Une semaine de Bourse - Le G20 entretient la progression des marchés

03/04/2009 - 18:14 - Option Finance

(AOF) - Les Bourses mondiales ont signé leur quatrième semaine consécutive de hausse, soutenues par le succès du sommet du G20 à Londres, la publication d'indicateurs macroéconomiques globalement moins médiocres qu'attendu et l'assouplissement des règles comptables concernant la valorisation des actifs des banques aux Etats-Unis. Vendredi soir, l'indice Dow Jones s'apprêtait à terminer la semaine sur une progression hebdomadaire de 21,9 %. Le CAC 40 s'est adjugé 4,16% à 2 958,74 points sur la semaine. Vendredi, l'indice phare de la Bourse de Paris est même passé un temps au-dessus des 3 000 points, un seuil qu'il n'avait plus connu en séance depuis le 13 février, avant de fléchir sous le poids de prises de bénéfices et de l'aggravation du marché de l'emploi aux Etats-Unis. Le taux de chômage a effet atteint 8,5 % en mars, son plus haut niveau depuis novembre 1983. Le G20 fut au centre de toutes les attentions. Les investisseurs ont salué la décision des dirigeants des 20 pays les plus riches du monde d'injecter 1 100 milliards de dollars pour relancer l'économie mondiale. Le Fonds monétaire international (FMI), dont les ressources seront triplées et qui aura pour tâche de répartir l'essentiel de cette somme, a été placé au coeur de la réforme des institutions financières voulue par les chefs d'Etat. Les indices ont enfin été soutenus par les valeurs financières alors que la FASB, l'organisme chargé de fixer les normes comptables aux Etats-Unis a décidé d'assouplir l'application de la méthode comptable "mark to market" à leurs actifs toxiques. Selon le "Financial Times", cet assouplissement des règles pourrait se traduire par une augmentation de 20 % des bénéfices des grandes banques commerciales. Le secteur automobile à toute vitesse, Renault en pôle position. L'action du constructeur a gagné 11,5 % à 21,4 euros vendredi, pour atteindre son niveau le plus élevé en près de trois mois. Sur la semaine, le titre affiche un gain cumulé de 26,1% et signe à cette occasion la meilleure performance hebdomadaire du CAC 40. Plus spectaculaire : depuis le 1er mars, la capitalisation boursière de Renault a bondi de 102%. Le titre a été soutenu par la publication des chiffres des immatriculations en France au mois de mars. Dans un marché français des voitures particulières neuves en hausse de 8,1 %, les immatriculations de Renault ont progressé de 12,9 % et celles de Dacia de 11,5 %. De plus, le constructeur a profité vendredi de l'avis positif d'un broker sur le secteur automobile européen. Credit Suisse a en effet relevé sa recommandation sur le secteur de Pondération en ligne à Surpondérer. Les analystes de la banque helvète estiment que les primes à la casse permettent d'éviter le pire en termes de chute des volumes, ce qui épargne la chaîne de production. Les équipementiers Faurecia et Valeo et le constructeur Peugeot ont terminé la semaine sur des gains hebdomadaires respectifs de 16,7 %, 14,4 % et 18,6 %. L'assurance poursuit sa reconquête. En gagnant 17,4 % en cinq séances, le titre Axa a décroché la cinquième place du CAC 40. Les investisseurs ont apprécié les propos du président du directoire, selon lesquels le numéro deux européen de l'assurance n'avait pas besoin de procéder à une augmentation de capital. Henri de Castries a également souligné que son groupe disposait toujours d'un fort potentiel en matière de résultats et que, si nécessaire, il privilégierait la rentabilité sur les parts de marché. De son côté, Euler Hermes s'est octroyé 21,1 % en une semaine, dont 14,7 % vendredi alors que CA Cheuvreux a relevé sa recommandation sur le titre, passant de Sous-performance à Surperformance, avec un objectif de cours porté de 22 à 35 euros. Ce changement de recommandation s'explique essentiellement par des raisons de valorisation, le broker estimant que le marché a pris en compte, de façon jugée excessive, "le scénario du pire" pour le leader mondial de l'assurance-crédit. Les valeurs cycliques portées au pinacle, les défensives à la traîne. L'automobile n'est pas le seul secteur industriel à profiter de l'appétit retrouvé des investisseurs pour les sociétés liées étroitement au cycle économique. ArcelorMittal a clôturé la semaine sur un gain hebdomadaire de 14 %. Soutenu mardi par l'opinion favorable des analystes de Merrill Lynch - le courtier a entamé sa couverture de la valeur à l'Achat avec un objectif de cours de 25 euros - le titre a flambé de 14,3 % jeudi après l'annonce de l'extension jusqu'en 2012 de lignes de crédit de 1,2 milliard de dollars. En utilisant les extensions de lignes crédit pour s'approvisionner en liquidité, ArcelorMittal évite de faire appel au marché européen de prêts syndiqués, sinistré et encore très cher. En outre, cette annonce repousse le spectre d'une augmentation de capital tant redoutée par les investisseurs. La chimie, autre secteur particulièrement malmené ces derniers mois, s'est également distinguée. Portés par l'espoir d'une reprise prochaine de l'économie, les titres Arkema et Rhodia ont respectivement bondi de 25 % et 19,1 %. [-73]· l'inverse, et selon le principe des vases communicants, les valeurs des secteurs jugés défensifs ont nettement sous-performé le marché. France Télécom a clôturé la semaine sur une perte hebdomadaire de 1,5%, Sanofi-Aventis de 0,02 % et GDF Suez de 7,1%. (P-J.L)