Une semaine de Bourse - Le rebond se confirme aux Etats-Unis

27/03/2009 - 18:40 - Option Finance

(AOF) - Les marchés actions mondiaux ont enregistré leur troisième semaine consécutive de hausse, rassurés par les modalités du plan du Trésor américain destiné à purger les bilans des banques de leurs actifs toxiques. Le gouvernement souhaite alléger leur bilan de 500 à 1 000 milliards de dollars d'actifs toxiques afin que celles-ci se remettent à accorder des crédits. Cet objectif, a expliqué le gouvernement, devrait être atteint à travers un partenariat public-privé. Le Trésor américain s'est engagé à faire appel aux fonds du Tarp (Troubled Asset Relief Program), le plan de sauvetage du secteur bancaire, à hauteur de 75 à 100 milliards de dollars. De bonnes surprises en provenance de l'économie américaine ont également soutenu la tendance, notamment en ce qui concerne le marché immobilier, dont la stabilisation est nécessaire à une reprise économique et boursière durable. Vendredi soir, l'indice Dow Jones s'apprêtait à terminer la semaine sur une progression hebdomadaire de près de 8% après s'être envolé de 6,84%, lundi, jour de présentation du plan américain. L'indice CAC 40 s'est adjugé 1,77% à 2840,62 points sur la semaine. A deux séances de la fin du mois de mars, ces deux indices se préparent à enregistrer une performance mensuelle positive : une première depuis 6 mois !

Un début de semaine en fanfare pour les bancaires...

Les investisseurs ont salué les détails du plan américain de rachat des actifs toxiques en privilégiant massivement les valeurs bancaires, qu'elles soient américaines ou européennes. A Paris, BNP Paribas a ainsi bondi de 9% sur la séance de lundi, tandis que Société Générale et Crédit Agricole ont augmenté respectivement de 8,72% et 5,58%. Les trois premières banques de la place parisienne ont ensuite subi des prises de bénéfices, après les gains substantiels engrangés par rapport à leurs points bas du mois de mars. La fin de semaine a été marquée par un regain de prudence à l'égard des banques après que le gouvernement américain a dévoilé les grandes lignes de son projet de loi sur le renforcement de la régulation du système financier. Ce projet prévoit notamment un encadrement plus strict des grands établissements bancaires de façon à minimiser les prises de risques.

...et un vendredi noir pour les services informatiques.

Confronté à une dégradation de ses marchés plus importante qu'anticipé, le scandinave TietoEnator a lancé un profit warning lundi, tandis que le spécialiste américain du conseil en informatique Accenture a abaissé ses prévisions annuelles jeudi soir. " Accenture a particulièrement déçu les marchés qui espéraient que la société ne serait pas rattrapée par la crise économique ", a commenté CM-CIC Securities. En conséquence, l'ensemble du secteur a chuté en France vendredi, et en particulier la valeur la plus comparable au groupe américain, Capgemini, qui a perdu 7,78% à 6,58 euros. Les firmes affichent le même constat des deux côtés de l'Atlantique. " Les impacts du ralentissement économique ont été bien plus forts et bien plus brusques que nous l'avions anticipé ", a concédé Hannu Syrjälä, P-DG de Tieto. " L'environnement économique a été d'une dureté sans précédent ", a renchéri son homologue d'outre Atlantique. Accenture table désormais sur un bénéfice par action annuel compris entre 2,60 et 2,67 dollars, contre de 2,78 à 2,85 dollars auparavant. Le chiffre d'affaires est attendu entre 23 et 25 milliards de dollars et non plus entre 24 et 27 milliards de dollars. En France, le cabinet Pierre Audouin Consultants anticipe une hausse de 1% à 2% du marché des logiciels et des services informatiques en 2009, après une progression de 5% des premiers et de 6% des seconds l'année dernière.

Des évolutions contrastées pour les constructeurs automobiles.

Une fois n'est pas coutume, les deux principaux constructeurs automobiles français ont connu un parcours boursier aux antipodes cette semaine. Peugeot a clôturé sur un recul hebdomadaire de 6%, contre un gain de 12,70% pour son concurrent Renault. Les analystes pourraient être à l'origine de cette évolution contrastée. UBS a abaissé sa recommandation sur Peugeot de Neutre à Vendre, avec un objectif de cours réduit de 13,9 à 9 euros. Le broker estime que le bilan financier du constructeur va nécessiter une recapitalisation, qui pourrait passer par une augmentation de capital. En effet, le courtier souligne que PSA a peu d'actifs à vendre, contrairement à Renault. Sa dette devrait se creuser, notamment sous l'effet des destockages, et ce malgré le soutien de l'Etat, selon UBS. Par ailleurs, Goldman Sachs a réduit sa recommandation sur la marque au lion de Neutre à Vendre, avec un objectif de cours réduit de 15 à 12 euros. Le bureau d'études indique que le titre a gagné plus de 32% depuis le début de l'année, alors que les perspectives pour 2009 ne sont pas bonnes. La valeur a notamment bénéficié de la spéculation quant à un rapprochement avec Fiat. A l'inverse, Cheuvreux a inclus le titre Renault dans sa liste des valeurs recommandées à l'achat et relevé son objectif de cours de 18 à 20 euros. Selon le broker, le constructeur automobile a " un bon contrôle du cash et de la liquidité ". L'analyste estime qu'il pourra atteindre son objectif de free cash flow pour 2009.