Thaïlande : Moody's et S&P menacent de dégrader la note de la dette, sur fond d'émeutes

14/04/2009 - 07:05 - Boursier.com

La flambée de violence en Thaïlande, qui a fait deux morts et une centaine de blessés depuis 48 heures, risque de coûter cher à l'économie du "Pays du...

La flambée de violence en Thaïlande, qui a fait deux morts et une centaine de blessés depuis 48 heures, risque de coûter cher à l'économie du "Pays du Sourire"... Hier, les deux principales agences de notation Moody's et Standard & Poor's, ont menacé de dégrader les notes de la dette thaïlandaise, en raison des troubles politiques actuels, dont les effets se cumulent avec ceux de la crise économique mondiale. Les conséquences néfastes sur le tourisme et les flux d'investissements étrangers inquiètent les deux agences. Pour l'instant, la dette de la Thaïlande est notée trois crans seulement au dessus de "junk bond", soit BBB1 chez Moody's et BBB+ chez S&P. Autre signe de nervosité des investisseurs, le cours du Baht thaïlandais a reculé hier de 1% face au Dollar, à Singapour. De son côté, la Bourse de Bangkok est fermée du 13 au 15 avril, en raison du Nouvel An bouddhiste... Les troubles ont débuté vendredi lorsque des "chemises rouges", partisans de l'ex-Premier ministre Thaksin Shinawatra, ont envahi les locaux où devait se tenir un sommet de l'ASEAN, à Pattaya, annulant cet événement majeur pour les dirigeants du Sud-est asiatique. Les incidents se sont ensuite étendus à la capitale, Bangkok, où l'état d'urgence a été décrété ce week-end. Ce matin, un calme précaire régnait à Bangkok, l'armée ayant repris le contrôle des principaux axes de la ville. Les "chemises rouges", partisans de l'ex-Premier ministre Thaksin Shinawatra, réclament la démission du gouvernement d'Abhisit Vejjajiva, arrivé au pouvoir en décembre dernier après des semaines de manifestations des "chemises jaunes". Les "chemises rouges" sont issus en majorité des classes populaires, tandis que les "jaunes" reflètent les intérêts de l'aristocratie et de la bourgeoisie de Bangkok.. Même avant les événements sanglants du week-end, les économistes prévoyaient pour 2009 une contraction de l'ordre de 3% du PIB de la Thaïlande, en récession pour la première fois depuis 10 ans. Le secteur industriel, notamment l'automobile, a massivement licencié ces derniers mois, face à l'effondrement de la demande. Dans le bâtiment et les travaux publics, les investisseurs craignent désormais que les nouveaux troubles ne retardent la mise en place des plans de relance de 1.570 Milliards de Bahts (environ 44 Mds$) sur trois ans, destinés essentiellement à de grands projets d'infrastructures. Quant au tourisme, qui représente environ 7% du PIB thaïlandais, il risque d'être à nouveau durement touché, trois mois seulement après la précédente vague de manifestations, qui avait provoqué la fermeture de l'aéroport de Bangkok pendant une semaine, en décembre dernier. L'objectif affiché par la Thaïlande d'accueillir 14 millions de visiteurs cette année devrait donc être revu en nette baisse, de très nombreux pays, dont la France, ayant déconseillé à leurs ressortissants de se rendre dans ce pays...



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