Economie : le FMI redoute désormais une décroissance mondiale de 1,3% cette année !

22/04/2009 - 15:09 - Boursier.com

"L'économie mondiale traverse une grave récession causée par une crise financière massive et une perte de confiance aiguë...

"L'économie mondiale traverse une grave récession causée par une crise financière massive et une perte de confiance aiguë. Le rythme de contraction devrait se modérer à partir du second trimestre, mais les projections laissent entrevoir un recul de 1,3% sur l'ensemble de l'année 2009, puis une reprise seulement partielle en 2010, avec une croissance de l'activité de 1,9%. Pour que ce retournement se produise, il importera d'intensifier les efforts d'assainissement du secteur financier, tout en continuant à soutenir la demande par la détente monétaire et budgétaire", estime le Fonds Monétaire International (FMI), dans le préambule de ses deux dernières études, le "Rapport sur la Stabilité Financière Mondiale" et "Les Perspectives de l'Economie Mondiale", dont le détail a été publié aujourd'hui, après qu'une synthèse eut été dévoilée dès hier. Dans ces études, le Fonds a notamment réévalué le montant des actifs d'origine américaine "passés en pertes et profits" par l'ensemble des institutions financières au cours de la période 2007 / 2010, qui se chiffrera à 2.700 milliards de dollars, et non 2.200 milliards de dollars comme initialement anticipé. "Le montant total des actifs passés en perte à l'échelle mondiale est estimé à environ 4.000 Milliards de Dollars, dont deux tiers à la charge des banques, et le reste à celle des compagnies d'assurance, fonds d'investissement et autres intermédiaires", selon le FMI, qui a pour la première fois inclus dans son estimation les pertes des institutions financières non-bancaires de plusieurs régions. Le FMI pense que les banques américaines et européennes auront besoin de 875 milliards de dollars de financements supplémentaires pour la fin 2010 du fait de la crise économique. Cela se répartit entre 275 milliards de dollars pour les banques américaines, 375 milliards de dollars pour les banques de la Zone Euro, 100 milliards de dollars pour les britanniques et 100 milliards de dollars pour les économies avancées hors Zone Euro. L'institution ne cède pourtant pas au défaitisme, puisque José Vignals, qui chapeaute le département des Marchés Monétaires et des Capitaux, a bien expliqué hier que le message clef du rapport est "la réponse politique sans précédent dans les domaines macroéconomique et financier commence graduellement à restaurer la confiance du marché". Mais pas de triomphalisme non plus, puisque les nouvelles prévisions "reposent sur une stabilisation des marchés financiers qui serait plus longue que prévu, en dépit des efforts vigoureux des pouvoirs publics", et nécessitent une poursuite sans relâche des efforts des gouvernements. Côté prévisions, le Fonds anticipe donc une décroissance globale de -1,3% cette année, alors qu'il jugeait encore en janvier qu'une progression de 0,5% était possible. "Cela constituerait de loin la récession la plus profonde de la période postérieure à la Seconde Guerre mondiale", indiquent les rédacteurs du rapport, qui soulignent en outre que "le retournement conjoncturel est véritablement mondial". Parmi les principales économies occidentales, la décroissance 2009 irait de -2,5% pour le Canada à -6,2% pour le Japon, avec une performance française plutôt honorable de -3%, inférieure cependant aux projections actuelles des économistes et du gouvernement (-2,5%). Les Etats-Unis devraient confirmer leur résistance (-2,8%) mais pas l'Allemagne (-5,6% !) ni la Grande-Bretagne (-4,1%). La Zone Euro trébucherait dans son ensemble de -4%. La Chine est attendue à +6,5%, ce qui marquerait sans surprise la meilleure performance des principales puissances économiques, devant l'Inde (+4,5%). Outre le durcissement de ces prévisions 2009, l'autre enseignement de l'étude réside dans la révision en nette baisse des perspectives de rebond 2010. L'année prochaine, la croissance de l'économie mondiale est anticipée à +1,9%, contre +3% auparavant. Selon le FMI, Les Etats-Unis tendraient vers la stabilité, contre une croissance de 1,6% projetée en janvier dernier. La Zone Euro resterait dans le rouge (-0,4%, contre +0,2% espéré). Sur les principales économies dites "avancées", seules celles du Japon (+0,5%), du Canada (+1,2%) et de la... France (+0,4%) recouvreraient le chemin de la croissance. Des prévisions aussi fluctuantes à trois mois d'intervalle sont-elles crédibles ? "Une incertitude exceptionnelle et des aléas nettement négatifs pèsent sur les perspectives actuelles", concède le FMI, qui, comme les autres acteurs économiques mondiaux, semble naviguer à vue. Mais le plus important reste pour le Fonds la gestion actuelle et future des événements. "Il y aura une période de transition difficile, le taux de la croissance étant notablement plus bas que dans un passé récent. Il faudra réduire l'effet de levier financier, ce qui implique une expansion plus lente du crédit et une raréfaction des prêts par rapport à ces dernières années, surtout dans les pays émergents et en développement. En outre, les vastes déficits budgétaires devront être résorbés alors même que le vieillissement de la population s'accélère dans un certain nombre de pays avancés", explique ainsi le fonds, qui se projette à moyen terme. Côté finances publiques, les décideurs doivent "élargir le champ de la réglementation" et "la rendre suffisamment souple pour qu'elle couvre l'ensemble des institutions concernées", indique l'institution, qui prône aussi une régulation "plus macroprudentielle". Dans le champ macroéconomique, le FMI exhorte les banques centrales à adopter une perspective plus vaste et les gouvernements à contrôler les dettes publiques. Enfin, une plus grande coopération internationale est à la base de toute mesure, selon le Fonds, qui conclut à ce titre que l'aboutissement du cycle de Doha, qui n'en finit plus, constituerait un grand pas...



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