ESSILOR : croissance organique de -1% au premier trimestre

23/04/2009 - 08:23 - Option Finance

(AOF) - Essilor a publié un chiffre d'affaires de 840,4 millions d'euros au titre du premier trimestre, en hausse de 10,3%. La croissance organique affiche s'est élevée à -1%. Ce repli, le spécialiste de l'optique ophtalmique l'attribue principalement à l'activité instruments, l'activité verres étant stable. L'effet de périmètre représente + 6,4 %. La moitié est imputable à l'intégration de Satisloh, l'autre moitié est liée au report des autres acquisitions réalisées en 2008. L'impact positif des taux de change, + 4,9%, tient essentiellement à l'appréciation du dollar américain par rapport à l'euro et, dans une moindre mesure, à celle du yen. Les évolutions de la livre sterling, du dollar australien, du won coréen et du real ont pesé sur le chiffre d'affaires. En Europe, le chiffre d'affaires a atteint 330,8 millions d'euros et la croissance organique -4,4%. Essilor a expliqué que la croissance globale avait été pénalisée par la contraction des ventes de la division instruments et par les conditions économiques très difficiles au Royaume-Uni, en Espagne, en Italie et dans certains pays de l'Est de l'Europe. La France et l'Allemagne maintiennent leur niveau d'activité grâce à la complémentarité de leurs réseaux commerciaux. Enfin, la Russie affiche une très forte croissance grâce à des gains de parts de marché. Aux Etats-Unis, les ventes se sont élevées à 375,9 millions d'euros et la croissance organique à -1,9%. " Aux Etats-Unis, le trimestre a été marqué par la bonne tenue des ventes aux opticiens/optométristes indépendants alimentées par le réseau des laboratoires de prescription. L'activité avec certaines chaînes d'optique a été plus difficile ", a précisé la société. Le chiffre d'affaires en Asie est de 81,5 millions d'euros et la croissance organique de +15,1%.

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Activité de la société

Essilor est le numéro un mondial de l'optique ophtalmique (c'est-à-dire les verres correcteurs), avec une présence dans plus de 100 pays. Le groupe emploie 29 288 collaborateurs dans le monde et dispose d'un réseau mondial unique de 244 laboratoires de prescription et de 15 usines de production. Le groupe détient des marques à forte notoriété : Varilux (verres progressifs), Airwear (verres en polycarbonate), Crizal (verres traités) et bénéficie également de la réputation des marques issues de ses partenariats avec Transitions Optical (verres photochromes) et Nikon (haut de gamme). Essilor a poursuivi en 2008 son développement international et noué des partenariats sur plusieurs continents, en particulier en Europe et en Amérique du Nord. Le groupe a ainsi pris le contrôle de 13 sociétés au premier semestre, dont le groupe italien Galileo. Essilor of America a également renforcé son réseau de laboratoires aux Etats-Unis en s'offrant Interstate et Empire. Au Canada, le groupe a enfin pris une participation majoritaire dans la société Westlab.

Les points forts de la valeur

- L'évolution des modes de vie dans les pays industrialisés constitue une tendance de fond largement positive pour Essilor. L'augmentation du travail sur écran, notamment, engendre des problèmes d'acuité visuelle. Le groupe profite également de l'allongement de la durée de vie et des problèmes de vue qui accompagnent le vieillissement. -Dans sa stratégie de développement, le groupe met l'accent sur les produits à forte valeur ajoutée technologique (verres organiques, verres photochromiques, verres anti-reflet...), dont la croissance est supérieure à la moyenne du marché. Dans cette perspective, Essilor investit beaucoup en R&D et dispose d'un réservoir de produits innovants, ce qui lui permet de garder une longueur d'avance sur ses concurrents. - Le groupe ne cesse de renforcer ses positions sur les marchés émergents très dynamiques, en particulier en Chine et en Inde.

Les points faibles de la valeur

- Le développement de la chirurgie ophtalmique fait peser une menace, qui ne peut être négligée, sur les parts de marché des opticiens. - Une dégradation du climat économique pousse certains consommateurs à retarder le renouvellement de leurs lunettes. - Le groupe réalise une part importante de son chiffre d'affaires en dollars, avec 42 % des ventes réalisées en Amérique du Nord. L'évolution des parités des changes peut donc porter préjudice à la valeur.

Comment suivre la valeur

- Apparenté au secteur de la santé, Essilor est peu sensible aux aléas économiques : une vente n'est jamais perdue, elle est simplement décalée. - La solidité du groupe a un revers : comme pour toutes les valeurs défensives, le cours du titre manque de catalyseurs. Le manque de sociétés cotées comparables peut également poser problème aux investisseurs. - L'avenir du groupe passe par son développement en Chine. - Essilor est une valeur opéable. Toutefois, le marché ne lui voit pas pour le moment de prédateur potentiel.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Biens de consommation

Sur l'ensemble de l'année 2008 les dépenses des ménages en produits manufacturés, qui représentent environ un quart de leur consommation totale, n'ont progressé que de 1,2%. Cette croissance est bien intérieure aux 4,4% enregistrés en 2007. Cette évolution résulte surtout de mauvaises performances en fin d'année, du fait de la dégradation de la conjoncture et du renforcement de la crise économique mondiale. Au troisième trimestre ces dépenses ont diminué de 0,5% et elles ont même reculé de 0,9% en décembre, par rapport au mois précédent. Par contre, début 2009, ces achats se sont bien comportés avec un accroissement de 1,8% sur le mois de janvier, du même ordre sur un an. Les achats de vêtements et chaussures ont affiché de bons résultats grâce aux soldes de début d'année. Ces dépenses sont en hausse de 4,7% sur le mois de janvier, et de 2,2% sur un an. L'équipement du logement (électronique grand public, électroménager, meubles) a progressé de 3% après un mauvais mois de décembre. En dépit d'un léger recul du moral des ménages en février, deux facteurs expliquent cette tendance positive. Le premier est lié à la baisse du prix de l'essence qui améliore le pouvoir d'achat des ménages. L'autre explication tient à la baisse des prix des produits manufacturés.