Assurances : le numéro 4 français du secteur sera un assureur mutualiste

25/03/2009 - 10:41 - Boursier.com

Mardi 24 mars, les présidents des mutuelles françaises MACIF, MAIF et MATMUT ont signé une lettre d'intention créant un nouveau pôle mutualiste...

Mardi 24 mars, les présidents des mutuelles françaises MACIF, MAIF et MATMUT ont signé une lettre d'intention créant un nouveau pôle mutualiste français d'assurance et de services financiers. D'ici la fin de l'année, les trois entreprises seront réunies sous la bannière d'une SGAM (Société de Groupe d'Assurance Mutuelle) dont le patronyme reste à déterminer. La collaboration entre les trois groupes n'est pas nouvelle puisqu'ils disposent déjà d'activités communes dans la gestion d'actifs ou le crédit à la consommation, mais elle prend ainsi un tour nouveau. Le choix d'une SGAM leur permet cependant de conserver l'identité des trois entités la composant ainsi qu'une certaine autonomie de fonctionnement. La publication des bans est encore partielle et il faudra patienter pour connaître les détails précis de l'accord, en particulier en terme de gouvernance et de modalités financières. "Fédérateur, mobilisateur et volontaire, ce pôle donnera une plus grande visibilité et plus de poids au modèle de l'économie sociale, dans le paysage économique français", a indiqué le président de la MACIF, Gérard Andreck, tandis que celui de la MAIF, Roger Belot, estime que cet accord est l'aboutissement de la "communauté de vue" entre les trois mutuelles, "sur des valeurs de solidarité, de transparence, d'éthique et de responsabilité sociale". Leur homologue de la MATMUT, Daniel Havis, a lui insisté sur la solidité financière importante et durable de l'ensemble et sur sa capacité à renforcer ses positions en France et en Europe. En termes financiers, la nouvelle SGAM représente un chiffre d'affaires cumulé de 9,2 Milliards d'Euros (sur la base des données 2007), pour 10,8 millions de clients. Elle dispose de solides positions dans l'assurance automobile dans l'hexagone avec 22,4% de parts de marché (numéro 1 français) et dans la multirisque habitation (17% de parts de marché, numéro 2 français). Sur le marché global de l'assurance, elle accèderait au 4ème rang hexagonal avec une part de marché évaluée par les analystes à 11/12%, et accèderait au statut de leader au même titre qu'Axa, Covea (GMF, MAAF et MMA) et Groupama, devant les AGF. En revanche, contrairement à Covea, les trois réseaux n'ont pas prévu de mutualiser la gestion de leurs sinistres. Les dirigeants de MACIF, MAIF et MATMUT on tenu lors de la conférence de présentation à écarter les rumeurs récentes, qui laissaient entendre que le rapprochement était un mariage de raison sous la pression de la crise économique actuelle. "Nous avons été touchés par la crise financière, mais nous n'avons pas de problème financier majeur, en l'espèce", a ainsi expliqué Gérard Andreck, qui en a profité pour lancer une belle pique à ses concurrents en soulignant que leurs finances "rendrait un certain nombre de rivaux cotés (en bourse, ndlr) jaloux". Il a été rejoint par son homologue Daniel Havis pour qui la nouvelle SGAM n'est "pas en besoin de fonds propres" dont elle est "très largement" pourvue. La MACIF, qui bénéficie d'une bonne position dans l'assurance-vie, est de loin la plus grosse des trois structures (5,1 Milliards d'Euros de prime émises) devant la MAIF (2,65 Milliards) et la MATMUT (1,3 Milliard). Pour les analystes, il est encore trop tôt pour dresser un bilan de l'émergence de ce nouveau champion sur le marché, faute des détails qui ne seront communiqués qu'une fin d'année. Mais pour le spécialiste de l'assurance d'un grand bureau d'études parisien, l'opération "apparaît assez négative pour le marché en général et pour AXA en particulier, qui était habitué à être le numéro un absolu il y a 10 ans et qui est désormais dominé en terme de taille par le monde mutuel". Le marché de l'assurance pourrait ainsi voir ses prix tirés vers le bas, ce qui est une mauvaise nouvelle pour les sociétés mais pas vraiment pour les consommateurs. L'analyste ajoute que l'autre perdant potentiel de l'opération pourrait être la Scor, qui est le réassureur du monde mutuel en France et qui aura de ce fait affaire à plus forte partie lors des prochaines renégociations.



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