L'allocation d'actifs de Pascale Auclair (La Française des Placements)

15/04/2009 - 18:57 - Option Finance

(AOF / Funds) -

Une allocation d'actifs prudente privilégiant la poche obligataire reste conseillée. Mais seule une bonne sélection d'émetteurs, de maturité et de valeurs, pour la poche actions, permettra de tirer son épingle du jeu.

Obligations : 70 %, privilégier les obligations de moyen terme et les indexées; une sélection drastique des émetteurs privés

Face au risque de remontée des taux longs, Pascale Auclair, directeur général déléguéaux gestions à La Française des Placements, recommande d'une part de se concentrer sur des produits à taux fixe ayant des maturités médianes et d'éviter la partie longue de la courbe des taux. "Nous profitons des tensions qui peuvent apparaître de temps à autre sur la partie deux à cinq ans de la courbe des taux pour renforcer nos positions, et nous privilégions pour construire notre sensibilité, les obligations indexées dont le rendement réel est attractif en zone euro", précise Pascale Auclair. "Si la sélection de valeurs est primordiale sur les actions, elle l'est tout autant sur le crédit pour profiter de primes de risque très confortables", estime Pascale Auclair. La gérante conseille donc de se concentrer sur des obligations avec des maturités de court et moyen termes, émises par des entreprises de l'univers "investment grade" sur des secteurs dégageant des cash flows importants et pérennes, comme les utilities et les télécoms. "Il ne faut toutefois pas se priver, à la marge, d'entreprises cycliques de qualité dont les primes offertes sur les souches obligataires permettent d'améliorer substantiellement le rendement du portefeuille, ajoute Pascale Auclair. Les convertibles présentent, sur ce segment, d'intéressantes opportunités." Concernant les émetteurs financiers, Pascale Auclair conseille de les sélectionner en souches "senior" de préférence, voire en "lower tier 2" mais avec une extrême sélectivité.

Actions : 25 %, du stock picking sur les actions

Le directionnel reste difficile à appréhender à court terme sur des marchés d'actions encore soumis à une forte volatilité. "Mais un bon stock picking permet de tirer son épingle du jeu", précise Pascale Auclair qui conseille de sélectionner des sociétés à croissance visible et leaders sur leur secteur, bénéficiant d'avantages compétitifs. "Des critères qui nous amènent d'ailleurs à être surpondérés dans nos portefeuilles sur des secteurs cycliques comme les biens et les services industriels, la technologie, les médias et sous-pondérés sur des secteurs défensifs comme la santé et les utilities", précise la gérante. Même s'il est encore recommandé de rester prudent sur les secteurs à l'origine de la crise, et tout particulièrement le secteur financier, des opportunités peuvent néanmoins se présenter. "Nous avons profité des points bas atteints début mars sur certains noms bancaires pour nous repositionner de manière très sélective sur un très petit nombre de banques qui nous semblent mieux armées que leurs compétiteurs face à la crise actuelle", souligne Pascale Auclair.

Volatilité : 5 %, une poche de volatilité

"Pour compenser l'extrême nervosité de certaines poches d'actifs et en particulier des actions, avoir une poche de volatilité dans un portefeuille diversifié peut, selon le profil de risque de l'investisseur, permettre de gérer les à-coups encore attendus", souligne Pascale Auclair. Carole Leclrercq