PPR : Les analystes voient d'un très bon oeil la cession du Printemps

15/06/2006 - 16:12 - Option Finance

(AOF) - PPR (+5,23% à 96,50 euros) continue de profiter des rumeurs de cession du Printemps pour près d'un milliard d'euros. Compte tenu de la valeur du patrimoine immobilier, l'enseigne pourrait être vendue à des spécialiste de la pierre, un distributeur se chargeant de l'exploitation. Selon "Les Echos", le néerlandais Rodamco tient la corde pour s'allier avec le groupe Galeries Lafayette. On parle aussi de la foncière française Unibail. Aux yeux des analystes, la cession du Printemps serait une très bonne nouvelle, d'autant que le prix s'annonce supérieur aux premières estimations (600 millions d'euros). Cette opération laisse espérer aux brokers un renforcement de la stratégie de PPR autour du luxe. Certains pensent que le groupe pourrait vendre Conforama et racheter des marques de luxe auprès notamment du suisse Richemont. Repris par François Pinault en 1992, Le Printemps et ses 26 magasins ont réalisé en 2005 un bénéfice d'exploitation courant de 26 millions d'euros, pour un chiffre d'affaires de 752 millions d'euros. La branche affiche ainsi une rentabilité opérationnelle de 3,4%, contre 27% pour la filiale de luxe Gucci... (V.G.) (AOF)

EN SAVOIR PLUS

ACTIVITE DE LA SOCIETE

Les activités de PPR se répartissent aujourd'hui entre la distribution grand public et le luxe, avec entre autres les marques Gucci et Yves Saint Laurent. Avec la cession en 2004 de ses dernières activités non stratégiques, sa participation de 73,45% dans Rexel et 24,5% du capital de Finaref, son activité de crédits et services financiers, le groupe a achevé son recentrage sur les activités grand public et luxe. Parmi les enseignes grand public du groupe, on compte notamment Conforama , Redcats (activités de vente par correspondance comme la Redoute), la Fnac et le Printemps.

FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR

Les points forts de la valeur

- De 1990 à 2000, le modèle de PPR a été de générer de la croissance grâce à des acquisitions. De 2001 à 2005, période de transition, le groupe a à la fois changé de modèle et cédé les actifs qui n'étaient plus au coeur de sa stratégie. Maintenant, son modèle de développement est basé sur la croissance organique, créatrice de " free " cash-flows importants. Ce nouveau modèle s'appuie sur des marchés à croissance forte, c'est le cas du luxe, ou sur des métiers à l'intensité capitalistique peu élevée, c'est le cas de la distribution. - Le recentrage sur le grand public et le luxe va améliorer la lisibilité du groupe, lequel souffre de son statut de conglomérat. - Grâce aux cessions réalisées de 2002 à 2004, le groupe a fortement diminué son endettement financier.

Les points faibles de la valeur

- Il n'y a pas de synergies de métier entre la distribution et le luxe. L'important chez PPR réside toutefois dans la complémentarité des cycles de ses métiers. - Le profil du groupe est encore marqué par " une relative dissymétrie ", entre un pôle distribution qui compte encore pour 83 % des ventes 2005, et le luxe où réside l'essentiel du potentiel de croissance. - Certains analystes estiment que le rachat de Gucci a coûté trop cher à PPR. - Le redressement d'Yves Saint Laurent et de YSL Beauté demeure toujours incertain. - PPR doit redresser les performances de son enseigne d'équipement de la maison, Conforama.

COMMENT SUIVRE LA VALEUR

- En tant que groupe de distribution, PPR est très sensible à l'évolution de la consommation des ménages, en France mais également aux Etats-Unis. - Quant au pôle luxe, son évolution est liée à la conjoncture économique mondiale et à l'évolution des flux touristiques (la clientèle asiatique étant particulièrement friande de produits de luxe).