CASINO : chiffre d'affaires en baisse de 1,4% au premier trimestre

22/04/2009 - 18:23 - Option Finance

(AOF) - Au premier trimestre 2009, Casino a enregistré un chiffre d'affaires consolidé en baisse de 1,4% à données comparables et de 3,3% à données publiées. Le distributeur précise que l'effet périmètre a été de -0,6%, lié principalement à la déconsolidation de deux franchisés Franprix-Leader Price. Les taux de change ont eu un effet défavorable de -1,3%, du fait de la baisse des devises brésiliennes et colombiennes par rapport à l'euro. La baisse du prix de l'essence a eu un impact négatif de -1,2%. Enfin, Casino souligne que l'effet calendaire "a été significatif sur la période", du fait du décalage des fêtes de Pâques (de mars en 2008 à avril cette année) et d'un jour en moins en février. Hors impact de l'essence, la croissance organique du groupe au 1er trimestre ressort à -0,2%. Retraitée de l'effet calendaire (-1,5%), la croissance s'élève à +1,3%, une performance jugée "satisfaisante dans l'environnement actuel". En France, les ventes en organique hors essence sont en retrait de -2,8%, incluant un effet calendaire d'environ -1,4%. Casino indique que sa flexibilité financière sera "significativement renforcée par l'amélioration de la génération de free cash flow et la mise en oeuvre d'un programme de cessions d'actifs d'environ 1 milliard d'euros d'ici fin 2010". Le groupe confirme son objectif d'améliorer son ratio de DFN/EBITDA à fin 2009 et d'atteindre un ratio inférieur à 2,2 à fin 2010.

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Activité de la société

Fondé en 1898, Casino est l'un des tout premiers groupes de distribution alimentaire, avec un parc total de 9 850 magasins dans 10 pays, essentiellement constitué de supérettes et de supermarchés. Le groupe compte 192 948 collaborateurs à travers le monde. La société fédère les enseignes Casino, Franprix/Leader Price et Monoprix. Le groupe Casino est présent en Argentine, Uruguay, Venezuela, Brésil, Colombie, Thaïlande, dans l'océan indien, aux Pays-Bas et au Viet-Nâm. Depuis fin mars 2005, Jean-Charles Naouri, l'actionnaire de référence de Casino par le biais de Rallye, a pris la direction du groupe. Afin de valoriser ses actifs immobiliers, le distributeur stéphanois a annoncé en 2007 deux projets de cessions immobilières pour 650 millions d'euros.

Les points forts

- Le groupe bénéficie d'une forte présence dans les magasins de proximité et le hard discount, principalement en France, ce qui le différencie de ses concurrents et constitue un atout essentiel grâce à la diversification des formats. - L'exposition de Casino au non-alimentaire est limitée. - Les marges de Monoprix résistent bien dans un environnement concurrentiel tendu, dans la mesure où la clientèle de cette enseigne est moins attentive aux prix que celle d'autres formats de distribution. - Casino possède un mix-pays émergents favorable, avec une surexposition à l'Amérique latine et une exposition limitée à l'Europe de l'Est et à l'Asie du Sud-Est.

Les points faibles

- La loi Chatel devrait entraîner la libéralisation du jeu concurrentiel et rendre Casino moins compétitif sur les prix pour les marques nationales. - La crise actuelle du pouvoir d'achat conduit les consommateurs à se détourner des hypermarchés français Géant. - Le redressement des enseignes Franprix et Leader Price risque d'être long et coûteux.

Comment suivre la valeur

- Le programme de cession d'actifs d'un montant de 1 milliard d'euros à réaliser d'ici fin 2010 pourrait constituer un catalyseur important pour le titre. - La compétition est croissante sur tous les marchés européens. En France, le passage de Champion sous l'enseigne Carrefour Market pourrait notamment porter préjudice à Casino. - A l'image de ses pairs, toutes les crises alimentaires auxquelles le public est de plus en plus sensible sont susceptibles de peser sur les ventes (vache folle, grippe aviaire, maïs transgénique).

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Distribution alimentaire

Les groupes de grande distribution sont engagés dans une réflexion sur leur modèle, qui passe par le redimensionnement de leurs hypermarchés, le développement de réseaux de proximité et une importance accrue accordée à leurs marques propres. Dans cette optique, les marques de distributeurs (MDD), qui représentent déjà près de 30% des ventes en grandes surfaces, innovent de plus en plus. Elles empiètent ainsi sur le territoire des grandes marques nationales. Selon une étude menée par le cabinet XTC, 21,2% des produits innovants lancés entre juillet 2007 et juin 2008 sont le fait de MDD et non de marques nationales. Cette proportion a beaucoup progressé comparée à son niveau de l'année précédente (à 17,6%) et d'il y a cinq ans (entre 7% et 8%). Pour cela, les distributeurs maîtrisent désormais le processus de production. Des responsables marketing, anciens de l'industrie, ont également été recrutés. L'avantage de cette stratégie pour les distributeurs est de fidéliser les clients. Les industriels eux-mêmes produisent presque tous aujourd'hui pour le compte de MDD.