FAURECIA estime que l'automobile a touché un point bas

01/04/2009 - 14:12 - Option Finance

(AOF) - Le secteur automobile a atteint un point bas, selon le PDG de Faurecia Yann Delabrière qui s'exprimait dans les colonnes des Echos. Le dirigeant de l'équipementier automobile anticipe tout de même une baisse des immatriculations de voitures neuves en Europe de l'ordre de 20% cette année. "La reprise sera très lente et progressive. Nous cumulons aujourd'hui les effets d'une crise cyclique, comparable à celle de 1973, du début des années 1980 ou de 1993, à une crise plus structurelle liée à la commotion du système financier (...)", a estimé Yann Delabrière.

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Activité de la société

Faurecia, filiale à plus de 71 % de PSA Peugeot Citroën, conçoit et produit des équipements pour l'automobile. Le groupe est spécialisé dans les six modules majeurs du véhicule que sont les sièges, les cockpits, les portes, les modules acoustiques, les blocs avant et les échappements. Il se classe à la deuxième place européenne et à la huitième place mondiale. La société est présente dans 28 pays pour un effectif total de 60 000 personnes.

Les points forts de la valeur

- Le groupe bénéficie d'un portefeuille de clients relativement équilibré. Outre PSA Peugeot Citroën, Faurecia compte désormais des gros clients comme BMW, Volkswagen, Renault Nissan, Ford ou encore General Motors. - Le groupe détient des positions très fortes dans les cockpits, les portes et les échappements. Il est également bien positionné sur l'équipement des modèles récents de véhicules. - Sa politique de Recherche et Développement lui permet de concevoir et de mettre à la disposition des constructeurs des innovations différenciantes attendues par les clients finaux.

Les points faibles de la valeur

- Les marges de la société sont sous pression dans un contexte de la baisse de la production des principaux constructeurs automobiles et de hausse persistante du prix des matières premières. En outre, Faurecia a du mal à faire passer des hausses de prix du fait de la pression exercée par les constructeurs. - La confiance des investisseurs a été mise à mal au cours de l'été 2006 par une affaire de corruption en Allemagne qui a conduit au départ du président Pierre Lévi. Après un rapide passage de Grégoire Olivier, ancien membre du directoire de Safran, à la tête du groupe, Faurecia est aujourd'hui dirigé par Yann Delabrière, ancien directeur financier de PSA. Sa mission est double : reconstruire l'image du groupe et redresser ses comptes. - L'endettement de Faurecia est important.

Comment suivre la valeur

- L'équipementier automobile, à l'image de ses concurrents, dépend entièrement des commandes des constructeurs, qui sont de surcroît de plus en plus exigeants. - Le nombre d'immatriculations de véhicules neufs est un bon indicateur de tendance.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Automobile - Equipementiers

Depuis plusieurs années les effectifs des équipementiers automobiles ne cessent de se réduire. Ils sont ainsi passés de 123445 en 2005 à 114446 en 2007. La Fiev (Fédération des industries des équipements pour véhicules) estime qu'ils devraient tomber à 110000 fin 2009. Or, au vu des difficultés récentes de l'industrie, elle considère désormais que ce chiffre a dû être atteint dès fin 2008. Après avoir déjà subi un recul de la production de 1,5% en 2007, à 22,7 milliards d'euros, l'activité des usines françaises d'équipements automobiles pourrait décliner de 4% en 2008, selon la Fiev. Le gouvernement français a instauré un fonds d'investissement sectoriel de 300 millions d'euros pour soutenir les équipementiers automobiles dans leurs efforts d'investissement et d'innovation. Son objectif est d'améliorer leur position concurrentielle en favorisant la consolidation de la sous-traitance automobile en France. PSA et Renault apporteront chacun 100 millions d'euros dans ce fonds.