AIG : regain d'inquiétude autour d'une filiale française

27/03/2009 - 09:52 - Option Finance

(AOF) - Alors que la polémique autour des bonus versés à certains cadres d'American International Group continue à faire rage, la récente démission de deux dirigeants pourrait poser de graves problèmes à l'assureur américain selon les informations du Wall Street Journal. Le problème viendrait de Banque AIG, une filiale française de la division Financial Products d'AIG. D'après un article du quotidien, le départ de Mauro Gabriela et James Shephard, deux des plus hauts dirigeants de cette filiale, pourrait avoir engendré une situation de défaut sur 234 milliards de dollars de produits dérivés. En effet, s'ils n'étaient pas remplacés suite à leur démission datant du 20 mars dernier, la Commission bancaire pourrait nommer un administrateur provisoire. Un tel scénario entraînerait selon le Wall Street Journal une rupture des contrats de couverture passés entre la banque et ses clients, et donc une situation de défaut de plusieurs centaines de milliards de produits dérivés. Une telle situation pourrait contraindre les banques européennes à passer des provisions colossales. Le Wall Street Journal juge un tel scénario "peu probable", mais pas impossible.

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LE SECTEUR DE LA VALEUR

Finance - Assurance

L'assurance-crédit protège les entreprises du risque de défaillance de leurs clients. Elle couvre environ le quart du crédit inter-entreprise domestique, soit à peu près 320 milliards d'euros. La crise actuelle provoque le développement des défaillances d'entreprises, ce qui incite les assureurs-crédit, tels que la Coface, à réduire leurs engagements sur les sociétés jugées risquées. Or l'impact sur la santé des PME est négatif, voire fatal. Le gouvernement a donc adopté un plan de soutien à l'assurance-crédit à travers la création de la Caisse centrale de réassurance (CCR), dont il est l'unique actionnaire. Cette société anonyme va intervenir pour maintenir la couverture des risques. Les encours garantis seraient maintenus, l'Etat prenant à sa charge la part refusée par l'assureur. Néanmoins la limite de ce plan réside dans le coût supplémentaire pour les plus petites entreprises puisque qu'elles devront d'abord payer un taux de surprime, lié à la garantie de l'Etat, de 1,2% des encours couverts, soit 0,4% du chiffre d'affaires. Cela correspond au double en moyenne du coût d'une assurance-crédit normale.