Une semaine de Bourse - L'optimisme reste de mise

24/04/2009 - 19:24 - Option Finance

(AOF) - L'embellie se confirme sur les marchés actions mondiaux. Si la violente vague de prises de bénéfices en début de semaine dernière a privé les Bourses américaines et asiatiques d'une septième semaine de hausse consécutive, les investisseurs semblent désormais avoir envie de penser que le pire est derrière eux. Certes, l'économie est loin d'être sortie d'affaire, comme l'ont rappelé la chute inattendue des ventes de logements anciens aux Etats-Unis au mois de mars ou les dernières prévisions très pessimistes du FMI pour l'année en cours. Les investisseurs semblent de plus en plus convaincus que les mesures de relance mondiale, passées et présentes, les promesses du G20 et la réforme du système bancaire américain vont réellement aider l'économie à se relever, et peut-être un peu plus tôt qu'attendu. C'est cette conviction qui explique le vigoureux parcours des indices depuis début mars. A Paris, le CAC 40 a résolument dépassé le cap des 3 000 points après un gain hebdomadaire de 0,35 % à 3 102,85 points. A Wall Street, vendredi, le Dow Jones était en passe de signer sa troisième séance de la semaine dans le vert pour évoluer au-dessus des 8 000 points. Deux indicateurs économiques ont nourri cet espoir. En Europe, l'indice des directeurs d'achat a démontré que la récession dans la zone euro s'était atténuée en avril : le rythme de contraction de l'activité dans les secteurs des services et de l'industrie n'avait pas été aussi faible depuis six mois. Aux Etats-Unis, les commandes de biens durables n'ont enregistré qu'un recul que de 0,8 % au mois de mars aux Etats-Unis. Les économistes étaient plus pessimistes et tablaient en moyenne sur un recul de 1,5 %. A ces signaux se sont ajoutés des résultats supérieurs aux attentes de sociétés de premier plan dans l'industrie (Boeing, Apple, Novartis, Eni...) mais aussi dans la finance (Credit Suisse, Barclays). Preuve de cet optimisme : le prix du baril de brut ne flanche pas, continuant de fluctuer aux environs des 50 dollars, malgré la forte progression des stocks de pétrole aux Etats-Unis et les révisions à la baisse des prévisions de la demande, tant de la part de l'Opep que des pays consommateurs. La résistance des valeurs du luxe séduit les investisseurs. LVMH s'est adjugé 8,5 % à 57,90 euros cette semaine, malgré la publication d'un chiffre d'affaires au premier trimestre 2009 en repli de 7 % à structure et taux de change comparables et en hausse de 0,4 % en données publiées. La division Montres et Joaillerie a enregistré la plus forte baisse sur cette période, avec une chute de 41 % en organique. "Cette évolution s'explique principalement par le déstockage mondial des détaillants horlogers et joailliers et par la forte exposition de TAG Heuer et De Beers au marché américain", a commenté le groupe. En réaction à cette publication, Société Générale a relevé son objectif de cours sur la valeur de 52 à 60 euros, en maintenant sa recommandation Achat. Le broker estime que les activités liées à la distribution devraient rester solides et qu'un rebond devrait intervenir prochainement. De son côté, PPR a progressé de 2,3 % à 60,82 euros. Le groupe de luxe et de distribution a réalisé un chiffre d'affaires en repli de 2,6 % au premier trimestre 2009. A périmètre et taux de change comparables, le recul atteint 4,9 %, en ligne avec les attentes des analystes. Comme de coutume, seule la marque Gucci semble rester insensible à la crise, avec une hausse de 10,6 % de son chiffre d'affaires. CM-CIC a toutefois relevé son objectif de cours sur le titre de 50 à 53 euros, en maintenant sa recommandation Alléger. Dans le sillage de LVMH et PPR, Hermes s'est offert 8,1 % à 100,24 euros. Les valeurs liées à la construction poursuivent leur rally. Le secteur de la construction a bénéficié des résultats trimestriels largement supérieurs aux attentes publiés par USG Corp, le leader américain des plaques de plâtre. Ce dernier a profité de la remontée des prix et réussi à contracter ses dépenses courantes. Selon CA Cheuvreux, la performance d'USG est un signal positif pour Saint-Gobain et Lafarge sur l'évolution du marché américain des matériaux de construction. Plus fondamentalement, le secteur bénéficie de la rotation sectorielle opérée ces dernières semaines par les investisseurs. Aux valeurs défensives (santé, télécoms), ces derniers préfèrent désormais les cycliques, de préférence sous-évaluées. Conséquence, Lafarge s'est octroyé 6 % à 41,7 euros en cinq séances, Vinci 4,1 % et Bouygues 3,8 %. Saint-Gobain accuse un repli hebdomadaire de 0,35 % après une remontée de 23 % en un mois. La défense et l'aérospatiale, un secteur qui plaît aux marchés. EADS (+ 10,9 % à 30,40 euros) a signé cette semaine la meilleure performance du CAC 40. Jeudi, CA Cheuvreux a formulé un avis favorable sur la valeur, soulignant notamment le positionnement résistant du groupe dans les appareils longs courriers. Par ailleurs, le titre aurait bénéficié de la perspective d'une réouverture de l'appel d'offres sur le contrat des avions ravitailleurs de l'armée américaine d'un montant de 35 milliards de dollars. Enfin, le titre du groupe aurait été soutenu par une information de presse selon laquelle la chancelière allemande Angela Markel avait pressé le Premier ministre britannique Gordon Brown de lever son opposition à une commande de 16 hélicoptères Eurofighter. Dans le sillage d'EADS, Safran affiche une hausse hebdomadaire de 3,11 %.