MICHELIN : chiffre d'affaires en baisse de 14,2% au premier trimestre

28/04/2009 - 18:46 - Option Finance

(AOF) - Michelin a réalisé au premier trimestre 2009 un chiffre d'affaires en baisse de 14,2% à 3,5 milliards d'euros. Les analystes interrogés par Reuters tablaient en moyenne sur 3,44 milliards. En volume, les ventes se sont repliées de 24,4% essentiellement en raison de la chute des marchés pneumatiques, notamment pour l'activité de Première monte, a précisé le groupe de Clermond-Ferrand. Michelin a annoncé que la priorité donné pour 2009 était la gestion de la trésorerie du groupe, par l'optimisation du pilotage industriel et la forte réduction de ses investissements alors que les marchés mondiaux du pneumatiques ne devraient se redresser que très progressivement. Dans ce contexte, le groupe affirme être en bonne voie pour atteindre son objectif de génération de cash flow libre positif en 2009.

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Activité de la société

Numéro deux mondial du pneu derrière le japonais Bridgestone, Michelin occupe des positions de premier plan (20% des parts du marché mondial) sur tous les marchés des pneumatiques (automobiles, utilitaires, poids lourds, motos, mais aussi engins agricoles ou du BTP, ou encore métros ou avions). Il est également présent dans la distribution (Euromaster) et dans l'édition (cartes routières, guides touristiques et gastronomiques). Enfin, le groupe a lancé une gamme d'accessoires automobiles. Michelin emploie 115 755 personnes sur les cinq continents et réalise 49% de ses ventes en Europe, 36% en Amérique du Nord et 15% dans le reste du monde.

Les points forts de la valeur

- Grâce à une stratégie multimarque (Uniroyal, Kléber, BFGoodrich...), Michelin est à même de répondre à l'ensemble des segments du marché. - Le groupe axe sa stratégie autour de l'innovation technologique et du haut de gamme qui lui permettent de dégager des marges supérieures. De plus, Michelin est le seul groupe à proposer des pneus poids lourds extra-larges ou des pneus de génie civil de très grande taille, segments très lucratifs. -Le plan de réduction des coûts étalé de 2006 à 2010 devrait permettre à Michelin d'accroître l'efficience de ses investissements, sa rentabilité et sa génération de cash-flow. - Le marché du remplacement représente environ 75% des ventes en volume de Michelin. Le groupe subit donc beaucoup moins que d'autres la cyclicité des marchés automobiles.

Les points faibles de la valeur

- En première monte, les constructeurs exercent une forte pression sur leurs fournisseurs. - Le groupe a des engagements significatifs en matière de retraites. - La volatilité des coûts de production reste problématique avec la montée du prix des matières premières, notamment celui de la gomme naturelle. -Michelin a l'une des structures de coûts fixes les moins flexibles du secteur.

Comment suivre la valeur

- Sachant qu'un pneumatique est composé à 58 % de produits dérivés du pétrole (caoutchouc synthétique), l'évolution du prix du baril conditionne partiellement les marges de la société clermontoise. -L'entrée de nouveaux concurrents sur le marché "mass market" très sensible au prix est à surveiller, notamment du côté de l'Asie. -Michelin ne cesse de se renforcer dans les pays émergents, qui représentent déjà 25 à 30% de ses ventes. -Les nouvelles réglementations environnementales devraient profiter au groupe.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Automobile - Equipementiers

Pour aider les équipementiers à faire face à cette situation dramatique, l'Etat a mis en place le FSI (Fonds stratégique d'investissement). Détenu par la Caisse des Dépôts et Consignations (51%) et par l'Etat (49%), il a récemment annoncé qu'il allait renforcer le capital de Valeo à travers un investissement de 18,7 millions d'euros. La CDC et le FSI contrôlent désormais à eux deux plus de 10% des droits de vote de Valeo derrière le fonds américain Pardus, et 8,3% de son capital. Par ailleurs, le fonds de soutien à l'automobile, financé par le FSI Renault et PSA, détient une enveloppe globale de 600 millions d'euros, destinée à soutenir de petits équipementiers. Ce fonds, qui étudie actuellement 22 dossiers, a déjà investi une cinquantaine de millions d'euros dans la société familiale, Trèves, spécialiste des textiles pour véhicules.