LAFARGE : l'augmentation de capital a été sursouscrite

24/04/2009 - 08:52 - Option Finance

(AOF) - Lafarge a annoncé la réalisation de son augmentation de capital de 1,5 milliard d'euros. " Les demandes de souscription ont totalisé environ 2,6 milliards d'euros, soit un taux de souscription de 172% ", a précisé le spécialiste des matériaux de construction. Le règlement-livraison ainsi que la cotation des actions nouvelles devraient avoir lieu le 28 avril 2009. " Le succès de cette augmentation de capital, lancée le 2 avril, constitue une étape clé dans la mise en oeuvre de la plateforme de mesures énergiques de 4,5 milliards d'euros annoncée le 20 février 2009. Il démontre l'engagement du Groupe à déployer rapidement ce plan comprenant des efforts opérationnels visant à réduire les coûts, les dépenses d'investissement et le besoin en fonds de roulement ainsi qu'à réaliser son objectif de désinvestissements de 1 milliard d'euros en 2009 ", a déclaré Lafarge dans son communiqué.

AOF - EN SAVOIR PLUS

LEXIQUE

Augmentation de capital : Action qui consiste à augmenter le capital social d'une entreprise en émettant de nouvelles actions. Généralement utilisée en dernier recours pour assurer le financement de l'entreprise (après l'autofinancement et l'endettement). Ce type d'opération est dilutif à court terme pour l'actionnaire. La société propose généralement aux anciens actionnaires de souscrire de nouveaux titres un prix en principe inférieur au dernier cours de bourse.

Activité de la société

Leader mondial des matériaux de construction, Lafarge occupe des positions de premier plan dans chacune de ses trois branches : ciment, granulats et béton, plâtre. Il est ainsi le numéro un mondial dans le ciment (principale activité du groupe, avec près de la moitié du chiffre d'affaires total), numéro deux mondial dans les granulats et béton et enfin numéro trois mondial dans le plâtre. En décembre 2007, Lafarge a racheté l'égyptien Orascom Cement pour 8,8 milliards d'euros. Le groupe devient le leader cimentier au Moyen-Orient et dans le bassin méditerranéen. Présente dans le capital du cimentier français depuis février 2006 à hauteur de 6,5%, la holding d'Albert Frère a franchi en avril 2008 le seuil de 20% des droits de vote de Lafarge pour détenir 18,60% du capital et 20,88% des droits de vote de cette société. En février 2008, Albert Frère a déclaré viser "les 25% du capital dans un délai plus ou moins long".

Les points forts de la valeur

- Leader mondial des matériaux de construction, Lafarge occupe des positions de premier plan dans chacune de ses trois branches : ciment, granulats et béton, et plâtre. Le groupe bénéficie également de sa présence géographique sur tous les continents, ce qui lui permet de lisser les à-coups conjoncturels. - Compte tenu de ses fortes positions, Lafarge peut tenter de répercuter auprès de ses clients ses hausses de coûts. - Le groupe peut se prévaloir d'une trésorerie solide lui permettant d'envisager des acquisitions de petite et moyenne taille. - Albert Frère (GBL), un actionnaire réputé exigeant, a franchi en 2008 le seuil de 20% des droits de vote de Lafarge. - Le dossier Lafarge présente un aspect spéculatif en raison de l'émiettement du capital du groupe dans une optique de consolidation du secteur. - Lafarge a changé de dimension en rachetant l'égyptien Orascom Cement. Il est devenu le leader cimentier au Moyen-Orient et dans le bassin méditerranéen. En conséquence, le groupe a relevé ses objectifs de résultats pour 2010.

Les points faibles de la valeur

- La hausse du prix de l'énergie, ainsi que celle des prix du transport, pèsent sur la rentabilité du groupe.

Comment suivre la valeur

- Les groupes de matériaux sont dépendants de l'activité de la construction, fortement cyclique. A ce titre, leur activité est soumise à l'évolution du nombre des permis de construire et des mises en chantiers, qui sont eux-mêmes influencés par la conjoncture économique, le niveau des taux d'intérêts (coût du crédit) ou encore le climat. - Il faut également porter une attention particulière à l'évolution du prix de l'énergie, qui compte pour 25 à 30% des coûts de production du ciment. - L'appréciation de l'euro face au dollar est pénalisante même si les recettes en dollars sont adossées à des coûts en dollars.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Construction - Matériaux

Les entreprises de matériaux de construction souffrent d'un environnement dégradé dans les pays développés mais aussi d'un ralentissement de la demande émanant des pays émergents. La plupart des acteurs émettent donc des avertissements sur leurs résultats. Lafarge, qui a subi un renchérissement du coût de ses matières premières, a indiqué qu'il ne pouvait confirmer ses objectifs pour 2010. Le groupe pourrait fermer des sites de production si la situation se détériore. Il a également annoncé un nouveau plan de réduction des coûts de 400 millions d'euros sur 2009-2011. Quant à Ciments Français, la hausse du coût de l'énergie a pesé sur ses performances au troisième trimestre. Sur la période, les volumes vendus sont en retrait dans les trois métiers que sont le ciment, les granulats, et le béton prêt à l'emploi. Ces facteurs ont pesé sur le résultat d'exploitation qui a chuté de 21,5%, à 200 millions d'euros, et sur le résultat net part du groupe qui a reculé de 12,6%, à 109 millions. Le cimentier a prévu un résultat opérationnel en retrait pour cette année par rapport à celui de 2007. Saint-Gobain a également annoncé que ses résultats seraient finalement inférieurs à ses objectifs fixés pendant l'été. L'environnement économique, qui s'est encore dégradé sur les dernières semaines, pèsera sur son volume d'activité au quatrième trimestre.