Suez-GDF : plusieurs fonds décrètent les conditions de la fusion "complètement inacceptables"

21/11/2006 - 11:04 - Boursier.com

Knight Vinke et plusieurs investisseurs internationaux représentant 15% des parts...

Knight Vinke Asset Management, actionnaire de Suez, s'exprime aujourd'hui publiquement dans les termes les moins equivoques à l'encontre de la fusion avec Gaz de France, jugeant les conditions actuellements "complètement inacceptables". Le fonds new-yorkais indique qu'une vingtaine d'actionnaires internationaux détenant au moins 15% des parts au total ont déposé une demande écrite réclamant que les termes de la fusion soient validés par les cinq banques conseils de Suez. Knight Vinke Asset Management (KVAM) et plusieurs autres actionnaires institutionnels ont été contactés ces derniers jours au sujet de leur opinion de la fusion telle que proposée aujourd'hui. KVAM tient à ce que les choses soit claires : "Les conditions de la fusion sont complètement inacceptables aux yeux de KVAM et de plusieurs actionnaires internationaux de référence de Suez. Nous écrivons directement au conseil d'administration afin qu'il n'y ait aucun doute sur notre opinion à ce sujet. Une copie de notre lettre est adressée au conseil d'administration de GDF ainsi qu'au ministère français des finances, pour éviter tout malentendu", écrit Knight Vince AM. KVAM liste cinq points essentiels à ses yeux : 1. Les autorités européennes de la concurrence ont exigé un certain nombre de cessions (dont Distrigaz) qui rendent impossible une grande partie des synergies sur lesquelles s'appuyait l'argumentaire de la fusion. 2. Bien que l'opération soit présentée comme une fusion entre égaux, dans les faits l'Etat français et des parties qui lui sont liées acquièrent de facto le contrôle de Suez sans payer de prime de contrôle. 3. Certains actionnaires, en Belgique en particulier, subiraient une double taxation des dividendes (les impôts sur le dividende versé en France ne peuvent être déduits des taxes dues en Belgique). KVAM pense que cela pourrait être évité par une scission de la division environnement de Suez. 4. Plusieurs bureaux d'analyse financière réputés estiment la différence de valeur entre Suez et GDF à un montant de l'ordre de 8 à 9 milliards d'euros, soit de 6,5 à 7 euros par action Suez. Ce n'est pas un dividende de 1 euro, ni même de 3,50 euros, qui compensera un tel écart. 5. Si l'on pense que la fusion procèdera selon les termes actuels, il est déjà possible de bénéficier de la parité prévue en vendant les titres Suez et d'acheter les titres GDF sur le marché. KVAM demande donc à ce que le conseil d'administration et les conseils financiers de Suez défendent résolument l'intérêt des actionnaires dans les discussions avec Gaz de France et le ministère. Si GDF ne pouvait (ou ne voulait) accepter des conditions satisfaisantes, le conseil ne devrait pas hésiter à mettre fin au projet.



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