SCHNEIDER ELECTRIC : ventes décevantes au premier trimestre

23/04/2009 - 08:46 - Option Finance

(AOF) - Schneider Electric a réalisé au premier trimestre un chiffre d'affaires de 3,822 milliards d'euros, en baisse de 11,3% à périmètre et taux de change courants. Les analystes interrogés par Reuters visaient en moyenne des ventes de 4,01 milliards d'euros. La croissance organique s'établit à -15,9%. "Notre performance au premier trimestre reflète la dégradation de la conjoncture économique mondiale et une base de comparaison élevée " a commenté Jean-Pascal Tricoire, président du directoire. " Pour ces mêmes raisons, nous prévoyons un second trimestre encore difficile ", a-t-il ajouté. En matière de perspectives 2009, Schneider Electric annonce que le scénario d'une croissance organique de -15% " est aujourd'hui de plus en plus probable " au vu des tendances observées depuis le début de l'année. En janvier, Schneider Electric annonçait des scénarios de recul de la croissance organique pour 2009 allant de -5% à -15%. Conformément aux options présentées dans le cadre du programme d'entreprise One en janvier, Schneider Electric a décidé de procéder à des réductions supplémentaires des coûts des fonctions support allant jusqu'à 400 millions d'euros au cours des trois prochaines années. L'objectif, gains de productivité industrielle compris, est désormais de dégager des économies globales de 1,6 milliard d'euros d'ici 2011. Selon le groupe, les effets de ces mesures devraient se faire progressivement sentir au cours de l'exercice. " Par conséquent, notre ambition est de réaliser en 2009 une marge EBITA de 12% avant coûts de restructuration et un taux élevé de transformation des bénéfices en trésorerie, de 100% du résultat net ", a conclu Schneider Electric.

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Activité de la société

Issu du rachat des fonderies du Creusot par la famille Schneider au XIXe siècle, Schneider Electric est l'un des plus anciens fleurons industriels français. Aujourd'hui, le groupe est spécialisé dans la production et la vente d'équipements pour la distribution électrique moyenne et basse tension et les automatismes industriels. Le chiffre d'affaires est réparti entre trois activités : -Distribution électrique (57%) : disjoncteurs, interrupteurs, prises, systèmes de contrôle d'éclairage et de chauffage, etc. - Automatismes et Contrôle (29%) : produits de contrôle et d'alimentation des équipements industriels, produits d'automatisation, capteurs et détecteurs, automatismes pour bâtiments... - Energie sécurisée (14%) : systèmes de sécurité, alimentations électriques sécurisées. Présent dans 102 pays, Schneider Electric emploie plus de 120 000 personnes.

Les points forts de la valeur

- Fort d'une situation financière saine, Schneider Electric dispose d'une très bonne capacité à maintenir ses marges et à dégager régulièrement du cash, même en période difficile. -Le groupe ne cesse de se développer dans de nouveaux métiers en plein essor qui présentent des marges élevées et sont moins dépendants des cycles économiques, comme la sécurisation énergétique. - Schneider jouit de l'une des meilleures expositions du secteur aux marchés émergents (32% de l'activité), qui représentent un réservoir de croissance important (Chine, Asie, Europe de l'Est). - Le groupe étudie un plan stratégique visant à faire progresser la marge d'exploitation en réduisant les coûts de structure.

Les points faibles de la valeur

-Schneider Electric reste une valeur cyclique, avec 69% de son chiffre d'affaires exposé à l'industrie et à la construction et 28% du CA exposé aux Etats-Unis. -En raison d'un cycle d'activité court, le carnet de commandes du groupe ne représente qu'un à deux mois de ventes, ce qui renforce le manque de visibilité. - La baisse du dollar face à l'euro et la hausse des prix des matières premières est pénalisante. - Une baisse du cours de l'action pourrait fragiliser le groupe face à une tentative d'OPA à bon compte sur son capital, qui est extrêmement fragmenté.

Comment suivre la valeur

- Les principaux marchés de Schneider Electric sont l'Amérique du Nord et l'Europe. La conjoncture économique de ces régions influence donc l'évolution du titre. - On s'intéressera également aux tendances à long terme de l'industrie et aux investissements de production d'électricité. Le potentiel de l'automatisation, dans l'industrie comme à la maison (domotique) semble prometteur. - La question d'une éventuelle diversification du groupe se pose dans la mesure où Schneider Electric ne peut guère effectuer de grands achats sur son métier actuel pour des raisons de concurrence. -Le groupe fait régulièrement l'objet de rumeurs d'OPA de la part d'ABB.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Biens d'équipement

Les industriels interrogés par l'Insee annoncent une baisse de 3% à 4% de leurs investissements en 2009. Le secteur des biens d'équipement souffrira donc certainement l'année prochaine. Pour le moment, les PME de la mécanique attendent avec impatience l'application de la loi sur les délais de paiement, dès le mois de janvier 2009, qui leur permettra de conforter leur trésorerie. Selon la Loi de modernisation de l'économie, elles pourront être payées par leurs clients dans un délai de 60 jours - délai qui reste d'ailleurs au-delà du délai de référence de 30 jours fixé par la directive européenne. Considérant que la longueur excessive des délais de paiement est la première cause de défaillances d'entreprises en France, la Fédération des industries mécaniques, composée essentiellement de PMI, soutient sans restriction cette loi.