Le groupe Manitou a publié ce matin ses résultats 2008. Le chiffre d'affaires est stable à 1,258 Milliard d'Euros (1,278 MdE avec Gehl), pour un résultat opérationnel avant dépréciation du goodwill de 103 ME, en baisse de 21,4%. En intégrant Gehl, le résultat opérationnel recule de 26,3% à 97 ME. Après dépréciation, le résultat net chute à 62 ME (-27,9%) et à 4 ME seulement en intégrant Gehl. La dette bancaire nette est passée d'un niveau négatif en 2007 à 183 ME en 2008 à périmètre constant, et même 266 ME avec Gehl.
"Le Groupe dispose d'une structure financière solide avec des capitaux propres de 469 ME après dépréciation du goodwill, faisant ressortir un gearing des dettes nettes proche de 1 à fin décembre 2008", explique le management. Cependant, l'impact de la crise fait que Manitou ne respecte pas ses ratios bancaires contractuels au 31 décembre 2008, et Gehl non plus pour certains d'entre eux. Le pool bancaire de la filiale américaine a demandé le remboursement anticipé de son financement. "Cela pourrait conduire GEHL à se placer sous la protection des tribunaux américains (Chapitre 11), sans pour autant que cela soit certain ou automatique, compte tenu notamment du fait que ce financement n'est assorti d'aucune sûreté", souligne Manitou, qui "poursuit ses discussions avec ses partenaires bancaires de part et d'autre de l'Atlantique, avec notamment l'objectif de pérenniser le financement de Gehl tout en maintenant le cantonnement du risque aux Etats-Unis".
"La faiblesse des investissements en biens d'équipements et la forte dégradation de l'environnement économique au cours de ces 9 derniers mois pourraient perdurer tout au long de l'année 2009. Dans ces conditions, le Groupe Manitou anticipe une réduction de son chiffre d'affaires consolidé incluant la société Gehl qui pourrait atteindre 40% par rapport à 2008, ce qui entraînerait une perte opérationnelle pour l'exercice 2009", explique le management. Pour y faire face, la société a prévu un plan "Performance 2011", qui devrait lui permettre à la fois de traverser la crise et de préserver ses capacités à financer son activité lors de la reprise. La mise en oeuvre de ce projet, dont le coût est estimé aujourd'hui à 20 ME pour 2009, permettra une amélioration de la génération de cash-flow et une réduction de l'endettement net de près de 150 ME d'ici la fin de l'exercice 2009. Ce projet repose notamment sur un abaissement significatif du point mort, par l'adaptation des coûts de fonctionnement et des charges de structure, et par une réduction des effectifs au niveau de toutes les entités (projet de suppression de 650 emplois dans le monde sur un total de 3.300 à fin 2008, soit environ 20% des effectifs). "Par prudence, Manitou a d'ores et déjà mobilisé une partie significative de ses lignes de crédit afin d'accroître sensiblement sa trésorerie disponible et d'être assuré de ne pas être exposé à des risques d'insuffisances de liquidités à moyen terme.
Logiquement, le management renonce à proposer un dividende au titre de 25008.
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