Une semaine de Bourse - Les marchés gardent espoir

09/04/2009 - 19:43 - Option Finance

(AOF) - Alors que " l'effet G20 " s'est estompé en début de semaine, les mesures de soutien du gouvernement américain aux compagnies d'assurance-vie et les résultats supérieurs aux attentes promis par la banque Wells Fargo ont redonné une dynamique aux marchés. Jeudi soir, au terme d'une semaine raccourcie en raison des fêtes de Pâques et malgré deux premières séances dans le rouge, le Dow Jones s'apprêtait à terminer la semaine sur une note stable. A Paris, l'indice CAC 40 a clôturé en hausse de 1,82% lui permettant d'afficher un gain hebdomadaire de 0,52% à 2974,18 points. La semaine avait pourtant débuté sous de mauvais auspices. Après les prises de bénéfices inévitables consécutives au rally de mars (+23% pour le S&P 500, +15% pour le CAC 40), les indices ont été affectés par les craintes liées au début de la période des publications des résultats de sociétés américaines. Mais le marché a bien encaissé mercredi la perte pourtant supérieure aux attentes du géant américain de l'aluminium Alcoa. En outre, les indices ont bénéficié de l'information selon laquelle le Trésor avait promis une aide financière à certaines compagnies d'assurance-vie et de l'annonce de l'offre rachat du groupe de construction Pulte sur son concurrent Centex, certains y voyant une reprise des mouvements de fusions-acquisitions. Surtout, les investisseurs ont salué jeudi l'annonce de Wells Fargo. La banque américaine prévoit un bénéfice record d'environ 3 milliards de dollars au premier trimestre. Ces résultats largement supérieurs aux attentes, que Wells Fargo doit présenter officiellement le 22 avril, s'expliqueraient par les performances de Wachovia, son ex-rivale dont elle a fait l'acquisition en fin d'année dernière. Les investisseurs, qui attendaient avec anxiété les premiers résultats trimestriels des grands groupes de Wall Street, ont été réconfortés par cette annonce inattendue. Le secteur bancaire était notamment source d'inquiétude, les marchés craignant les effets de la crise, non plus seulement sur leurs activités de marché, mais aussi sur leurs portefeuilles de prêts. Les cycliques gardent le cap. Le secteur industriel continue de profiter de l'appétit retrouvé des investisseurs pour le risque. ArcelorMittal a gagné 5,5% à 19,25 euros en une semaine. CA Cheuvreux a confirmé son opinion de Surpeformance sur la valeur et son objectif de cours de 21 euros après l'annonce d'une nouvelle réduction de sa production en Europe. Le courtier estime que le premier trimestre 2009 devrait représenter le point le plus bas pour les résultats du groupe. Ensuite, il s'attend à une reprise modeste des performances durant les prochains trimestres. Rhodia a vécu lui aussi une brillante semaine. En annonçant une amélioration significative de ses résultats au deuxième trimestre, le groupe chimique a rassuré les investisseurs. Selon le groupe, la demande frémit de nouveau en Asie et en Amérique latine, continents moteurs de la croissance dans les années qui viennent. Résultat : le titre a terminé la semaine sur un bond de 15,2% à 3,87 euros et son homologue Arkema sur une hausse de 10% à 16,51 euros. Les valeurs défensives continuent de sous-performer le marché. Victime du suucès ses cycliques et des valeurs usceptibles d'amplifier le rebond des marchés. GDF Suez accuse un repli de 3,4% en quatre séances, pâtissant de l'avis négatif de deux brokers et alors que le prix du gaz est proche de ses plus bas. Mercredi, UBS a dégradé son conseil sur la valeur d'Achat à Neutre. Le bureau d'études considère la valorisation trop élevée malgré le potentiel de croissance de l'activité. Le lendemain, Société Générale a développé une analyste similaire pour justifier son passage de Conserver à Vendre. Selon le bureau d'études, la crise économique ne ralentit pas seulement le processus de dérégulation des tarifs en France, mais fait aussi pression sur les activités du groupe sur ses autres marchés, distille le doute sur le financement de sa croissance et sur sa capacité à dégager réellement les profits annoncés lors de la fusion. Malmené en Bourse, (-32% depuis le 1er janvier, -7,5% pour le CAC 40), GDF Suez s'est voulu rassurant. Le géant de l'énergie s'est estimé " protégé contre une récession brutale " en raison de ses contrats à long terme, qui bénéficient pour la plupart d'une garantie d'Etat. Aux côtés de GDF Suez, Total, pénalisé par la volatilité du prix du pétrole, a perdu 1,6% en une semaine. Les vins et spiritueux rattrapés par la crise. Pernod Ricard a chuté de 8,4% à 40,81 euros en quatre séances sanctionné par l'annonce d'une augmentation de capital d'un milliard d'euros destinée à renforcer ses fonds propres. Une opération jugée surprenante par plusieurs analystes, en particulier dans les conditions de marchés actuelles. Le groupe de vins et spiritueux a également abaissé pour la deuxième fois ses objectifs pour l'exercice 2008-2009. Il vise désormais une croissance interne de son résultat opérationnel courant de 3% à 5%, contre 5% à 8% précédemment. Conséquence directe de ces annonces ; une pluie de dégradations de brokers. Deutsche Bank a notamment réduit son objectif de cours sur le titre de 55 à 49 euros tandis que CM-CIC a réduit son objectif de cours de 70 à 47 euros, en abaissant sa recommandation d'Acheter à Accumuler. Dans le sillage, de Pernod Ricard, Remy Cointreau a abandonné 2%. (P-J.L)