LAGARDERE : acquisition de Sportfive pour 865 millions d'euros

20/11/2006 - 08:10 - Option Finance

(AOF) - Lagardère a signé un accord le 19 novembre 2006 en vue d'acquérir Sportfive, leader de la gestion des droits marketing et télévisés du football européen, pour une valeur d'entreprise de 865 millions d'euros. Le groupe souligne que cette acquisition marque son entrée sur le marché international de la gestion et du marketing des droits sportifs. " Elle s'inscrit dans le cadre d'une stratégie de long terme de renforcement de la présence du groupe dans les contenus media à fort potentiel de croissance et à caractère exclusif ", a précisé Lagardère. Cette opération s'inscrit également dans la dynamique des développements déjà réalisés dans le domaine sportif depuis trois ans, et bénéficiera par ailleurs du support des régies publicitaires internationales du groupe. Sportfive intervient comme partenaire des instances sportives et des clubs dans le processus de valorisation de leurs droits. Ces droits comprennent d'une part les droits de diffusion, dont les acheteurs sont les chaînes télévisées et toutes autres plate-formes de distribution de contenu (aujourd'hui Internet et mobile), et d'autre part les droits marketing permettant aux annonceurs de communiquer sur de multiples supports (maillots des joueurs, panneautique et sponsoring des stades), associant ainsi leur image à des fédérations, des ligues, des clubs et des événements sportifs par le biais d'achat d'espace publicitaire. Sportfive opère aujourd'hui principalement dans le domaine du football, marché sportif le plus développé et le plus attractif dans le monde. Avec un portefeuille de droits représentant plus de 250 clubs, 50 des principales fédérations et ligues européennes de football, et des droits de diffusion d'événements internationaux prestigieux tels que l'Euro 2008 et la Coupe d'Afrique des Nations, Sportfive occupe une place de leader incontestée. Sportfive est présent sur les cinq continents au travers d'un réseau de 11 bureaux. Pour 2006, la société prévoit un chiffre d'affaires de 526 millions d'euros, un EBITDA atteignant 85 millions d'euros et un EBITA de 55 millions d'euros. Cette acquisition interviendra dès l'obtention de l'autorisation des autorités de concurrence communautaires. (AOF)

EN SAVOIR PLUS

MOTS CLES DE L'ARTICLE

EBITA

Résultat avant frais financier et impôts.

EBITDA

L'EBITDA (Earnings Before Interest, Tax, Depreciation and Amortization) est un concept anglo-saxon, proche conceptuellement de l'EBE français : Excédent Brut d'Exploitation. Il désigne le solde entre les produits et les charges d'exploitation, mais ne prend pas en compte les amortissements et les provisions.

ACTIVITE DE LA SOCIETE

Lagardère est un groupe industriel présent dans deux activités. L'activité médias / distribution, première activité du groupe. Lagardère détient notamment les éditions Hachette, Hatier, Grasset, Larousse, Dalloz..., et est numéro un du livre de poche en France. Le groupe français a annoncé début 2006 le rachat de la branche édition du groupe américain Time Warner. Cette opération devrait le hisser au troisième rang mondial du marché. Dans le presse, Lagardère est notamment à la tête de Paris Match, Elle, Télé 7 jours, le Journal du Dimanche... Dans le domaine audiovisuel, Lagardère est propriétaire de radios comme Europe 1 et RFM, et de chaînes de télévision thématiques comme Canal J et MCM. Suite au rapprochement de TPS et de CanalSat, Lagardère, prendra une participation de 20 % dans la nouvelle entité Canal+ France (TPS etles actifs de Groupe Canal+ dans la télévision à péage) par apport de sa participation de 34 % dans CanalSat et un achat d'actions Canal+ France pour 525 millions d'euros. Le secteur des hautes technologies (aéronautique, espace, défense) représente la seconde activité du groupe qui détient une participation de 15% dans EADS.

FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR

Les points forts de la valeur

- Le portefeuille d'activités de Lagardère dans les médias est diversifié, avec une présence dans des métiers cycliques (presse et audiovisuel) dépendants des investissements publicitaires et dans des métiers contra-cycliques, comme la distribution et les livres, qui résistent mieux en période de retournement conjoncturel. - Grâce à la cession de 7,5 % du capital d'EADS, Lagardère se rapproche un peu plus d'un statut de "pur" groupe de médias, ce qui devrait se traduire par une réduction de la décote de conglomérat qui lui est appliquée. Les activités médias de Lagardère, actuellement sous-valorisées, devraient de plus gagner en visibilité. - La situation financière de Lagardère est saine et son exposition au dollar est limitée.

Les points faibles de la valeur

- Le statut juridique de la société (la commandite, qui permet de dissocier l'exercice du pouvoir de la détention du capital) interdit toute tentative d'offre publique d'achat. - La taille du groupe reste très réduite dans le domaine de la télévision, sur lequel il nourrit des ambitions malgré ses échecs passés. - Le groupe doit s'attaquer à l'amélioration de la rentabilité d'Hachette Filipacchi Médias (HFM). - Les activités distribution (Virgin, Relay...) s'apparentent davantage à de la distribution spécialisée qu'à des médias, ce qui brouille l'image du groupe. - La cession de 7,5 % d'EADS conduit les analystes à s'interroger sur l'utilisation que fera Lagardère des 2 milliards d'euros ainsi récoltés. - Arnaud Lagardère ne compte pas verser un dividende exceptionnel suite à la cession de la moitié des parts dans EADS.

COMMENT SUIVRE LA VALEUR

- Du fait de sa grande diversité, Lagardère est sensible à de multiples éléments. Le titre est par exemple sensible à la santé du secteur aéronautique. Dans le pôle communications, l'activité Presse est sensible à l'évolution de la publicité, mais également au cours du papier, matière première de base, alors que l'activité Livres est défensive. - Enfin, le recentrage du groupe sur les médias devrait contribuer, selon les bureaux d'études, à réduire la décote du titre.