des ménages devrait légèrement croître au 1er semestre, malgré la montée en puissance du chômage. La consommation devrait progresser modestement de 0,1 à 0,2% par trimestre sur la première moitié de 2009, poursuit l'Institut, ce qui en ferait la seule contribution positive de la demande privée à l'économie. L'une des principales conséquences de ces mauvais chiffres sera évidemment à trouver sur le marché de l'emploi. L'INSEE table sur 330.000 destructions de postes au 1er semestre 2009, après 110.000 sur le second semestre 2008. Les secteurs marchands non agricoles perdraient près de 390.000 postes au premier semestre 2009 après près de 160.000 au second semestre de 2008, prévient l'INSEE, qui précise que l'industrie notamment "continuerait à perdre rapidement des emplois alors que les effectifs dans la construction commenceraient à baisser début 2009". Ce repli de l'emploi serait partiellement compensé par la hausse des effectifs dans les secteurs non marchands, où l'emploi non aidé resterait dynamique et où l'emploi aidé cesserait de baisser. Mais au final, le chômage s'accroîtrait donc sensiblement, pour atteindre 8,8% en moyenne au second trimestre 2008, ce qui constituerait une hausse de 1,5 point en un an. Pourtant l'ensemble des prévisions de l'INSEE est entouré d'une forte dose d'incertitude, ce sont les promoteurs de l'enquête eux-mêmes qui le soulignent. La volatilité des marchés financiers et le comportement des banques, l'impact des plans de relance ou le comportement des ménages sont difficiles à déterminer. "Il n'est pas certain, enfin, que la pertinence des outils d'analyse confectionnés à partir d'évolutions 'moyennes' de la conjoncture soit préservée dans des circonstances exceptionnelles comme celles que nous vivons. L'incertitude inhérente aux exercices de prévision s'en trouve probablement accrue", concède l'INSEE.



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