L'Opep broie du noir

15/04/2009 - 17:52 - Option Finance

(AOF) - La sortie de crise est encore loin sur le marché pétrolier. Au moment où les marchés boursiers recherchent dans chaque indicateur économique américain le signe annonciateur de la fin de la dégradation de l'économie, l'organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) a fait part de son pessimisme. Dans son rapport mensuel publié mercredi, l'organisation a déclaré que la demande mondiale de pétrole reculait à rythme plus élevé qu'attendu en raison de l'ampleur de la récession mondiale. Selon le cartel, la demande devrait reculer en 2009 de 1,6% - soit 1,37 million de barils par jour (mbj) - à 84,2 millions de bpj en moyenne. Le mois dernier, les douze pays membres de l'organisation tablaient sur un repli de 1,01 million bpj. Les pays de l'OCDE sont les principaux responsables de cette atonie, explique l'Opep, mais pas seulement. Pour la première fois depuis 2005, la Chine a accusé au premier trimestre 2009 une baisse de la demande. Ainsi, selon le cartel, la croissance des pays hors OCDE a chuté de 90%. Ces perspectives moroses confortent l'Opep dans sa politique de réduction des quotas de production initiée en septembre dernier. Depuis cette période, l'organisation viennoise s'est engagée à réduire sa production de 4,2 millions de bpj. Selon Reuters, cette réduction serait observée à 83%. Ce succès explique en grande partie le rebond des cours du pétrole observé depuis le début de l'année. Après avoir atteint un record de plus de 147 dollars en juillet dernier, le cours du baril WTI avait plongé à 32,40 dollars en décembre 2008. Il évolue depuis quelques jours aux alentours des 50 dollars. L'Opep s'est engagé à surveiller attentivement l'évolution de la demande sans pour autant se prononcer ouvertement pour une nouvelle réduction des quotas, même si c'est certains membres voudraient voir les cours atteindre les 75 dollars le baril. Le rapport mensuel de l'Opep ne semble pas avoir changer la donne sur le marché pétrolier, pas plus d'ailleurs que les prévisions similaires de l'Agence internationale de l'Energie (AIE) et du gouvernement américain. Pour Edward Meir, analyste de MF Global cité par Reuters, au-delà de l'évolution de court terme dictée par la statistique des réserves américaines, "nous pensons que la Bourse américaine restera l'élément d'influence de la plupart des matières premières dans les semaines à venir". Cet après-midi, la variation du cours de pétrole semble donner raison à l'analyste. Le prix du baril de WTI livrable en mai ne recule que de 0,34% à 49,34 dollars malgré l'annonce d'une hausse des stocks de brut bien plus forte qu'attendu aux Etats-Unis. (P-J.L)