(AOF / Funds) - La prudence est de mise. Certes, certains signes récents sont plus optimistes, ou moins pessimistes, qu'il y a quelques mois. La forte remontée de la Bourse en est un, bien entendu, comme la détente, encore timide, sur les marchés monétaires. Mais malgré tout c'est l'absence d'effet de l'océan de liquidités mis à disposition par les banques centrales qui aurait été surprenant. Du côté économique, certains chiffres arrêtent de se dégrader : la confiance des entrepreneurs est stabilisée, à un niveau très bas, dans beaucoup de pays, avec même un rebond marqué dans certaines composantes. Les ventes de logements aux Etats-Unis arrêtent de baisser, les mises en chantier y redémarrent. Cela étant, la chute, tant dans l'économie réelle que sur les marchés, avait été si forte que, presque mécaniquement, une pause ou une remontée était acquise. En attendant, la production industrielle continue à plonger, le chômage monte très rapidement partout, et si les ventes de logements se stabilisent, les stocks sont tels qu'il ne faut s'attendre à aucune normalisation avant plusieurs mois. Les mesures exceptionnelles prises tant par les autorités monétaires que par les gouvernements ont nécessairement un effet, les ajustements de stocks ou de capacités dans l'économie réelle ont progressé. Espérons que cet effet sera durable, et que ces ajustements arrivent à leur terme ; mais, tant qu'autant de signaux seront au rouge ou à l'orange, n'oublions pas que la crise de 1929 a connu neuf épisodes de hausses de la Bourse supérieures à 15 %. Par Philippe Weber, Responsable des études et de la stratégie, CPR Asset Management