REMY COINTREAU : repli de 11,6% du chiffre d'affaires annuel

16/04/2009 - 08:53 - Option Finance

(AOF) - Pour son dernier exercice au sein de la Joint Venture de distribution Maxxium, Rémy Cointreau a réalisé un chiffre d'affaires de 714 millions d'euros, enregistrant une baisse organique de -10,5% pour les marques du groupe et de -11,6% au global, en ligne avec les prévisions de janvier dernier. Comme annoncé en janvier, le groupe confirme sa prévision d'une baisse organique d'environ 15% de son résultat opérationnel courant annuel, principalement due aux investissements de mise en oeuvre du nouveau réseau, afin de préparer la sortie de Maxxium. La bonne évolution de l'endettement permet, comme prévu, le respect du covenant bancaire (Dette/Ebitda) de son crédit syndiqué, a indiqué le groupe de vins et spiritueux. "Au regard de la conjoncture économique actuelle, Rémy Cointreau bénéficiera pleinement de la mise en place de son nouveau réseau de distribution, opérationnel depuis le 1er avril. Dans un contexte de réinvestissement pour l'avenir, le groupe se donne ainsi les moyens de reprendre sa croissance", a estimé le groupe dans un communiqué.

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Activité de la société

Né en 1991 du rapprochement entre Rémy Martin et Cointreau, Rémy Cointreau est le deuxième producteur et distributeur de vins et spiritueux en France et se classe parmi les dix premiers du secteur à l'échelon mondial. Le groupe, contrôlé par la famille Hériard Dubreuil, est notamment propriétaire des marques Rémy Martin, Cointreau, Passoa, Charles et Piper-Heidsieck. Le groupe réalise une grande partie de ses ventes sur le cognac, le reste se répartissant entre les liqueurs, les spiritueux, le champagne, les vins et les marques partenaires.

Les points forts de la valeur

- Rémy Cointreau se positionne sur le segment haut de gamme, en se concentrant sur la croissance de ses marques phares, soutenue par d'importants investissements promotionnels. - Le groupe accélère d'ailleurs son recentrage sur ses marques à forte valeur ajoutée avec une ambition clairement affichée de positionnement " haut de gamme " et l'espoir de dégager "une formidable rentabilité" à moyen terme.

Les points faibles de la valeur

- Du fait de sa taille réduite par rapport à ses concurrents, Rémy Cointreau fait figure d'outsider et n'a pas les moyens de grandir significativement par croissance externe. - Le groupe est fortement dépendant du cognac, qui représente près de la moitié chiffre d'affaires. - L'accord global de distribution avec Maxxium prend fin à compter du 30 mars 2009. Les analystes restent donc prudents, la visibilité en termes de distribution étant pour l'instant floue. De plus, la provision financière enregistrée pour la rupture de l'accord devrait peser sur les comptes du groupe.

Comment suivre la valeur

- Deux éléments primordiaux influencent la consommation de spiritueux. D'une part, les revenus et la confiance des ménages, d'autre part, l'évolution des modes. On prêtera donc attention, respectivement, au contexte économique et aux nouvelles habitudes de consommation. - Les résultats du groupe sont sensibles aux variations de change, dans la mesure où Rémy Cointreau réalise la majeure partie de son chiffre d'affaires en dehors de la zone euro. L'exposition au risque de change porte principalement sur le dollar, le yen et la livre. -Rémy Cointreau présente un aspect spéculatif restreint puisque le holding de la famille Hériard-Dubreuil détient 44,3 % du capital tandis que Récopart (Pierre Cointreau) possède 13,6 % des parts. Le marché spécule toutefois régulièrement sur une évolution de l'actionnariat familial pour faciliter un adossement ou un rapprochement.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Agroalimentaire

L'ensemble des acteurs manquent de visibilité pour 2009 et sont extrêmement prudents dans leurs prévisions de résultats pour cette année. Pour résister à une conjoncture difficile, qui privilégie les marques de distributeurs (MDD), les groupes ont deux possibilités. Soit ils développent des produits innovants pour se différencier soit ils concurrencent les MDD. L'environnement ne semble pas porteur pour le premier type de produits. Ainsi le yaourt " beauté " Essensis de Danone a été un échec et sa commercialisation va être suspendue. Le groupe français a lancé l'Ecopack, un lot de six yaourts à 1 euro. Yoplait a fait de même en développant une "offre Éco " pour 1 euro. Mais là encore le succès n'est pas garanti car l'Ecopack est distribué dans moins de 30% des hypers et supermarchés. C'est pourquoi il est également essentiel de miser sur les gammes établies en multipliant à la fois les innovations et les promotions. Activia 0%, introduit par Danone sur le marché français en fin d'année, a enregistré de bons résultats ce qui a conforté le groupe dans ce sens.