CORR : SOCIETE GENERALE cède du terrain sur son plan de stock-options

20/03/2009 - 19:25 - Option Finance

(AOF) - Dans la dépêche précédente, il fallait évidemment lire que "les mandataires sociaux du groupe s'engageaient à ne pas lever leurs stock-options tant que l'établissement bénéficiait d'aides de l'Etat". Le reste de la dépêche est inchangé. Suite à de vives déclarations de la part du chef de l'Etat et de divers membres de la majorité, la Société Générale a reculé temporairement sur la question des stock-options. Dans un communiqué, la banque de La Défense a déclaré que les mandataires sociaux du groupe s'engageaient à ne pas lever leurs stock-options tant que l'établissement bénéficiait d'aides de l'Etat. L'équipe de direction a donc renoncé à convertir ces options en actions pour l'instant, sans toutefois tirer un trait sur leur attribution. Plus tôt dans la journée, Nicolas Sarkozy avait déclaré que "les bonus, les stock-options, les rémunérations exceptionnelles, ce n'est pas admissible quand il y a des aides publiques". Luc Chatel, le porte-parole du gouvernement, avait pour sa part évoqué un geste "indécent". Selon le site internet du Nouvel Observateur, Christine Lagarde avait demandé aux dirigeants de la Société Générale de ne pas exercer leurs stock-options tant que l'Etat soutiendrait la banque. Mercredi, la Société Générale avait annoncé l'attribution de 150 000 et 70 000 stock-options à Frédéric Oudéa, le directeur Général et Daniel Bouton, le président de la banque. Didier Alix et Séverin Cabannes, directeurs généraux délégués, ont touché 50 000 titres chacun. L'annonce de ce plan a suscité un véritable tollé, alors que la Société Générale bénéficie d'un prêt de 1,7 milliard d'euros de la part de l'Etat.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Activité de la société

La Société Générale est l'un des premiers groupes financiers de la zone euro. Son activité s'articule autour de trois grands métiers principaux : la banque de détail pour une clientèle de particuliers et d'entreprises (55% du produit net bancaire), la banque de financement et d'investissement (30%), enfin la gestion d'actifs et la banque privée (14%). Dans la banque de financement et d'investissement, la Société Générale se classe parmi les leaders européens et mondiaux, en marchés de capitaux en euro, produits dérivés et financements structurés. Le 24 janvier 2008, la Société Générale a fait état d'une perte de trading de 4,82 milliards d'euros. Selon le groupe, elle résulte du débouclage de position "frauduleuses" d'environ 50 milliards d'euros prises par un de ses traders. L'enquête pour déterminer les responsabilités de chacun est en cours. Le bénéfice net du groupe a par conséquent été sérieusement amputé. Il s'inscrit en baisse de 81,9% sur l'année à 947 millions d'euros. La banque a rejoint en 2007 le consortium Project Turquoise, un système transactionnel alternatif qui regroupe neuf banques d'investissement.

Points forts de la valeur

- SG est le leader mondial des dérivés actions avec une part de marché de l'ordre de 15 %. - Le groupe bancaire est présent dans des pays à fort potentiel, notamment en Europe de l'Est et continue à s'y développer. - Le titre est opéable. - La banque est jugée bien capitalisée et son business mix est considéré comme solide dans l'environnement actuel, avec une gestion du risque efficace.

Points faibles de la valeur

- La Société Générale a échoué plusieurs fois dans ses tentatives de rapprochement avec une autre grande banque, française ou européenne. - Certains analystes jugent que le profil de revenus du groupe est plus heurté et plus volatil que celui de ses concurrents. Il est de plus très dépendant de la croissance des profits issus des activités d'investissement et de financement ainsi que de celle du marché français, en raison de l'exposition forte du groupe à la banque de détail en France. - Certains portefeuilles à risques de CIB, la banque d'investissement de Société Générale, pourraient être plus surveillés.

Comment suivre la valeur

- Les activités de dérivés actions et produits structurés sont dépendantes de l'évolution des marchés financiers. - Par ailleurs, en tant que valeur financière, le groupe est sensible à l'évolution des taux d'intérêts. - Enfin l'évolution de la consommation, de l'épargne et du crédit des ménages a également un impact fort sur la Société Générale, dont plus de la moitié des résultats provient de la banque de détail. - La Société Générale est également l'objet de rumeurs régulières sur un éventuel rapprochement avec d'autres banques, françaises ou internationales, même si sa direction estime être en mesure de faire " cavalier seul ". Dans un contexte de concentration, la banque française peut aussi bien être proie que prédateur. - En raison de la crise actuelle du crédit, le titre est plus sensible aux variations des grandes valeurs financières.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Finance - Banques

Le paysage bancaire mondial est en pleine reconfiguration. Les banques qui résistent le mieux à la crise, sont à l'affût d'opportunités pour consolider leur position. En Angleterre, très affectée par la crise financière, la banque HBOS, numéro un du crédit immobilier, a été reprise par Lloyds TSB, cinquième banque du pays pour 12,2 milliards de livres (environ 15,5 milliards d'euros). Cette opération devrait créer un géant national du crédit immobilier et de l'épargne, détenant près de 28% du marché britannique des prêts immobiliers. En Allemagne également le marché bancaire se consolide. Deutsche Bank a annoncé son entrée au capital de Postbank à hauteur de 29,75%. Auparavant, Commerzbank avait racheté Dresdner Bank. La deuxième banque privée du pays double ainsi de taille. Les Etats-Unis ne sont pas en reste. Merrill Lynch a été reprise par la première banque américaine, Bank of America. Quant à JPMorgan Chase, elle devient la deuxième banque commerciale américaine grâce à l'acquisition de Washington Mutual.